François Hollande vient d’être élu. Doté d’un programme précis et en apparence solide, mettant en avant son tempérament calme et réfléchi par opposition au caractère velléitaire et aux énervements de son concurrent, sa réussite a malgré tout été incertaine jusqu’au bout. En cause les doutes sur la solidité de sa personnalité face à la crise et ses aptitudes à la gestion, sa direction passée de la Corrèze comme du parti socialiste s’étant révélées plutôt laxistes et peu favorables.
Le voilà donc maintenant face à nos problèmes, et en particulier à la mauvaise santé de notre économie et, au-delà, de l’Europe :
Avec la crise Grecque et plus généralement la défaillance économique des pays du sud (Espagne, Portugal, France...), confrontés à des dettes insurmontables, elle est au bord de l’explosion, les pays « riches » du nord (Allemagne, Pays-Bas, Norvège...) refusant de payer pour tous.
Or le maintien de l’Euro l’implique de facto. Sans lui, les pays du sud auraient dû dévaluer comme au « bon » vieux temps afin de rétablir l’équilibre de leurs finances, avec comme conséquences des monnaies fortes au nord, faibles au sud. L’équilibre se rétablissait ainsi « automatiquement »
Aujourd'hui ce n’est plus possible avec l’Euro unique et cela confirme ce que disent les experts depuis longtemps : une monnaie sans gouvernement politique et économique homogène et énergique est vouée à l’échec à terme.
Alors quelles solutions ?
Il y en a en fait quatre de possibles :
• soit les pays européens en profitent pour réellement s’unir en une fédération unifiée, mais cela suppose que d’une part les gouvernements abdiquent, d'autre part les dettes soient payées par tous,
• soit que les pays « forts » se regroupent, les autres sortant de l’Euro peu à peu, ce qui signifie pour eux une faillite considérable,
• soit que l’on continue comme actuellement, avec une récession qui va s’aggraver et gagner tous les pays, les rigueurs en chaîne tuant l’activité.
• Soit une relance en actionnant le planche à billets, comme le font abondamment les Etats Unis, l’Angleterre et même en partie l’Allemagne. Mais cela implique baisse de l’Euro et inflation.
La première solution serait bien entendu la meilleure mais ni les gouvernants, ni les peuples, ne semblent prêts à y songer. L’Europe n’existe en réalité nulle part dans les têtes...
La seconde risque d’arriver rapidement pour la Grèce, qui semble dans l’incapacité de faire les économies requises mais aussi et surtout de restructurer son État et son administration pour repartir d’un bon pied. Puis, derrière la Grèce, l’Espagne et le Portugal peuvent avoir à suivre. Avec chaque fois la perspective d’une véritable banqueroute...
Quant à la France, les économies réalisées par le gouvernement SARKOZY ont été insupportables. Sans doute parce qu’elles étaient abruptes et insuffisamment dosées en fonction des situations et des besoins réels.
La troisième est sans issue tandis que l’Allemagne refuse énergiquement la dernière.
Alors que faire ?
Nous savons tous que de très importants gaspillages existent un peu partout : multiplication des étages administratifs avec les communes, les communautés d’agglomération, les départements, les régions, l’État, chacun dépensant des budgets considérables et souvent surdimensionnés, désorganisation de nos hôpitaux, salaires exorbitants de nos chirurgiens, patrons, politiques... etc, etc...
Ne serait-il pas temps de faire, comme en Italie, un examen minutieux de ce qui est inutile, dans le détail, domaine par domaine, au lieu de procéder par grandes décisions générales, qui font autant de bien que de dégâts ?
Mais est-ce que notre nouveau dirigeant restera comme toujours dans la facilité des grandes déclarations en contournant les vraies difficultés ou bien fera-t-il preuve de courage, d’analyse et de volontarisme en entrant dans le détail ?
Le Vilain Petit Canard
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