mercredi 19 septembre 2007

La politique ou l’art des incohérences : le pays où l'ADN tue...

L'actualité :

Immigration : feu vert de François Fillon, premier ministre, aux tests ADN pour les candidats au regroupement familial, c’est-à-dire au rapatriement de leur famille par les émigrés, lorsque les preuves d'état-civil sont insuffisantes, phénomène fréquent dans les pays peu développés et qui autorise tous les trafics.
La gauche et les médias se déchainent contre cette proposition, censée être inquisitoire et contraire aux droits de l’homme…
Régimes spéciaux de retraite : le gouvernement annonce son intention de les aligner sur le régime général.
Violentes protestations des intéressés, soient les fonctionnaires, les employés des entreprises publiques (SNCF, EDF…).
Soient des mélodrames à la française fait d’explosions de colère en tous sens et de déluges d’amendements au parlement, au lieu d’un débat constructif, à même de faire parvenir à un texte amélioré et raisonnable, prenant en compte au mieux les avis des différents partenaires, sur la base d’études objectives et aussi scientifiques que possible.



Depuis quelques jours, le monde politique est secoué de convulsions. Attend-il un bébé ? Non, il amorce l’une de ces querelles dont les politiques ont le secret et qui expliquent certainement le peu d’estime que leur voue le français en général et l’électeur en particulier.

L’objet du délit ? un amendement prévoyant la possibilité pour les familles des émigrés qui veulent rejoindre ceux-ci dans le cadre du regroupement familial, de passer un test ADN afin de prouver leur identité et donc d’accélérer l’obtention de leur visa, l’attente passant alors de plus d’un an à quinze jours.

Ecoutant ce projet à la radio, je pensais au début qu’il s’agissait d’un amendement de gauche, celle-ci étant traditionnellement pour les émigrés, tandis que la droite devait s’y opposer farouchement, puisque cette accélération facilitait l’arrivée de nouveaux venus.

Et bien non ! Par une de ces pirouettes qui valent bien les virevoltes téméraires des trapézistes des cirques (ce qui confirme ceux qui affirment que la politique est un vrai cirque), la gauche se dresse actuellement comme un seul homme contre ce « retour au colonialisme », voire au fachisme, tandis que la droite applaudit des deux mains ce renforcement de l’immigration. Où est l’erreur ? Pourquoi les hommes politiques s’acharnent-ils toujours à essayer de démontrer qu’ils ont autant de cervelle qu’un poisson-chat ?

Ne suffirait-il pas de traiter la question posément, en examinant par exemple comment a été mise en œuvre cette disposition, qui est déjà en vigueur dans 11 autres pays européens afin de compenser l’inexistence ou l’inefficacité des services d’état-civil des pays d’origine, par quoi elle s’est traduite et quels ont été ses résultats ? Que nenni… Pas un mot sur ces expérimentations, renvoyées avec mépris au placard par nos représentants nationaux et associatifs, qui sont bien sûr beaucoup plus intelligents à eux seuls que tous les européens réunis. Mais je crois que je connais leur vraie motivation secrète : devenir les comiques de l’Europe et, s’ils réussissent bien, du monde entier. Molière s’est bien illustré avec les précieuses ridicules !

Ce jour est d'ailleurs béni, car simultanément, le gouvernement annonce qu’il va harmoniser les régimes spéciaux de retraite sur le régime général. 70 % des français trouvent effectivement injuste que des fonctionnaires ou quasi-fonctionnaires soient libérés à 50 ou 55 ans avec en outre des pensions souvent supérieures au commun des mortels, alors que leur travail n’est pas plus pénible que celui de l’ajusteur ou du cadre moyen du coin. On peut d'ailleurs se demander qui sont ceux qui estiment cela juste, en dehors des intéressés eux-mêmes, bien sûr.

Mais comme précédemment, levée générale de boucliers et menaces de grèves sanglantes ! Le français n’est pas un gaulois pour rien. Tous contre ce qui est pour et pour ce qui est contre !

On déplore toujours —et avec raison— la faiblesse de la représentativité des hommes politiques et des syndicats. Mais comment l’homme de la rue, qui est finalement le seul raisonnable de la bande, pourrait-il soutenir des énergumènes qui manquent autant de bon sens ?

Et les exemples sont légions : a-t-on instauré la carte scolaire afin de maintenir la mixité sociale dans l’enseignement ? Le résultat est au contraire que les « riches » l’utilisent pour squatter les établissements de valeur. A-t-on voulu élever le niveau culturel de la nation en généralisant le bac ? L’objectif inverse a été atteint : le taux d’illettrés s’est accru suite à l’interdiction des redoublements tandis que les étudiants s’entassent dans les universités sans espoir d’embauche. Elit-on la droite? Elle fait une politique de gauche dans l’espoir de grapiller des voix (ceci est aussi valable dans l’autre sens).

Nos politiques ont au moins le méride d’avoir inventé quelque chose : le fusil à tirer à contre-sens et à s’auto-démollir. A quand une chronique objective de la politique ? Elle vaudra certainement les meilleures comédies de boulevard dans lesquelles le mari est systématiquement cocufié et l’arroseur arrosé.

N’en demandons toutefois pas trop ! L’homme politique et plus généralement le représentant syndical ou associatif actuels sont trop occupés : réunions à répétitions, commissions, voyages, coups de téléphones, avalanches d’e-mails, sans oublier la pause-café obligatoire toutes les 2 heures. Ils ne peuvent donc plus penser.

C’est d'ailleurs ce qu’avaient prévu les paléontologues : l’homme moderne va forcément évoluer compte-tenu de son mode de vie, monopolisé par le bureau et Internet : de grosses fesses, des lunettes et une petite cervelle !

LVPC

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L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net