vendredi 23 novembre 2007

Zut, la grève est finie !

Zut, la grève est finie !

A y regarder bien, elle nous a beaucoup apporté :

Pensons d'abord à tous ceux et celles qui n’arrêtent pas de se massacrer la santé en suivant les régimes les plus barbares pour maigrir et qui ce faisant, font grossir d’autant, à la manière des vases communicants, les fortunes des charlatans vendeurs de ces contes de fées.

Et bien, marches à pied, balades en velib, attentes nerveuses sur les quais, défilés à la queue leu leu dans les manifs, rien de plus sain, avec des résultats garantis ! Et je ne parle pas des cardiaques, obèses et autre diabétiques, qui en ont également profité sans débourser un sou !

Ce ne devrait pas être à la SNCF de dédommager les plaignants, au contraire, la grève devrait être remboursée par la sécurité sociale.

Mais ce n’est pas tout. Louons la convivialité retrouvée de ces wagons bondés qui ont permis de connaître parfaitement le ou la voisine contre laquelle on s’est retrouvé intimement collé pendant les longues heures d’attente dans le noir ! N’est-ce pas bien mieux que Meetic ou les tchats décevants sur le net, qui remplacent l’amour par un ersatz électronique et virtuel ? Ah, les effluves exquis de tous ces corps entassés, mêlant le parfum de l’une aux relents aillés et aux flatulences des autres !

C’est là qu’on réalise pleinement la grandeur et la noblesse de l’espèce humaine ! Merci grévistes !

On ne peut également pas ne pas citer au titre des bénéficiaires de ces mouvements sociaux les représentants syndicaux et politiques, dont ce fut une heure de gloire. Les uns pour pourfendre un gouvernement exploiteur et inique, les autres pour vilipender des grévistes irresponsables et flémards, tous ont pu prendre des postures héroïques, passer au JT, être vus par toute la France, voire par le monde entier ! Vivement que cela recommence ! On ne s’en lasse plus !

Ayons enfin une pensée émue pour ceux qui sont tout simplement restés chez eux, bien au chaud dans leurs pantoufles. J’en connais certains qui en ont honteusement profité (lever à 10 h pour les plus matinaux, petit déjeuner chocolat-croissants…), avec en outre le plaisir suprême de voir à la télé leurs compatriotes se transformer en congelés de chez Picard dans le frimas du matin.

Une réserve toutefois : ne tombons pas dans la facilité de classer les salariés de la SNCF et de la RATP dans la catégorie des « intermittents » du travail, compte tenu de leurs grèves à répétition. Certes, ils sont doués pour l’art dramatique et la mise en scène, comme le montrent ces assemblées « générales » rassemblant moins de 10 % des personnels, à la manière de ces décors de villages de far-West, qui n’ont des saloons et des banques que les façades lustrées, car finalement, et tout le monde en sera d’accord, ils nous rendent bien service :

Plus besoin de raves parties, de RTT, de congés d’été… On s’amuse bien mieux lorsqu’ils se mettent en rogne !

Vivement la prochaine !

LVPC

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jeudi 22 novembre 2007

Sous la grève, l’espoir

fable animalière


Et les grèves continuaient, continuaient… au pays des animaux,

Immobilisant presque complètement trains, bus et métros

Il faut dire que les conditions de travail s’étaient fortement dégradées

Quelques années auparavent, les grands sages avaient décidé

De diminuer la durée du travail pour réduire le chômage

Mais ils ne savaient pas que le travail ne se partage pas comme un fromage

Les personnels ont du faire les mêmes tâches en moins de temps

Les cadres ont du compenser eux-mêmes les travaux restants

Les grands sages répétaient aussi aux personnels que plus ils travaillaient, plus il y aurait de chômeurs

Ne sachant pas que, au contraire, plus on s’active et plus il y a de labeur.

Les animaux salariés se sont donc désintéressés de leur fonction

En conséquence, les patrons ont durci leur gestion

Le travail est redevenu une galère, comme au début de l’industrie

Mais cela n’a pas suffi

Tandis que les usines fermaient, les PDG se sont arrogés des stock-options, des parachutes dorés, des salaires mirobolants …

Les syndicats de leurs côtés étaient politisés, ne raisonnaient que par rapports de force et ne voulaient pas tenir compte des réalités du temps

Les manifestations et les grèves se multiplièrent

Après un blocage de plus d’une semaine et la paralysie de nombreuses artères

Le miracle survint :

Les syndicats soudain devinrent constructifs et vainquirent leurs démons anciens

Un dialogue positif s’engagea et l’expansion du pays fut relancée

Patrons et salariés voulaient maintenant ensemble sur les marchés gagner

Tous en profitèrent, et surtout les petits, les mal-logés

Car dans toute crise ce sont toujours les plus faibles qui sont les plus touchés.

LVPC

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lundi 19 novembre 2007

Libéralisme ou protectionnisme ?

Faut-il laisser nos frontières ouvertes ou au contraire se protéger contre les importations « sauvages » des pays à bas coût ?


Ce débat empoisonne la vie politique et sociale de la France depuis des décennies, suscitant des oppositions déterminées et parfois extrémistes.

 
Il est vrai que les choix ne sont pas faciles, chaque solution possédant ses revers :

  •  L’ouverture sans limite actuelle des frontières facilite le commerce international mais crée aussi le chômage et la pauvreté face aux pays à bas coût.
  • Inversement le protectionnisme entraînerait une fonctionnarisation de l’économie et une perte de compétitivité qui se révèlent vite fatales lorsque le monde extérieur progresse à la vitesse que l’on sait. La France en a déjà fait largement l’expérience avec le Secam et l’informatique par le passé.

En fait ce débat quasi-religieux entre protectionnisme et ouverture reflète surtout un manque cruel de rationalité et de bon sens. Au lieu de toujours défendre des solutions à l’emporte-pièce (en tout ou rien), sachons doser et trouver les compromis adaptés à chaque cas :

 
On peut ainsi laisser le marché intérieur ouvert tout en cherchant à brider la concurrence « malhonnête » des pays à trop bas coût ou qui ne respectent pas la réglementation. On peut par exemple utiliser davantage l’arme des normes et certifications : les produits étrangers doivent avoir une certification décernée surtout en France. De nombreux pays, tels les USA, l’utilisent à fond. Les auditeurs américains sont tolérants avec les américains, extrêmement sourcilleux avec les entreprises étrangères.

 
Il y a aussi les différents systèmes de protection vis-à-vis des OPA sauvages. On peut également penser à pénaliser ces multinationales qui exportent tout leur profit en dehors de l’hexagone. Enfin, l’ « acheter français » mérite d’être éclairé car bien des produits de marque étrangère sont fabriqués en réalité en France, alors que des produits d'entreprises françaises sont délocalisés...

 
Perdus dans nos bagarres malthusiennes sans avenir, nous n’avançons pas et restons enlisés dans notre crise économique rémanente, avec pour conséquence une pauvreté croissante.

 
Réagissons ! Bâtissons d’urgence tous ensemble une stratégie gagnante, réellement adaptée au monde tel qu’il est. !

 
Le Vilain Petit Canard 

dimanche 18 novembre 2007

Moral en berne...

Actualité des 20 et 21 Novembre 2007
Grève générale dans la fonction publique.
Manifestations étudiantes contre le projet de loi d'autonomie des universités
Des agents extrémistes procèdent à des sabotages ciblés sur les lignes TGV pour empêcher toute circulation.

En ce moment, le moral est au plus bas en France. Les français voient tout en noir et se replient sur eux-mêmes. Il faut dire que les grèves et blocages des trains et autres métros, des facultés, des maternités, des tribunaux… ne créent pas une ambiance festive.

Par ailleurs l’économie stagne et ne fait donc pas miroiter les hausses des salaires et des chiffres d’affaires espérés, plus le froid qui revient en force.

Faut-il multiplier les spectacles comiques à la télé, faire tourner en boucle les grosses têtes sur RTL, demander encore à SARKOZY de répéter avec conviction ses promesses d’augmenter le pouvoir d’achat (« je serai le président du pouvoir d’achat ! ») ?

Non, cela risque au contraire d’énerver nos contemporains. Le mal est profond. Suggérons une explication rarement citée : le manque de solidarité entre français. Que ce soient les « patrons voyous » qui se distribuent des dividendes en or alors qu’ils ferment des usines, les grévistes qui ne tiennent aucun cas des autres, l’énergique refus par chacun de tout sacrifice pour le bien collectif… Tout ceci entretient un sentiment délétère qui n’est pas propice à la bonne conscience et à la confiance. Nous manquons terriblement d’éthique et de générosité .

Plus d’humanité donc. Mais de l’humanité intelligente. Ce n’est pas vraiment de l’humanité que de dépenser ce que l’on n’a pas (par exemple l’assistance généralisée actuelle), car nous préparons les nouvelles victimes de demain, qui devront rembourser. La vraie humanité serait de retrousser tous nos manches pour construire une France plus performante, qui exporte et qui gagne suffisamment d’argent pour que les plus pauvres puissent subsister correctement.

Ce serait aussi d’être plus sévère envers ceux qui manquent de solidarité. N’acceptons plus collectivement le chacun pour soi.

Les médias ont aussi un rôle. Leur négativisme forcené, qui ne souligne que les catastrophes, entretient le manque de confiance. On ne peut pas être content de soi lorsqu’on n’entend parler que de chiens qui mordent, de licenciements, d’escroqueries… Cela donne plutôt envie d’aller se recoucher… il faut avoir le moral bien trempé pour survivre au JT.

Enfin, un peu moins d’administrations et de papiers ne ferait également pas de mal dans le tableau. Arrêtons de tout compliquer, faisons simple !

Contrairement à ce que prétendent les théories classiques, qui raisonnent en chiffres et en tendances objectives, l’économie dépend énormément de la psychologie (1) : si le moral n ‘y est pas, l’acheteur n’achète pas, l’usine n’investit donc pas, les affaires s’arrêtent... On ne peut pas faire boire un chien qui n’a pas soif....

Par contre, que la confiance dans l’avenir revienne et les achats vont repartir à la hausse, les crédits s’amplifier, les entreprises investir, les profits grossir, les salaires suivre (un peu...). La machine économique redémarre et apporte la prospérité.

Il faudrait donc d’urgence redonner le moral aux troupes.

Redevenons solidaires et positifs, prenons des risques, osons, vivons !


Le Vilain Petit Canard

(1) Nous le constaterons d'ailleurs bien plus tard, lors de la crise des subprimes, lorsque les lourds investissements consentis par les gouvernements ne feront malgré tout pas redémarrer l’économie comme cela aurait dû se produire logiquement selon les théories économiques en vigueur.

samedi 17 novembre 2007

La justice, cette malaimée...

Actualité du 16 Novembre 2007
Fin de la tournée entamée par la ministre de la Justice Rachida Dati pour présenter sa réforme de la carte judiciaire qui prévoit, parallèlement à la modernisation de l'outil judiciaire, la suppression de 23 tribunaux de Grande instance, 176 tribunaux d'Instance et celle de 55 tribunaux de Commerce et de 63 Conseils de prud'hommes.

La France affiche fièrement sa devise sur ses frontons : liberté, égalité, fraternité.

On pourrait y rajouter « justice », car, sans justice, c’est la loi du plus fort qui sévit et il n’y a donc plus ni fraternité, ni égalité, ni liberté.

Heureusement, nous avons une justice irréprochable. Si les délais d’instruction des dossiers durent des années, si les jugements sont rarement appliqués faute de moyens, si le secret de l’instruction et la présomption d’innocence sont régulièrement violés, si la détention préventive atteint des sommets, si nos prisons sont surchargées et libèrent les pervers sexuels en toute indifférence, ce n’est pas de sa faute.

C’est aussi formidable que notre parlement et notre gouvernement, si aptes à voter des lois et si fidèles à nos valeurs, ne se préoccupent pas de leur respect, et ne veillent donc pas à ce que la justice en ait les moyens. C’est si bon des lois que l’on n’est pas forcé d’appliquer !

Henri QUEUILLE disait: « Il n'est pas de problème dont une absence de solution ne puisse venir à bout. » : cela me rassure, s’il a raison, nous sommes en bonne voie.

D’autant que notre récente ministre a pris le problème à bras le corps : elle ferme en série les tribunaux, de façon volontariste, sans la moindre concertation et sans les crédits nécessaires pour les réaménagements ainsi entraînés. Cela va certainement améliorer la situation.

Que c’est bon d’habiter ce pays ! Nous nous sentons chouchoutés, cageolés, aimés… La logique de l’action publique nous tranquillise et nous apaise.

Les délinquants peuvent continuer à délinquer tranquilles !
LVPC

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vendredi 16 novembre 2007

La révolte des castors


Le royaume des animaux s’était fortement agrandi grâce à l’expansion industrielle.

De ce fait, les villes étaient de plus en plus éloignées des usines et des champs.

Les routes étaient surchargées et circuler en voiture était devenu une gageure.

Aussi les citadins avaient-ils de plus en plus de mal à aller travailler comme à s’approvisionner en nourriture.

Pollux, le castor, eut une idée géniale : « créons un réseau ferré et une compagnie de transport ! » dit-il

Aussitôt tous les castors se mirent au travail, l’un pour construire les voies, l’autre pour bâtir les machines, l’autre enfin pour conduire les appareils.

Les animaux étaient très contents. On accorda aux castors tous les avantages pour les remercier de se donner autant de mal, de jour comme de nuit, dans la canicule comme dans le frimas.

Les castors étaient mieux payés, partaient tôt à la retraite et avaient de puissants syndicats

Tout aurait été parfait si le royaume avait continué à prospérer.

Mais des pays lointains vendaient bien moins cher .

Aussi le royaume voyait-il ses usines fermer et le chômage devenir quotidien.

L’âge moyen de la population augmentait et les jeunes n’avaient plus les moyens de payer les anciens.

Le roi décida donc de réduire les privilèges des castors en les alignant sur le régime général.

Les castors paralysèrent alors tout le pays par une grève totale.

Les animaux endurèrent d'abord ces avanies sans trop protester

Mais vint une rébellion des bourgmestres et des passagers

Les castors durent s’incliner devant l’opprobre de tous les leurs

Ils perdirent le soutien qu’ils avaient reçu jusqu’alors ainsi que leur honneur.

Ils durent dès lors travailler dans l’anonymat et l'isolement.

La morale ? C’est que le manque de solidarité conduit inéluctablement à la déchéance et au reniement.

La morale de la morale ?

C'est qu'il faut éviter les monopoles

Sinon, à la fin,

On tombe toujours entre leurs mains.

LVPC

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dimanche 11 novembre 2007

Le héron et le raton-laveur


Il était une fois un héron et un raton-laveur.

Le héron portait beau. Il avait fait l’Ecole Nationale des Animaux (ENA). Il gouvernait le pays. Il croyait tout savoir et avoir raison sur tout.

Le raton-laveur avait perdu ses parents très jeune. Il avait joué au lieu d’étudier et n’avait pas même réussi son Brevet d’Animal Certifié (BAC).

Le héron avait conçu le monde à son image : seuls les animaux très instruits y avaient des droits et trouvaient du travail.

Les autres, dont le raton-laveur, ne pouvaient avoir aucun emploi, même pas celui d’entretenir les routes ou de construire des maisons.

Inversement les bêtes diplômées ne voulaient plus retourner la terre, balayer les sols ou faire le ménage. Elles préféraient aller à la cour ou travailler dans des bureaux.

De plus, les grands professeurs se refusaient à travailler pour l’économie et ne parlaient que de calcul et d’équations. Beaucoup de filières menaient donc au chômage en dépit d'années d’efforts des étudiants.

Aussi le royaume s’enfonçait-il dans le désordre. Il y avait de moins en moins de maçons, de laboureurs et de cantonniers.

A l’école, les élèves peu doués se désespéraient car seul le chômage les attendait à leur sortie.

Mais les hérons et autres renards s’en moquaient car ils avaient la panse bien remplie et dormaient bien le soir.

Pourtant, ils s’aperçurent qu’il n’y avait plus personne pour réparer leur chauffage ou leurs maisons. Il fallait faire venir de très loin plombiers et terrassiers.

Ils allèrent consulter le hibou, qui passait pour fort sage.

Celui-ci leur dit : « vous êtes vraiment illogiques : vous avez d'une part des postes non remplis et d'autre part des congénères qui n’ont pas de travail alors qu’ils pourraient les remplir »

« Il vous suffit de faire communiquer les deux ».

Une grande campagne de concertation fut organisée. Les professeurs reconnurent qu’il était peu intelligent de faire travailler des élèves pour rien.

Les élèves peu doués pour les travaux intellectuels reconnurent qu’ils gagneraient davantage et seraient plus à l’aise dans des travaux manuels que dans des bureaux.

Petit à petit, tout le monde retrouva sa place.

Tant tous les talents et toutes les personnalités sont utiles pour construire un royaume agréable et harmonieux.

LVPC

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dimanche 4 novembre 2007

Petite fable animalière sur la qualité

Il y a bien longtemps était le royaume des animaux
Cette petite fable remonte à ce temps-là

En ces temps reculés, la vie était dure. Les entreprises qu’avaient créé les animaux avaient du mal à prospérer. Les étals des marchés étaient envahis par les produits étrangers, beaucoup moins chers.

Le grand ours se leva et dit : « je connais le grand secret qui nous fera gagner : c’est la qualité ».

Les entrepreneurs présents, oies, canards, cochons, dindes, approuvèrent vigoureusement.

Aussitôt normes, procédures, dossiers s’abattirent sur tout le pays. Pour vendre il fallait être certifié. Les auditeurs écumaient les campagnes et se faisaient payer très cher.

Un petit limaçon s’étonna : « c’est ça la qualité ? Je croyais qu’il fallait tout simplement être meilleur que les autres ».

« Tu n’y comprends rien !», tonnèrent les grands sages, qui gagnaient beaucoup d’argent avec ce système.

Et le pays s’enfonça de plus belle dans la crise, car les concurrents étrangers savaient déjouer ces entraves.

Il fallut bien du temps avant que les animaux retrouvent la raison.

Ils comprirent alors que l’important c’est la volonté d’être excellent et de vouloir gagner.

Le corbeau, devenu conseiller du roi des animaux, prit la bonne décision. Il réduisit les exigences administratives et remobilisa les entreprises vers la perfection.

Le SUSKANA redevint prospère, car il put alors exploiter tout son potentiel, qui était exceptionnellement grand…

La morale ? C'est que ce n'est pas la lettre qui compte mais l'esprit et la volonté.

Alors, n'attendons plus, imitons le corbeau !

LVPC

samedi 3 novembre 2007

Reconstruction (fable animalière)

En ce temps-là, les animaux avaient envahi toute la terre. Ils avaient commencé par se regrouper en clans, puis en villages, villes et enfin nations.

Ils avaient aussi créé des entreprises de plus en plus grandes, plus grandes même que les nations.

Pour vendre toujours davantage, ces grandes compagnies avaient obtenu l’ouverture des frontières. Il en était résulté une forte croissance économique, avec le développement du confort matériel sur tous les territoires.

Chacun ou presque avait maintenant sa télévision, son téléphone portable, sa moto ou sa voiture.

Pourtant le monde n’allait pas bien : il y avait de très fortes disparités entre les très nombreux pauvres et les riches, et donc de fortes tensions et jalousies.

Les pauvres essayaient d’aller chez les riches, mais ceux-ci ne les acceptaient pas et les chassaient.

Inversement les pays pauvres concurrençaient les producteurs à l’intérieur des pays riches et créaient chômage et pauvreté.

La pollution devenait générale, les ressources en énergies et matières se raréfiaient, la terre se réchauffait et les catastrophes climatiques se multipliaient.

Mais les animaux n’arrivaient pas à se mettre d’accord. Chacun préservait ses intérêts immédiats et n’acceptait aucun sacrifice pour la collectivité.

Une grande catastrophe arriva. La banquise fondit et les océans envahirent les terres. L’air se réchauffa et les déserts se généralisèrent. Presque tous les animaux disparurent, soit dans les tempêtes, soit en se disputant les maigres ressources restantes.

Seuls survécurent des rats et des fourmis. Mais, ayant bien compris la leçon, ils décidèrent de s’aider les uns les autres.

L’intelligence des uns s’allia à la force des autres. Ils redécouvrirent l’électricité, l’avion et la médecine.

Mais ils jurèrent une fois pour toute de mettre la générosité, le courage et la philosophie au cœur de leur nouvelle civilisation.

Ils devinrent ainsi dix fois plus puissants que leurs prédécesseurs, et ils durèrent dix fois plus longtemps…

LVPC

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L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net