vendredi 15 avril 2011

Justice : il vaut mieux être du côté du manche du poignard que de sa lame…


Afrique : le Gbakbo a coulé

Il a fallu quatre mois pour que Laurent GBAGBO, face à l’opposition internationale quasi unanime, reconnaisse sa défaite aux élections et accepte de se retirer du pouvoir. 4 mois et 1 300 morts ! Et encore ne l’a-t-il fait que forcé et fait prisonnier dans son « bunker » (qui n’était finalement que le sous-sol de sa résidence...).

Bien entendu, certains ont condamné ces interventions franco-internationales, en Cote d’Ivoire comme en Lybie. Il vaut bien mieux laisser les GBAGBO et KADHAFI sévir et les massacres se perpétrer. Là-bas, ce ne sont que de vils animaux que l’on tue !

C’est curieux cette préférence généralisée pour les meurtriers et les criminels au détriment des victimes…

Justice : toujours pire !

Nous faisons d'ailleurs de même dans notre beau pays. Nous avons été heureux d’apprendre que les droits des délinquants ont encore été renforcés avec la présence d’un avocat lors des gardes à vues.

Avec une police paralysée et surchargée par cette charge nouvelle, la France pourra ainsi améliorer fortement ses déjà records : ses dizaines de milliers de crimes non punis, ses délinquants non jugés ou remis en liberté, ses procès sans fin appels après appels…

La France rejoint ainsi la large cohorte de ceux qui préfèrent les coupables aux victimes… Evidemment, les accusés sont de pauvres bougres qui ont eu une enfance difficile, tandis que les victimes sont des bourgeois avantagés. Tant mieux s’ils en bavent ! Pas d’avocats pour eux, des délais interminables, un manque total d’information…

Bref, face à la justice, il vaut mieux être du côté du manche du poignard que de sa lame…

Le Vilain Petit Canard

jeudi 7 avril 2011

Kadhafi 6, Gbagbo 1 ; Kadhafi remporte le match !

Alain JUPPE et l’OTAN qui assurent, d’abord en Lybie puis pour la Cote d’Ivoire, que, comme l’avaient affirmé en leur temps les américains pour Saddam Hussein, ils ne cherchent pas à atteindre le dictateur, me laissent perplexe.

Ainsi, on peut laisser tuer des milliers de civils et militaires, tuer soi-même les uns et les autres mais il ne faut pas toucher au chef.

Nous sommes là pour défendre la population, et nous savons que, tant que le tyran sévira, les massacres continueront, mais pas touche.

Nous savons que si, dans chacune de ces guerres, nous avions commencé par éliminer le dirigeant, des milliers de vies humaines auraient été épargnées. Mais c’est hors de propos !

Alors combien vaut une vie ? Si c’est celle d’un pauvre bougre, clairement peu de choses. Par contre celle d’un despote vaut de l’or.

Kadhafi : 6 000 morts, Gbagbo : 1 300 morts. Kadhafi gagne par 6 à 1 !

Le Vilain Petit Canard

Avatars communs d’un voyage en train

Compte-rendu d’un voyage en TGV Massy – Lyon – Massy



J’avoue que je préfère le train à l’avion pour les déplacements en France :

Dans le cas du second, il faut aller à l’aéroport en taxi ou parquer sa voiture (bonjour le prix !), attendre l’avion sans pouvoir rien faire d’autre, tolérer les retards fréquents, accepter de voyager serré comme un poulet de batterie, enfin encore regagner le centre-ville avec éventuellement les embouteillages associés.

Par contre, pour le train, les moyens collectifs vous emmènent facilement à la gare, vous vous installez dans le train dès qu’il est là, sinon un café vous permet d’attendre tranquillement, le voyage est confortable et permet de travailler, vous arrivez en centre-ville... Au total, vous gagnez souvent du temps sur l’avion et, surtout, vous en perdez moins...

Mais mon dernier voyage en TGV sur Lyon m’amène à reconsidérer cette position : D’abord un retard affiché de 20 mn, mais en réalité d’une bonne demi-heure, ce qui nous ramène à une attente désœuvrée et désagréable le long d'un quai particulièrement froid et sinistre (ceux qui connaissent la gare TGV de Massy ne diront pas le contraire).

Bien entendu aucune explication ni indication sur le retard prévu à l’arrivée. Donc impossible de prévenir les personnes visitées, alors que j’avais une réunion importante.

Dans le train, les prises électriques destinées à alimenter les PC portables ne fonctionnent pas. Evidemment ma batterie est quasiment à plat. Le contrôleur, consulté, m’indique avec humour et un brin d’amertume qu’elles doivent être purement décoratives. De fait, le charmant homme se démène et revient me dire qu’il n’y a du courant que dans une voiture et une seule ! J’y émigre, ce qui me permet de ne pas perdre les 2 heures de trajet.

Vous vous direz que c’est un accident aléatoire et que cela peut arriver. Mais le TGV de retour sera exactement dans le même état. Une seule voiture fonctionne mais, pour un peu de variété, ce n’est pas la même.

Bravo pour l’entretien des voitures par la SNCF ! Lorsqu’un appareil ne fonctionne pas on le laisse tel que. C’est plus simple et moins coûteux.

Pour le voyage du retour, afin de corser les choses, le grand tableau que vous connaissez tous et qui indique la liste des trains au départ avec leur quai reste obstinément muet concernant mon train et uniquement mon train. Les autres sont documentés. Les employés ont dû détecter mon mécontentement concernant les prises et ils m’en veulent !

Finalement, l’information est donnée exactement lorsque le train arrive à quai. Ruée des voyageurs pour atteindre celui-ci car, comme chacun le sait, les TGV ne s’arrêtent que quelques minutes. Un gros monsieur qui porte un porte-document apparemment lourd, sue sang et eau. Plusieurs autres voyageurs très chargés s’épuisent aussi. Et ne parlons pas des personnes âgées !

Finalement je monte dans le premier wagon venu et gagne ma voiture de l’intérieur. Je passe sur la panique dans les couloirs puis sur le constat renouvelé d’absence d’électricité, qui me force encore à changer de voiture. Tout devrait aller bien maintenant...

Mais la SNCF ne peut pas quitter la scène sans un dernier exploit : A Massy, le train ne s’arrête pas à la gare TGV mais à la gare RER C, située à plusieurs centaines de mètres. Obligés de passer par la passerelle et ses longues volées d’escalier. Bravo pour les passagers à valises ! La SNCF ne peut pas penser à tout !

Puis ce sont les 15 mn de marche pour arriver à la voiture, La SNCF a aussi oublié de prévoir suffisamment de parkings autour des gares, du moins des parkings gratuits, car je trouve inadmissible que la commune considère le bord des rues comme sa propriété et nous rançonne.

Ouf, arrivé ! Merci à la SNCF pour ce beau voyage ! Je comprends maintenant ce que signifie réellement son sigle : Sues, Nébulises, Cavales, Fatigues !

Le Vilain Petit Canard

lundi 4 avril 2011

Et si Fukushima était une chance pour le nucléaire ?

Actualité

Les japonais n’arrivent pas à maîtriser les fuites radioactives à la centrale de Fukushima Partout dans le monde des voix s’élèvent pour réclamer la fin du nucléaire.

Avant d’aller plus loin, je préviens : non, je ne suis pas un fou du nucléaire, non, je ne veux pas que des territoires entiers se transforment en no-mans-lands pendant des siècles, non, Tchernobyl n’est pas mon lieu de villégiature préféré !


Mais il faut bien reconnaître qu’aujourd'hui, face à des besoins énergétiques à la fois vitaux et énormes, il est bien difficile de trouver la source d’énergie idéale :


Les éoliennes et les cellules photoélectriques ? Dépendant du vent ou du soleil, elles posent un problème de stockage de l’énergie qui n’est pas encore résolu. En attendant que l’on trouve une solution, elles ne peuvent donc être que des ressources complémentaires.


Le charbon ? Il pollue et émet des gaz à effet de serre à tout va.


Le pétrole ? Il s’épuise peu à peu et son exploitation entraîne elle-aussi des risques planétaires (pensons à la récente marée noire du golfe persique).


Réduire nos besoins ? Est-ce réaliste face à une planète qui supporte une population de plus en plus nombreuse et exigeante ?


Bien que non idéal lui-aussi, le nucléaire est bien maîtrisé dans les conditions normales et dans les pays ayant la rigueur nécessaire (il est même l’une des industries les moins polluantes et les moins accidentogènes de France). Il apporte une solution au moins provisoire, tant que les problèmes précédents ne sont pas résolus.


Les déchets ? Il suffirait de les enfouir —avec les précautions nécessaires— en grande profondeur, par exemple dans les cavernes laissées vides par le pétrole ou le gaz.


Rappelons-nous que le noyau de la terre est lui-même radioactif —et que toute l’énergie de l’univers provient en fait de la radioactivité, y compris celle du soleil, qui n’est qu’un gigantesque centre nucléaire... La radioactivité est donc une ressource naturelle et il faut savoir gré à nos ingénieurs de savoir la maîtriser, ce qui ouvre une porte de sortie à l’humanité face à la raréfaction des autres ressources.


Mais il est aussi vrai que les exploitants, forts de l’absence d’incidents graves depuis des dizaines d’années dans nos centrales, se sont laissés aller et ont pris des risques inacceptables. Pensons aux centrales californiennes construites sur la faille de San Andrea et bien sûr au Japon. Un raz de marée étant tout à fait susceptible de suivre un tremblement de terre, était-il responsable de les construire en bord de mer sans protections suffisantes ? Dans ce sens, on peut dire que le drame actuel était prévisible et devait se produire un jour ou l’autre.


Mais allons plus loin. Quelle que soit sa cause, un incident tel que celui de Fukushima est toujours possible ailleurs : une explosion qui annihile les circuits de refroidissement, un cœur partiellement en fusion qui perce les enceintes... Il est insoutenable de constater que ce cas n’est pas prévu, avec les dispositifs permettant de le juguler —qui sont très certainement possibles compte-tenu de nos prouesses techniques.


Fukushima va faire revenir sur terre nos électriciens. A eux maintenant de prévoir les dispositifs nécessaires, quitte à fermer certaines centrales.


En tous cas, ne perdons pas la raison. Le moteur de nos voitures, dit « à explosion », est aussi théoriquement très dangereux mais la technique a su le maîtriser. Et que penser de l’avion ou du TGV fonçant à 300 km/heure ?


Ne voyons pas dans la catastrophe de Fukushima un incident irrémédiable mais, tant que le nucléaire sera la seule voie réaliste pour produire le gros de notre énergie, comme l’impérieuse nécessité d’améliorer encore considérablement la filière.


Arrêtons de nous battre entre nous. Réunissons nos forces pour le faire.


Messieurs les spécialistes de l’atome, à vous de jouer maintenant ! Soyez sérieux et faites-nous des usines réellement sûres !


Si vous n’y parvenez pas, alors ce sera —et de façon tout à fait justifiée— la fin du film.


Mais ce sera aussi le début de nouvelles difficultés, faute d’alternatives réelles....


Le Vilain Petit Canard

L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net