lundi 3 décembre 2012

Productivité, développement des entreprises et éthique



A l’heure où les négociations entre État, patronat et syndicats ont du mal à progresser, on entend peu parler d’un sujet pourtant essentiel : l’« éthique », aussi bien au niveau des patrons que des salariés. Or c’est en fait le manque d’éthique, de justice sociale et de confiance mutuelle, qui interdit toute coopération constructive, chacun craignant que les avantages accordés à l’autre ne soient utilisés contre lui —­au lieu d’aider à bâtir ensemble une industrie solide et conquérante.

Mais le lien entre productivité et éthique n’est pas évident. Il est d’abord pollué par un certain nombre de facteurs qui jouent en sens inverse :
  • L’absence d’éthique permet au contraire une forte rentabilité à court terme —ce court terme pouvant durer...— pour l'entreprise et pour ses dirigeants, à titre personnel. On paye le moins possible le personnel, on n’investit pas, on exploite au maximum le marché. D'ailleurs, en bourse,  les actions « responsables » rapportent plutôt moins que les bonnes actions classiques, ce qui le traduit bien..
Cette forte rentabilité à court terme est malheureusement devenue l’alpha et l’oméga des grandes entreprises. Elle les conduit à délocaliser, à faire la chasse aux coûts, à licencier, à spéculer... sans marquer le moindre intérêt (en dehors des déclarations « publicitaires » de principe) ni pour les salariés ni pour les collectivités ni, globalement, pour  l’humanité.... Elles profitent ainsi de la déréglementation induite de facto par l’absence de gouvernance mondiale, qui permet de jongler entre les Etats en profitant des plus avantageux sans limites. On retrouve en fait le far-west industriel des années 1900 mais, cette fois, à l’échelon international.
  • Même les démarches telles que les certifications qualité et environnementale, voire sociétales, vont indirectement dans le même sens en remplaçant les valeurs de l’excellence, de l’éthique et de l’humanisme par des procédures et des mécanismes qui servent à habiller la déshumanité actuelle.  
On rétorquera avec raison que la lutte compétitive entre les entreprises a toujours été le cas et s’est montré bien plus performante pour l’humanité que la prise en main par les Etats et les administrations. C’est vrai et  c’est le principal argument de ceux qui défendent mordicus l’ouverture sans freins des marchés.

Mais, jusqu’ici, les Etats ont assuré une certaine régulation et évité les excès. Le développement des entreprises, canalisé par les lois nationales, s’est plutôt bien passé, nous permettant une amélioration du niveau de vie et de confort sans égal.

Ce n’est plus le cas. Les états sont dépassés par des entreprises internationales bien plus puissantes qu’eux, financièrement et opérationnellement, car elles peuvent délocaliser finances et implantations facilement, échappant ainsi à la coupe des états et ne leur apportant plus la richesse créée. Les freins ont disparu et la logique est en train de s’inverser, le développement industriel conduisant désormais à un alignement par le bas général, au détriment global des humains.

En outre, la richesse des compagnies et des spéculateurs peu éthiques en font un exemple à suivre pour le monde industriel, d’autant que les financiers, enrichis colossalement suite à la spéculation, ici aussi permise par le défaut de régulation mondiale, ont pris le pouvoir. Les fonds de pension, œuvrant pour le bien-être de retraités habillent cette recherche effrénée de profit d’une apparence morale.

Au total, les entreprises qui restent fidèle à leur vocation industrielle et les pauvres bougres qui continuent à défendre la conception d’une entreprise bien intégrée dans la collectivité, apparaissent ringards et déconnectés.

Pourtant, il y a aussi des faits incontestables :
  • L’image des grandes entreprises est aujourd'hui très dégradée aux yeux du public. Elles passent pour des lieux d’exploitation.
  • Le résultat en est un très faible soutien de la nation : elles sont fortement taxées[1], soumises à une forte réglementation (code du travail, environnement...), mal soutenues au niveau politique... Il est aujourd'hui très difficile d’avoir une entreprise en France
  • Suite aux délocalisations et fermetures d’usine, la France est devenue le dernier pays en Europe en % de l’industrie sur le PIB, c’est aujourd'hui le pays le moins industrialisé d’Europe.
  • Notre chômage est galopant.
  • Notre commerce extérieur est très déficitaire, ce qui montre que nous nous appauvrissons chaque jour...
Ceci indique que la situation décrite au début n’est pas une réussite ni pour notre pays, ni pour les entreprises elles-mêmes......

Est-ce lié au manque d’éthique ?

Etudions les solutions que nous devrions adopter raisonnablement pour sortir de cette situation :
  • Compte tenu de nos coûts structuraux élevés, liés à notre niveau de vie, la seule solution viable pour un pays comme le notre est de viser le haut de gamme, les produits très innovants, l’excellence, le luxe... dans des créneaux que ne font pas (pas encore) les pays à bas coût tels que les chinois ou les indiens, plutôt centrés sur le bas ou milieu de gamme. Et cela marche, comme le montre notamment l’exemple allemand, notre aéronautique ou notre luxe. Inversement, les attaques actuelles du patronat contre les coûts de revient montrent qu’ils veulent continuer à se battre sur les coûts et non sur l’excellence, donc poursuivre la logique de déclin actuelle, décrite précédemment.
En revanche, pour l’excellence, il faut le soutien du personnel (le haut de gamme requiert l’excellence du travail individuel, des compétences et de l’organisation à chaque niveau) et celui de l’État (l’excellence exige celle de toute une filière et la mobilisation de l’État, pour les incitations, les formations...).
Et rien de tout cela n’est possible si l'entreprise n’est pas éthique, c’est-à-dire si elle n’a pas un retour positif auprès de ses personnels et de la collectivité. L’éthique est la condition de l’excellence.
  • L’éthique joue également au niveau de la qualité des personnels : une entreprise qui a une bonne image sociale va recruter les meilleurs. En cas de crise, elle aura le souci de maintenir sa compétence et sa pérennité sera mieux assurée. Elle pourra également évoluer plus facilement face aux bouleversements permanents des marchés L'entreprise éthique a donc davantage de chances de durer que les autres, même si elle est moins rentable sur le moment.
En fait, il existe un fort consensus sur le terrain autour de la nécessité de plus d’éthique et de considération pour le personnel de la part des grandes entreprises. Ceci se retrouve dans les sondages. Le « palmarés PATERNAK » périodique  montre un « désaveu franc et massif » (sic) du public vis-à-vis des entreprises.. Citons l’analyste : « des salariés convaincus, motivés, respectés sont les meilleurs emblèmes et moteurs pour dynamiser la perception de l’image d’une entreprise vis-à-vis de ses publics externes. N’y aurait-il donc pas un financier quelque part qui saurait ensuite inventer un tel outil de mesure et qui le substituerait aux indécrottables clignotants actuels que sont le cash-flow, l’EBITDA, les marges et j’en passe ? »

Les indicateurs financiers actuels ne sont en effet plus représentatifs de la réussite durable de l'entreprise.

Alors que faire ?

Nous sommes plongés aujourd'hui dans des courants de pensée autobloquants :
  • Les patrons veulent poursuivre la course au profit et ne se rendent pas compte qu’ils scient la branche sur laquelle ils sont assis. Faute d’assise solide en France, face à un désaveu toujours plus grand et aux contraintes qui s’accumuleront, cette stratégie les condamne à émigrer eux aussi à l’étranger, dans les pays où on accepte encore qu’ils sévissent. Leur seule chance de prospérer en France est de se réconcilier avec leurs salariés et de viser le haut de gamme grâce à eux.
  • Les syndicats en restent trop souvent à une défense des salariés sans vision industrielle. Ils vont donc souvent à contre-courant des « vrais » intérêts de ceux-ci et leurs désirs sont déraisonnables. Il faudrait qu’ils deviennent plus compétents de façon à savoir discerner ce qui est réellement bon à long terme pour les salariés et à avoir un dialogue sérieux avec les employeurs. Ils y gagneraient aussi fortement en audience.
  • L’état n’a toujours pas compris que l’industrie est à la base de l’enrichissement national via les exportations. Une politique industrielle est donc indispensable et celle-ci doit être orientée justement vers le soutien d'entreprises d’excellence, capables de se développer sur les marché extérieurs tout en ayant la volonté de rester intégrées à la collectivité nationale.
La bonne solution pour nous sortir du « trou » serait que État, patrons et syndicats cessent leur chicaya permanente et s’unissent pour nous bâtir une industrie de l’excellence. Tous y gagneraient : les entreprises une expansion durable, les syndicats une importance retrouvée, la France des ressourceset un rayonnement international, les français du travail et des revenus.

Ne parlons plus productivité ou revendications salariales mais construction collective de l’excellence sur les marchés.

C’est exactement le chemin qu’ont pris le Japon et l’Allemagne au sortir de la guerre. Devrons-nous attendre d’être aussi délabrés qu’eux à cette époque pour réagir ?

Productivité, pérennité, croissance de nos entreprises et éthique sont étroitement liés avec d’un côté une aventure rentable sur l’instant mais qui finit mal et de l’autre une prospérité assurée pour des années....

Christian DOUCET


[1]        au total, tout confondu

lundi 10 septembre 2012

Nos hommes politiques sont-ils vraiment aussi bêtes qu’ils le paraissent ?

Actualité du 9 Septembre 2012 :
Intervention de François Hollande sur TF1, présentant son plan de route pour les années à venir. En résumé : 2 ans de rigueur pour résorber l’énorme dette actuelle avec des efforts partagés entre riches, grandes entreprises et état, les « petits » étant (relativement) épargnés.

Et hop ! Après l’intervention télévisée de François Hollande, nous voici repartis dans le scénario habituel, « à la française » : les hommes du parti au pouvoir se confondent en louanges, les autres n’ont pas de mots assez durs pour condamner l’imbécile.

Lorsque nous animons un groupe de travail en entreprise, nous commençons par émettre la règle de base : ne jamais critiquer les autres, seulement améliorer et enrichir le débat. Pourquoi ? Pour recueillir toutes les bonnes idées tout en tenant compte des objections des uns et des autres. Chacun a en effet une part de vérité tout en ne voyant qu’un aspect du problème. C’est en cumulant les parts de vérité individuelles et les points de vue que l’on peut aboutir aux décisions les plus justes et les mieux adaptées.

Nos hommes et femmes politiques sont bien au-dessus de cela puisque chacun détient à lui seul la vérité pleine et entière. Les autres sont tous des abrutis.

Ils devraient pourtant regarder derrière eux et considérer les erreurs considérables qu’lls ont commises par le passé, qu’ils soient de droite ou de gauche. Le résultat en est d'ailleurs là : un endettement considérable, une grande pauvreté pour beaucoup, des mécanismes administratifs lourds et paralysants…

La certitude est l’habillage de la bêtise. Alors, faut-ils renvoyer nos politiques pour QI insuffisant ? Comment en élire qui aient un niveau suffisant pour comprendre que chacun ne voit qu’une part des problèmes et que ce n’est qu’en coopérant et en s’écoutant qu’ils trouveraient les solutions respectant le mieux les situations des uns et des autres ?

Ou bien ne faut-il y voir que la seule manifestation des rivalités personnelles et des ambitions qui les poussent à se détruire mutuellement. Si c’est le cas, cessons de les écouter. Cela ne nous concerne pas.

Il est frappant ce matin de voir à quel point le manque d’écoute est profond : le président a ainsi affirmé que tous les revenus seraient taxés, le travail comme les autres revenus, financiers ou non. Pourtant nombreux sont les critiques qui avancent que seuls les salaires seront mis à contribution, véritable chiffon rouge vis-à-vis des électeurs. Mais ils critiquent sans avoir même écouté...

Bernard Arnault a affirmé clairement qu’il continuerait à payer ses impôts en France. Mais qu’importe ce que dit l’intéressé, les gazettes affirment qu’il dit faux ou vrai ou selon qu’elles sont dans l’opposition ou non. Encore un bon exemple de véritables mensonges politiques.

Nous aimerions tant que politiques de tous partis soient plus sérieux, qu’ils essaient de comprendre les positions de leurs opposants, qui ne sont pas totalement stupides et, surtout, qu’ils cessent de mentir à tout bout de champs !

Le Vilain Petit Canard

lundi 21 mai 2012

L'Etat au pied du mur...




Commerce extérieur déficitaire comme jamais, dette au niveau du PIB, industrie anémiée quand elle ne s’est pas évaporée à l’étranger, chômage galopant, le nouveau Président élu aura besoin d’un optimisme solidement chevillé au corps, voire d’une certaine inconscience, pour ne pas sombrer en dépression et regretter d’avoir gagné les élections.

Il est en fait confronté aux décisions sans doute les plus importantes de notre histoire :

Si on continue à simplement penser à la sauvegarde de notre qualité de vie, voire à son amélioration, en renforçant écoles, police, justice... comme on l(entend actuellement, nous allons inévitablement dans le mur, un mur façon Grèce, Espagne ou Portugal. A un moment, les marchés vont se fermer et nous ne pourrons plus emprunter. Alors il faudra tout réduire drastiquement et brutalement, faute d’argent. Ce sera la catastrophe...

Le seul chemin viable est de redresser nos comptes, soit réduire les dépenses d’un côté, accroître les recettes de l’autre.

Réduire nos dépenses... Le défaut du gouvernement précédent est de l’avoir fait à la hache, sans discernement, en détruisant souvent l’utile (écoles, police, soins...) sans toucher à l’inutile : administrations à n étages (communes, communautés d’agglomérations, départements, régions, administrations diverses et variées, travaux routiers superfétatoires (ronds-points, refontes de voies...), luxe des hauts responsables administratifs et privés, limitation des dépenses de santé à ceux qui en ont réellement besoin.... Une politique plus sélective est bien sûr à adopter. Pourquoi ne pas consulter les français à ce sujet comme en Italie ? On pourrait sans doute en dégager une multitude de sources d’économies que le filtre administratif neutralise afin de préserver ses avantages.

Et il faudra ensuite du courage ! Mais les français, témoins chaque jour de gaspillages et d’excès de dépenses, y sont prêts...

Renforcer les recettes... Pour cela, le défi essentiel est de redresser nos entreprises. J’entendais encore hier que, dans le sud, le Bâtiment souffrait de la concurrence déloyale d'entreprises espagnoles, soumises à des taxes bien plus faibles et qui facturaient 40 % moins cher. L’état ne peut laisser nos entreprises disparaître suite à ces véritables agressions (et ceci se retrouve partout : producteurs de lait et cultivateurs face à la grande distribution, garagistes face aux assurances, etc, ; etc..). Il faut prendre conscience que les entreprises doivent être protégées à l’égal des citoyens face aux exactions.

Il nous faut également de grands projets porteurs dans les technologies d’avenir. Par myopie étatique, nous sommes malheureusement passés à côté de la plupart des domaines en forte croissance : l’Internet, l’électronique, les biotechnologies, etc... Seul l’État a chez nous la capacité de développer de tels secteurs avant que les recettes ne soient là. Les USA, par leurs investissements dans le Hi-tech (défense, aéronautique...), montrent bien l’exemple.

Il est enfin bien entendu bon que, à l’intérieur du pays, les efforts soient répartis justement, en fonction des moyens de chacun, à égalité entre le travail et les revenus financiers. Il est quasiment scandaleux et anti-économique que, jusqu’ici, ce soit essentiellement le travail qui ait été mis à contribution.

Ce sont quelques voies qui permettraient d’éviter les désastres tout en nous redonnant du peps.

Et, le peps, c’est justement ce qui nous manque en ce moment !

Le Vilain Petit Canard


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dimanche 20 mai 2012

Flamby ou Zorro ?




François Hollande vient d’être élu. Doté d’un programme précis et en apparence solide, mettant en avant son tempérament calme et réfléchi par opposition au caractère velléitaire et aux énervements de son concurrent, sa réussite a malgré tout été incertaine jusqu’au bout. En cause les doutes sur la solidité de sa personnalité face à la crise et ses aptitudes à la gestion, sa direction passée de la Corrèze comme du parti socialiste s’étant révélées plutôt laxistes et peu favorables.

Le voilà donc maintenant face à nos problèmes, et en particulier à la mauvaise santé de notre économie et, au-delà, de l’Europe :

Avec la crise Grecque et plus généralement la défaillance économique des pays du sud (Espagne, Portugal, France...), confrontés à des dettes insurmontables, elle est au bord de l’explosion, les pays « riches » du nord (Allemagne, Pays-Bas, Norvège...) refusant de payer pour tous.

Or le maintien de l’Euro l’implique de facto. Sans lui, les pays du sud auraient dû dévaluer comme au « bon » vieux temps afin de rétablir l’équilibre de leurs finances, avec comme conséquences des monnaies fortes au nord, faibles au sud. L’équilibre se rétablissait ainsi « automatiquement »

Aujourd'hui ce n’est plus possible avec l’Euro unique et cela confirme ce que disent les experts depuis longtemps : une monnaie sans gouvernement politique et économique homogène et énergique est vouée à l’échec à terme.

Alors quelles solutions ?

Il y en a en fait quatre de possibles :

• soit les pays européens en profitent pour réellement s’unir en une fédération unifiée, mais cela suppose que d’une part les gouvernements abdiquent, d'autre part les dettes soient payées par tous,

• soit que les pays « forts » se regroupent, les autres sortant de l’Euro peu à peu, ce qui signifie pour eux une faillite considérable,

• soit que l’on continue comme actuellement, avec une récession qui va s’aggraver et gagner tous les pays, les rigueurs en chaîne tuant l’activité.

• Soit une relance en actionnant le planche à billets, comme le font abondamment les Etats Unis, l’Angleterre et même en partie l’Allemagne. Mais cela implique baisse de l’Euro et inflation.

La première solution serait bien entendu la meilleure mais ni les gouvernants, ni les peuples, ne semblent prêts à y songer. L’Europe n’existe en réalité nulle part dans les têtes...

La seconde risque d’arriver rapidement pour la Grèce, qui semble dans l’incapacité de faire les économies requises mais aussi et surtout de restructurer son État et son administration pour repartir d’un bon pied. Puis, derrière la Grèce, l’Espagne et le Portugal peuvent avoir à suivre. Avec chaque fois la perspective d’une véritable banqueroute...

Quant à la France, les économies réalisées par le gouvernement SARKOZY ont été insupportables. Sans doute parce qu’elles étaient abruptes et insuffisamment dosées en fonction des situations et des besoins réels.

La troisième est sans issue tandis que l’Allemagne refuse énergiquement la dernière.

Alors que faire ?

Nous savons tous que de très importants gaspillages existent un peu partout : multiplication des étages administratifs avec les communes, les communautés d’agglomération, les départements, les régions, l’État, chacun dépensant des budgets considérables et souvent surdimensionnés, désorganisation de nos hôpitaux, salaires exorbitants de nos chirurgiens, patrons, politiques... etc, etc...

Ne serait-il pas temps de faire, comme en Italie, un examen minutieux de ce qui est inutile, dans le détail, domaine par domaine, au lieu de procéder par grandes décisions générales, qui font autant de bien que de dégâts ?

Mais est-ce que notre nouveau dirigeant restera comme toujours dans la facilité des grandes déclarations en contournant les vraies difficultés ou bien fera-t-il preuve de courage, d’analyse et de volontarisme en entrant dans le détail ?

Le Vilain Petit Canard

mardi 1 mai 2012

Ratés et réussites de la campagne électorale

Ce Dimanche, François HOLLANDE sera probablement élu. Il est intéressant d’analyser la campagne électorale de chacun des deux protagonistes en évitant tout esprit partisan afin d’essayer de comprendre comment on a abouti à la situation actuelle.

D’un côté un François HOLLANDE qui souffre initialement de son image de mollesse pendant son secrétariat du parti socialiste et qui se rajoute à la marge aux prétendants apparaissant les plus sérieux comme DSK ou Martine AUBRY. A l’époque peu nombreux étaient ceux qui misaient sur lui.

Mais on sait ce qu’il est advenu de DSK, piégé lors de sa tentative furtive avec Nafissatou DIALLO au SOFITEL, puis de Martine AUBRY, mise en minorité lors des primaires socialistes.

Parti de loin, François HOLLANDE se retrouve alors en première ligne.

Affichant clairement dès le départ un programme dans l’ensemble bien construit, réaliste et répondant aux attentes des français —même si on peut naturellement en contester certains aspects—, François HOLLANDE se construit alors l’image d’un homme raisonnable, rassembleur et non vindicatif, et cela fonctionne. Les sondages ne cessent d’être positifs, et ceci sera confirmé au premier tour.

De son côté, Nicolas SARKOZY part avec le handicap d’une profonde crise économique, d’un fort chômage, d’une pauvreté croissante et d’une image personnelle très dégradée. C’est beaucoup à remonter...

Mais, au lieu de valoriser les avancées de son quinquennat, qui sont malgré tout nombreuses (belle résistance et leadership européen lors de la crise des subprimes, grands contrats obtenus par la France, centres d’excellence, autonomie des universités, réforme des retraites, valorisation internationale de la France, etc...), il va se laisser piéger d'une part par les critiques de son bilan, qu’il ne saura pas valoriser, d'autre part par une attitude personnelle détestable : multiplication des propositions sans cohérence, mensonges quasi-permanents et agressivité vis-à-vis de son concurrent, discours contradictoires...

Il va ainsi au contraire renforcer les critiques qui le visent déjà, perdre sa crédibilité et faire ressortir le calme et le bon sens de son opposant.

Ou comment on peut être soi-même son premier ennemi...

Le Vilain Petit Canard

vendredi 20 avril 2012

Campagne électorale dans le brouillard

La campagne électorale qui s’achève nous laisse une drôle d’impression, un sentiment d’insatisfaction et de tromperie sur la marchandise, comme lorsqu’un représentant habile nous a vendu un aspirateur et que nous nous apercevons après son départ qu’il ne nous convient pas...

Pourtant les Sarkozy, Hollande, Lepen, Bayrou et les autres se sont démenés et n’ont pas ménagé leur peine. Les propositions sont légions, les meetings combles, les radios et télévisions tonitruantes, et pourtant...

Peut-être est-ce parce nous savons intuitivement que personne ne nous a réellement parlé du problème le plus important, soit le remboursement de nos 1 800 milliards de dette. Nous sentons confusément que cela va être le vrai et gros problème qui va nous tomber sur la tête à la rentrée.

Nous pressentons que les belles promesses de campagne risquent de se transformer en dures restrictions une fois les urnes refermées, comme pour les grecs, portugais et espagnols, Nous avons la profonde impression que, pour ne pas contrarier l’électeur, on a caché l’essentiel au citoyen.

Après toutes ces promesses aussi mirifiques les unes que les autres, nous craignons de nous réveiller avec une gueule de bois, en constatant que tout n’était que rêves irréels et que la dure réalité est toujours là : chômage, pauvreté, insécurité, fin de mois difficiles, déshumanisation de la société, réglementation galopante, politiques lointains et indifférents...

Nous craignons que le brouillard de cette campagne ne débouche pas sur le soleil promis mais sur une nuit encore plus noire...

Le Vilain Petit Canard

samedi 24 mars 2012

Enorme gâchis...

Une étude publiée récemment par COE-Rexecode démontre encore une fois la déchéance de l’industrie en France. Entre 2000 et 2010, la part de marché à l'exportation de la France a diminué de 3,5 points, ce qui est le plus fort recul des pays de la zone euro. L'écart entre la France et l'Allemagne s'est creusé d'environ 250 milliards d'euros en dix ans, soit 13 % de notre PIB. La part de la valeur ajoutée de l'industrie manufacturière dans le PIB a ¬reculé de 5,2 points contre 3.7 en moyenne dans toute la zone euro.

La France est désormais le pays de la zone euro dont la part de la valeur ajoutée de l'industrie manufacturière dans le PIB est la plus faible (9,3 % en 2010). À titre de comparaison, le poids de l'industrie atteint 12,1 % en Espagne et 11,8 % au Portugal, 13,1 % en Belgique et 11,9 % aux Pays-Bas. Quant à l'Allemagne, elle fait la course en tête, avec une industrie qui représente 18,7 % de son PIB.

Ce constat est dramatique, sachant que l’industrie est le principal gagne-pain d’un pays et le principal employeur. Inutile d’aller chercher plus loin les causes du chômage, du déficit des finances publiques et de la montée de la pauvreté.

Pourquoi ce résultat alors que nous sommes réputés avoir une excellente main-d’œuvre, intelligente et débrouillarde ? Nous comprenons les écarts de compétitivité avec la Chine, nous comprenons également l'influence de la crise, mais pourquoi être maintenant parmi les derniers des pays européens ?

Les causes en sont patentes : le manque de soutien et d’intérêt de la Nation pour nos entreprises, notamment pour les petites et moyennes, qui constituent le fondement de la richesse d’un pays (les grosses délocalisent machines et argent à foison...). Diriger une PME est devenu un enfer en France, face aux tenailles des grands clients qui abusent de leur position dominante, aux problèmes pour recruter ou licencier selon la charge de travail, au manque d’appui de la part des banques, à la complexité administrative et à la réglementation galopante...

Nous avons un État qui n’a soutenu que les grandes compagnies, se faisant ainsi le complice de tous les excès. Il n’a également jamais compris la vraie vie industrielle, celles des PMI. Ce n’est pas étonnant puisqu’aucun de nos hiérarques et hauts administratifs n’a de passé industriel.

C’est dramatique. On ne peut pas faire avancer une voiture sans savoir conduire, on ne peut pas soigner un patient sans connaître le soin...

En tous cas, au moment d’élire un nouveau Président, il est extraordinairement de notre intérêt de nous interroger sur la capacité et la volonté des prétendants à vouloir réellement développer nos petites et moyennes entreprises, tout en veillant à leur faire respecter l’honnêteté morale indispensable.

Les dirigeants passés ont largement démontré leur incompétence. Mais les nouveaux candidats seront-ils meilleurs ?

A eux de le démontrer par leurs propositions.

Le Vilain Petit Canard

Police : 20/20, Gouvernement 10/20

Mohammed BARAH à peine mort, et les critiques contre le RAID et la police fusent de toutes parts : pourquoi ne pas l’avoir gazé pour le prendre vivant et, surtout, pourquoi ne pas l’avoir arrêté plus tôt ?

Rendons d’abord hommage à la police et au RAID. D’abord pour l’avoir trouvé si rapidement, évitant ainsi de nouveaux bains de sang. Ensuite, pour avoir su garder patience et sang-froid face à un individu exceptionnellement calme et efficace dans le crime, un tueur méthodique et sans pitié.

Le gazer ? Au moment de l’assaut, compte-tenu des coups de feu tirés à l’intérieur de l’appartement et sans nouvelle de lui depuis plus de 10 heures malgré les explosions en cours de nuit, ils pouvaient le croire mort après avoir piégé le local. Mais l’animal était rusé, il voulait justement les tromper par son calme et il les attendait en embuscade, révolvers à la main.

Bravo pour l’avoir affronté sans tirer malgré son feu nourri, jusqu’à ce qu’il soit indispensable de l’annihiler alors que, se jetant par la fenêtre, il menaçait d’un nouveau massacre les personnes assemblées dans la rue.

Bravo aussi pour nous avoir préservé de tout attentat de ce type depuis de nombreuses années...

Les politiques ne sont pas pour autant exempts de tout reproche. D’abord pour la réaction, comme d’habitude impulsive et irréfléchie de notre président, en décidant des mesures irréalisables : mettre à l’amende les visiteurs des sites islamistes ? Il existe mille solutions pour ne pas se faire repérer. Condamner ceux qui vont se former en Afghanistan ? Il suffit de partir pour un autre pays puis de rejoindre les camps, sans oublier les autres fiefs d’Al Qaîda que sont la Somalie et le Yémen. Soient d’excellentes solutions pour ne pas prendre les véritables terroristes mais seulement les curieux ou les maladroits...

Et surtout, se borner à multiplier les textes de loi sans accroître les moyens ni mettre en place de prévention relève plus de la communication que de l’action réelle. Prenons l’exemple de la Grande Bretagne : Après les attentats dans le métro de Juillet 2005, elle a bien sûr renforcé sa législation et ses services de renseignements, mais a aussi mis en place de la prévention : formation d’Imam en quantités (ouverture de 28 écoles), appui aux collectivités, aux universités et dans les prisons pour combattre et décrédibiliser les idées de l’extrémisme...

Enfin, on comprend mal, après les multiples rodomontades de nos gouvernants actuels, pourquoi ces forcenés formés dans les camps afghans ne font pas l’objet d’un suivi plus actif, avec des perquisitions régulières qui permettraient au moins de détecter leurs armes. On sait en effet qu’ils doivent à leurs mentors un remboursement de leurs frais, et que ce remboursement doit être versé en sang frais...

Le Vilain Petit Canard

samedi 10 mars 2012

Quand la politique rend idiot...

Ca y est c’est parti ! C’est déjà le cas en temps normal mais, maintenant, cela devient réellement pathologique : lancés dans la course à la présidence, chaque parti traite tous les autres d’incapables, voire de débiles, et les noms d’oiseaux volent.

Je n’ai jamais compris comment on peut penser, lorsqu’on est de droite, que les millions de français qui sont de gauche sont complétement idiots, sur tous les plans, et réciproquement. Cela heurte le bon sens.

N’est-il pas évident, au contraire, que chacun, avec sa sensibilité, sa situation et son expérience, détient une part de vérité. L’extrême gauche est sensible au désespoir des ouvriers manipulés comme des pions et jetés au moindre aléa de rentabilité ; la gauche, plus tempérée, s’exaspère des excès des riches ; la droite pense qu’il faut que, au-dessus de tout, l’économie fonctionne bien, au profit de tous ; l’extrême droite veut préserver la culture française et les droits des nationaux. Chacun a ses solutions, dont certaines tiennent la route, d’autres non. Mais il n’y a pas que du faux dans les idées de chacun et des abrutis chez les autres...

J’ai appris que le monde est trop complexe pour qu’une seule personne, voire un seul parti, détienne à lui seul la vérité. Alors, nos politiques ne seraient-ils pas plus intelligents en écoutant mieux les autres, en reconnaissant leurs bonnes idées et en leur démontrant la fausseté des autres ?

Ne serait-il pas utile que Marine LE PEN admette que les étrangers apportent aussi à la France beaucoup (chasser les émigrés de France bloquerait instantanément toute notre économie), que l’on ne peut pas quitter l’Euro comme cela et que la fermeture des frontières est impossible (pensons déjà à la guerre économique avec la Chine et la Russie qu’engendre actuellement la simple taxe sur les vols aériens envisagée par l’Europe) ? Et inversement, admettons qu’il nous faut préserver notre culture et que les étrangers doivent la respecter...

Ne serait-il pas utile que les socialistes comprennent mieux que les entreprises sont le moteur du pays en lui apportant sa richesse et que l’État, de par sa structure administrative, est souvent plus un nid d’inefficacité que de leadership et de productivité ?

Inversement, la droite ne devrait-elle pas être plus sensible au malheur des laissés pour compte, chômeurs, inaptes au travail, vieux et malades ? Ne devrait-elle pas rechercher plus de justice sociale et d’égalité entre riches et pauvres ?

Rêvons à un monde politique qui redevienne raisonnable, qui s’écoute et collabore, chacun avec son éclairage et ses informations. L’État serait alors réellement au-dessus des intérêts particuliers. Et oh combien il serait plus efficace et mieux aimé !

Et si les politiques n’évoluent pas, évoluons, nous ! Admettons que ceux qui ne sont pas d’accord avec nous ont aussi parfois raison. Sachons discerner dans chaque parti ce qui est bon et critiquons le reste. Evitons la bêtise des condamnations à l’emporte-pièce !

En un mot, soyons intelligents !

Le Vilain Petit Canard

mardi 28 février 2012

Bilan d’un quinquennat

Puisque les différentes gazettes s’évertuent à dresser le bilan du Président actuel d’une part, des propositions socialistes d'autre part, je ne vois pas pourquoi ce blog y échapperait...

Mais contrairement aux autres tableaux partisans qui occultent le positif ou le négatif selon leurs opinions, essayons de rester objectifs et de considérer les deux :

Le bilan de Nicolas SARKOPZY d’abord... Ce dernier a indéniablerment des réussites à son actif : son énergie pendant la crise des subprimes puis lors des différentes crises européennes et mondiales, qui nous a évité des déroutes encore plus fortes, l’atténuation des paradis fiscaux, la bonne entente avec les grands leaders internationaux (Allemagne, Angleterre, USA, Brésil...) qui a renforcé l’influence de la France, la réforme des retraites —même si elle peut être critiquée—, le service minimum à la SNCF et à la RATP, le Grenelle de l’environnement, l’autonomie des universités, le cumul emploi-retraite, l’informatisation des services publics, qui permettent de gagner un temps fou, le RSA...

Ce n’est pas négligeable. Sachons le reconnaître...

Mais le côté négatif est lui-aussi fourni : une désagrégation des hôpitaux, de la justice et de la police suite à des réductions d’effectifs mal calculées, à des réformes inadaptées (pensons aux quotas dans la police, aux regroupements des établissements hospitaliers, commissariats, palais de justice, casernes...dans des établissements gigantesques ingérables au détriment du service public sur le territoire, à la suppression de la police de proximité, à l’administratisation de la Santé et au développement des dessous de table...). On peut penser également à la prolifération de la délinquance dans les cités, à l’éducation nationale à la dérive dont les résultats baissent constamment dans le concert international, à l’agriculture en crise, à une industrie en voie de disparition faute de soutien, à la pauvreté grandissante de nos concitoyens...

Et aussi une manie de toujours confondre paroles et actions, coups médiatiques et méthode de gouvernement...

Nicolas SARKOZY donne l’impression indéfinissable mais persistante d’avoir toujours roulé pour les plus riches sans s’intéresser suffisamment à cette France d’en bas (et du milieu) qu’il a résolument considérée comme accessoire et devant subir le poids des réformes et des cataclysmes économiques mondiaux...

Face à cela, la gauche n’a pas fait beaucoup mieux jusqu’ici : haine irraisonnée du nucléaire alors qu’il est notre principal atout (et est très bien maîtrisé chez nous...), soutien des 35 heures qui ont cassé l’esprit d'entreprise et réenclenché la lutte des classes, méfiance envers les entreprises —qui nous font pourtant vivre—, incapacité à comprendre que le salut de l’éducation nationale réside dans un retour à l’ordre et au sérieux, rivalités entre leaders, oppositions à l’Europe, dépenses inconvenantes des régions...

Et maintenant ?

Nous constatons en fait une inversion des genres :

Nicolas SARKOZY déverse un flot de propositions désordonnées et incohérentes : sa TVA sociale, qui ne résoudra rien, le travail des bénéficiaires du RSA pour les collectivités —mais on sait qu’il n’y aura personne pour les surveiller—, la refonte de la prime pour l’emploi qui appauvrit les pauvres pour une obole aux encore plus pauvres...

François HOLLANDE a par contre présenté un corpus de projets cohérent et bien structuré. On peut le critiquer mais cela tient la route : séparation des banques de dépôt et d’investissement et lutte contre la spéculation et les salaires excessifs, mise à égalité des impositions du travail et du capital, création d’un registre national du crédit afin de lutter contre le surendettement, mise en place d’une épargne orientée vers les entreprises, contrat « générationnel »...

On peut parfois rêver d'un mixt : le programme de la gauche animé par l'énergie de la droite...

Mais pour qui voter ?

Attendons... Les choses vont progressivement se décanter...

Essayons pour une fois de ne pas voter contre mais pour un projet qui nous « kiffe », avec clairvoyance et lucidité...

Le Vilain Petit Canard

dimanche 26 février 2012

Les grosses têtes

Petit poème écrit en l'honneur des Grosses Têtes qui nous apportent chaque jour un rayon de soleil, bien utile par les temps qui courent !

Rois de la gaudriole
Vantards de la bricole
Grands gamins rigolards
Vieux sans être ringards

Chaque jour les gross’ têtes
Nous amènent la fête
Un entracte de joie
Un entremets de roi

Machos pleins de flamme
Ils n’aiment de la femme
Que son gentil minou
Et ses charmants froufrous

Mais ces fous de la gaule
Sous un aspect frivole
Recèlent un cœur d’or
Qui vaut tous les trésors

Ils nous renvoient en somme
Au tout meilleur de l’homme
La joie et la gaité
La générosité

Par leur intelligence
Ils séduisent la France,
En lui contant fleurette
Vivent les grosses têtes !

Le Vilain Petit Canard

jeudi 2 février 2012

L’éducation nationale en panne



Mardi 31 Janvier 2012 : grève nationale dans l’éducation nationale, pour protester contre la notation des professeurs par leur chef d’établissement et contre les suppressions de poste.


Ayant entendu la nouvelle à la radio ce matin, je pensais que nos chers maîtres protestaient parce que notre éducation nationale ne figure plus, en ce qui concerne la qualité des formations, que dans une petite moyenne parmi les pays de l’OCDE, après les pays du Nord, les Etats-Unis, l’Allemagne... En outre elle régresse sans cesse.

Je pensais qu’ils protestaient parce que le désordre et la violence règnent dans les classes et rendent le travail des enseignants particulièrement difficile.

Et j’espérais qu’ils le faisaient aussi parce qu’ils avaient constaté que l’école correspond mal de nos jours aux besoins de la nation, comme l’atteste d'une part le nombre considérable d’élèves qui croupissent dans des filières sans débouchés tandis que beaucoup d’emplois demeurent sans preneur, faute de personnes qualifiées dans les domaines associés.

Je pensais qu’ils proposaient les solutions de bon sens que tout le monde connaît et qui résoudraient en grande partie le problème :

• Rétablir la progressivité des niveaux requis, en n’autorisant les élèves à progresser de classe en classe que s’ils ont les acquis nécessaires

• Organiser pour ceux qui ne souhaitent pas poursuivre de longues études des filières techniques de valeur et à tous les niveaux, leur permettant de déboucher rapidement dans la vie active avec une compétence pratique adaptée aux emplois à pourvoir

• Rétablir l’autorité des professeurs et des chefs d’établissement, en permettant de sanctionner d'une part les élèves fauteurs de troubles, d'autre part les enseignants insuffisants, et cela, comme cela se fait dans toutes les organisations, sous la houlette du chef d’établissement, dont c’est justement la responsabilité.

• Améliorer l’efficacité de l’enseignement par des classes de niveau, de façon à éviter de casser les bons élèves tout en s’occupant plus activement des autres.

• Faire piloter le tout par les besoins de la nation, largement connus à l’avance, de façon à éviter la désespérance qu’est, pour un jeune, de ne pas trouver un emploi après des années d’effort.

Et bien non, nos mentors défendent un système ubuesque de notation par un inspecteur qui ne les voit que deux heures tous les 2 à 5 ans, en les en prévenant à l’avance, avec des notes quasiment automatiques en fonction de leur échelon. Soit l’alignement par le bas alors que nous espérions tous que, au contraire, ils auraient l’ambition de redresser l’image de leur métier, tellement dégradée depuis Jules Ferry !

Nous pensions que, responsables parmi les responsables, ils défendraient les économies requises par la situation du pays en proposant un renforcement de la discipline, permettant de mettre davantage d’élèves dans les bonnes classes et moins dans les plus mauvaises.

Mais le bon sens n’est plus ici de mise. Il fut un temps où, que ce soit dans les villages comme au niveau national, les enseignants étaient réellement les guides et les références de la nation.

Ils en sont bien loin aujourd'hui...

Le Vilain Petit Canard

dimanche 15 janvier 2012

L’excellence industrielle, notre (seule) planche de salut ?


La note de la France a été dégradée. Il est vrai que notre position est largement critique : un endettement excessif qui pompe notre fluide vital, un commerce extérieur détérioré, une pauvreté qui gagne du terrain, une récession économique qui s’annonce et qui rend très difficile un redressement...


En pratique, tous ces sinistres ne sont que les avatars de la faiblesse de notre commerce extérieur. Seul ce dernier, qu’il prenne la forme de vente de produits ou de visites de touristes, nous enrichit. Le reste n’est que redistribution entre français. Notre incapacité à redresser nos comptes est simplement le résultat d’une insuffisance de recettes en devises.

Nous pouvons certes appauvrir les riches pour enrichir les pauvres, mais le « malheur » c’est que les seconds sont infiniment plus nombreux que les premiers et leurs besoins sont immenses. Confisquer la fortune des premiers ne conduirait qu’à améliorer très faiblement le sort des seconds, tout en tuant le moteur de notre économie, soient les entreprises.

Nous sommes étonnés des milliards qui sont agités de ci de là, mais un milliard réparti entre 60 millions de français, cela ne fait qu’un peu plus de 16 € par tête !

Même si une meilleure justice est effectivement souhaitable entre français pauvres et riches, la seule solution réellement constructive est donc d’arriver à redresser largement nos ventes aux étrangers.

Pour cela, outre acheter de plus en plus français, il n’y a qu’un seul moyen durable : être excellents ! Etre excellemment aimables avec les touristes et leur offrir des prestations incomparables. Fabriquer des produits innovants et parfaitement fiables avec des services dénués de tous reproches. A l’extérieur, être nous-mêmes des touristes exemplaires, sérieux et sympathiques... Bref, à l’image de l’Allemagne, donner envie d’acheter français à tous les citoyens des autres nations.

Comment y parvenir ?

D’abord stopper les certifications de systèmes de management, dont la récente affaire PIP a bien montré les limites et qui, non seulement sont un ersatz de qualité mais ridiculisent celle-ci en la faisant assimiler à des masses de papiers et à des montages artificiels. C’est certainement l’une des causes cachées de nos déboires actuels.

Il faut au contraire revenir aux « valeurs » : le sérieux du travail, le souci du client, la finition, la ponctualité...

Pour cela, il faut d’abord rétablir davantage d’éthique dans les entreprises.

Elaborons en concertation un référentiel simple qui mette en avant la qualité du travail, la motivation du personnel, le dialogue social au sein de l'entreprise, l’excellence des produits et services offerts aux clients, et décernons des récompenses à ceux qui le respectent.

Privilégions les PME qui ont à leur tête des patrons qui ont investi eux-mêmes dans l'entreprise et qui privilégient le développement de l'entreprise sur la rentabilité à court terme.

Aidons les entreprises à améliorer leur organisation et leurs méthodes, et aidons-les financièrement à s’améliorer sur ces plans en recourant à des conseils extérieurs. Les besoins sont immenses car la quasi-totalité des entreprises françaises fonctionnent mal aujourd'hui.

Des formations au management « motivant » doivent être mises en place et accessibles à bas prix.

Il faut enfin réprimer les excès patronaux et inciter ceux-ci à revenir à une vision beaucoup plus humaine de l'entreprise. Le code du travail doit être aménagé dans ce sens.

Communiquons enfin abondamment sur le retour aux valeurs.

L’Allemagne l’a fait. Pourquoi ne le ferions-nous pas ?

Le Vilain Petit Canard

mardi 3 janvier 2012

Et si le problème de la France, c’étaient les Français ?


En ces périodes de bilans et de vœux pour la suite, chacun espère que l’année nouvelle apportera des progrès.

En ces périodes d’élections, chaque candidat promet monts et merveille sur un ton décidé.

Et pourtant, nous sommes toujours déçus. Les réalités donnent presque toujours tort aux espérances.

Où est le bug ?

Il est facile à trouver et je renvoie à une excellente analyse écrite par Christian Meunier sur le blog mediapart : http://blogs.mediapart.fr/blog/meunier/151011/la-france-malade-de-ses-citoyens-les-problemes-de-la-societe-francaise .

Le bug, ce sont les français eux-mêmes, progressistes dans les paroles mais conservateurs dans les actes ; généreux et fraternels dans les principes mais terriblement égocentriques dans les faits, volontiers donneurs de leçons mais incultes en économie et politique, se croyant les plus intelligents mais dénués de bon sens dans la vie publique...

Qu’on essaye d’améliorer les choses et une armée de protestation se lève, qu’on ne les change pas et le résultat est le même, personne n’est content...

Reconnaissons que le mal est d’abord en nous et, pour cette nouvelle année, faisons le vœu de changer :

• Soyons plus logiques et disciplinés : si nous voulons des villes propres, soyons nous-mêmes propres ; si nous voulons que les autres soient honnêtes, soyons-le aussi ; si nous voulons qu’il n’y ait plus de triche dans les files d’attente, ne trichons pas nous-mêmes...

• Soyons plus collectifs et constructifs : cessons de refuser de négocier dans les entreprises comme ailleurs, abandonnons les positions de principe et raisonnons pragmatiquement pour des accords gagnants-gagnants

• Redevenons sérieux et minutieux : distinguons-nous par l’excellence de nos produits et de nos services et par notre dynamisme commercial. Il fut un temps où la qualité française était reconnue dans le monde entier, et chaque fois où elle l’est encore, les affaires marchent.

• Acceptons les différences avec les autres, cessons de nous croire toujours supérieurs ! Prenons modèle sur ce qui fonctionne bien ailleurs, soyons tolérants et intelligents !

Tant que nous demeurerons des râleurs impénitents, tant que nous aurons aussi peu de bon sens, tant que nous nous sentirons supérieurs, tant que nous resterons centrés sur nous-mêmes sans prendre en compte les intérêts des autres, il n’y a aucune chance de salut !

Le Vilain Petit Canard

Démêler le vrai du faux...


Lorsqu’on écoute les politiques actuels, on entend tout et son contraire : pour certains, c’est Sarkozy la cause de tout, pour d’autres, il est le seul à pouvoir nous sortir du pétrin, pour d’autres encore, la sortie de la crise passe par la rigueur alors que certains ne pensent que relance, d’autres encore veulent sortir de l’Europe et de l’Euro, d’aucuns pensent interdire le chômage ou ramènent tout à l’écologie.....

Ce qui suit essaie de faire la part du vrai et du faux dans tout ce brouhaha, à titre de propositions, en attendant vos remarques :

1- Sarkozy est-il la cause de la crise et de l’endettement considérable de la France ? Non, bien sûr et c’est même certainement ce qu’il a fait de mieux. Après la crise des subprimes, qui a vu plus de 6000 milliards de dollars partir en fumée, il était indispensable de renflouer nos banques. Sinon c’est toute l’épargne des français qui aurait disparu, comme ce fut le cas en Argentine lorsqu’elle a fait faillite.

L’endettement énorme actuel provient de ce renflouement ainsi que des plans de relance mis en œuvre.

Mais c’était indéniablement ce qu’il fallait faire et Nicolas SARKOSY est l’un de ceux qui ont le mieux réagi et le plus rapidement. Ceci nous a permis surmonter la crise sans trop de dégâts, alors que celle-ci a, rappelons-le, entraîné la faillite ou la quasi-faillite des plus grandes banques américaines et de géants tels que General Motors...

2- Aurait-on pu faire mieux ? c’est une vraie question. Pour ma part, je pense qu’il aurait été avisé de centrer nos efforts sur le commerce extérieur et la qualité de nos produits et services. Car, lorsqu’on perd de l’argent, la seule solution d’en regagner est de vendre davantage à l’extérieur.

Sinon c’est au Français à payer et, les salaires étant les plus faciles à ponctionner, ce sont eux qui sont inévitablement taxés. Et c’est ce qui s’est produit, paupérisant encore davantage nos concitoyens.

Il aurait été bien plus intelligent de faire comme les allemands, soit de faire feu de tous bois sur les marchés extérieurs. Mais pour cela, notre handicap est le manque de qualité et de sérieux de nos produits et services. Et cela, le gouvernement ne l’a jamais compris...

3- Faut-il sortir de l’Europe et de l’Euro ? Arguant du cas de la Grande Bretagne, d’aucuns y pensent.

Mais notre situation est fondamentalement différente de celle de nos voisins d’outre-manche. Ceux-ci dominent la haute finance via la City qui est, rappelons-le, l’une des premières places financières et l’un des premiers paradis fiscaux au monde. Nous, nous n’en sommes pas là. Sortir de l’Europe comme de l’Euro nous replongerait en pleine tempête financière et signerait notre faillite.

L’Europe est certes encore un gros conglomérat désordonné et désuni, mais elle vaut mieux que rien. Notre intérêt va dans le sens de son renforcement et non de son affaiblissement. Pensons aux Etats-Unis qui, du fait de la force de leur monnaie, peuvent se permettre pratiquement n’importe quoi... Notre désunion européenne crée notre faiblesse et nous jette au contraire dans les pattes des grands spéculateurs.

4- SARKOZY n’a-t-il fait que du vent et dégradé fortement la situation ? Il est vrai que l’on ne constate pas beaucoup de réussites à son actif : les banlieues sont toujours aussi dangereuses —voire davantage—, le chômage s’est largement accru, le niveau de vie des français de base s’est fortement dégradé et, sur le plan personnel, son manque de charisme et ses excès n’ont pas donné une bonne image de la France.

Il a été sans cesse bourré de bonnes intentions mais, en avocat qu’il est, il a trop confondu les paroles et les actions. Il a multiplié les rodomontades et les lois contre les mafias des zones mais a réduit les moyens de la police et de la justice ; il a incité au travail mais a oublié de soutenir les entreprises, il a lancé de grands projets, dont le Grenelle de l’environnement mais cela s’est souvent perdu dans les sables des réductions budgétaires successives...

Nous avons un beau parleur, un hyperactif qui fait feu tous azimuts, mais il lui manque d’être un homme de réalisation qui va au bout de chaque projet et qui n’annonce que ce qu’il sait tenir...

Enfin essayons de faire table rase de nombre d’autres idées fausses entendues bien souvent :

• Le bouclier fiscal est une erreur : actuellement, compte-tenu des lourds impôts supportés par les particuliers riches, ceux-ci partent tous en Suisse, Belgique, Monaco, Luxembourg... Il n’était donc pas idiot d’essayer de les faire revenir (ceci s’est d'ailleurs produit pour un certain nombre). Il vaut mieux pour un pays avoir de nombreux résidents riches, qui font marcher le commerce, que de ne voir rester que ceux qui n’ont que peu de moyens. L’opposition rencontrée par cette mesure est donc incompréhensible.

• Le nucléaire est un énorme danger : Certes Fukushima a mis en relief les dangers d’installations nucléaires mal entretenues et mal conçues. Mais est-ce qu’il faut condamner les voitures parce qu’il y a de temps en temps des accidents ? Le nucléaire français est l’un des plus sûrs au monde, il n’y a jamais eu d’accident gave. Il suffirait d’enterrer en grande profondeur les déchets pour qu’il n’y ait plus de problème (rappelons que le cœur de la terre est lui aussi radioactif).

C’est aussi une solution très écologique, qui ne produit que de la vapeur d’eau, tandis que les autres alternatives sont encore balbutiantes, faute de régularité (ce qui nécessite de multiplier les centrales au charbon, plus polluantes et plus chères). Le bons sens demanderait donc non pas de supprimer le nucléaire mais d’accroître encore sa sécurité, en continuant à développer en parallèle les autres énergies. Toutes les productions présentent des risques, faut-il ne plus rien produire ?

• Les OGM sont très risqués : les plantes génétiquement modifiées sont cultivées partout dans le monde depuis des décennies sans qu’il y ait eu de problèmes particuliers. Nous, petits français, nous serions donc les seuls à savoir protéger les populations tandis que les autres sont de sombres idiots ?

Rappelons au passage que les normes d’hygiène aux USA, gros amateurs d’OGM, sont bien supérieures aux nôtres et que le moindre incident y aurait déclenché des demandes d’indemnisation colossales.

Alors, vrai ou faux ! La parole est aux lecteurs !

Le Vilain Petit Canard

2011, l’année de tous les bouleversements...


2011 aura été une année marquante à bien des égards :

D’abord, la prise de pouvoir des marchés financiers sur les Etats, qui sont apparus tout petits et impuissants face aux sommes considérables qui se baladent de bourse en bourse. Jusqu’ici, c’étaient les Etats et les grandes entreprises qui faisaient la loi. Aujourd'hui même les Etats-Unis doivent s’incliner devant les desideratas de la grande finance, représentée par les agences de notation.

C’est un changement dont on a encore du mal à percevoir les conséquences : Sera-ce le début de la sagesse et la fin de la gabegie des dettes sans limites ? Mais ne va-t-on pas tomber inversement dans la rigueur permanente, au profit de ces milliardaires qui nous mangent la laine sur le dos ?

Il est clair qu’il faudrait réagir, taxer ceux qui ont acquis de telles richesses, supprimer les paradis fiscaux et les artifices boursiers qui permettent de gagner des fortunes démesurées sans investir le moindre sou... Mais le fera-t-on ?

Seconde évolution qui semble également historique : l’hégémonie d’Internet. Comparable à l’apparition de l’imprimerie au XVème siècle, Internet marque une mutation considérable. C’est le réseau qui a été le moteur des révolutions arabes, c’est lui qui brise le secret dans lequel sévissent les despotes. C’est lui qui pilote de plus en plus les politiques, via les buzz. C’est lui donne la parole aux gens ordinaires et leur permet de faire masse.

La terre vibre désormais toute entière aux mêmes informations. C’était déjà vrai mais 2012 en a marqué l’omnipotence. Le nouveau monde sera-t-il celui du partage ou celui du désordre et de la désinformation organisés ?

Troisième révolution : l’irruption de la Chine, désormais seconde puissance mondiale, riche de ses énormes réserves monétaires, et plus généralement des pays nouvellement industrialisés : l’Inde, le Brésil... La suprématie de l’occident est largement menacée. Le monde change et, au lieu d’en être les leaders, nous allons bientôt être à la traine. Serons-nous capables de réagir ou de nous adapter ?

Enfin, le réchauffement climatique se confirme, avec la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes, sans que nous nous montrions capables de l’enrayer. La terre ressemble de plus en plus à un bateau ivre qui erre sans savoir où il va. Ne sommes-nous pas en train de jouer avec le feu ?

On ne peut également pas ne pas citer catastrophe de Fukushima, ses lourdes répercussions sur le Japon et la réorientation de la politique énergétique mondiale. Les énergies alternatives ne sont largement pas prêtes ou, comme le charbon, sont très polluantes. Allons-nous réussir à satisfaire nos besoins toujours croissants en énergie ?

Bref, 2011 a été une année tout à la fois extraordinaire par ses événements historiques, et détestable par ses nombreuses catastrophes.

Que souhaiter pour 2012 ? Qu’elle soit plus calme, plus constructive et plus prospère ?

Le Vilain Petit Canard

L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net