mardi 23 mars 2010

Écologie à rebours

Actualité : le gouvernement annonce le report de la taxe carbone.


La taxe carbone n’est plus.

Ce blog avait déjà dénoncé le 4 Janvier ce montage bien technocratique : pourquoi créer une nouvelle taxe fictive, prélevée puis remboursée —mais pas forcément aux mêmes…— ? Est-ce pour donner du travail à des milliers de fonctionnaires ? Pourquoi taxer encore nos entreprises assujetties déjà aux droits d’émission de gaz à effet de serre ?

Nos écolos aiment le paradoxe et la complexité :

Tout le monde est bien sur d’accord pour encourager la production préservant l’environnement, notamment par une fiscalité adaptée. Encore ne faut-il pas simplement déplacer la pollution chez les autres :

Ainsi nos Ayatollah ont-ils multiplié la réglementation et les entraves vis-à-vis des industries polluantes ou dangereuses. Résultat, ces industries ont déménagé vers des pays moins regardants et nous récoltons pour notre part chômage et appauvrissement.

N’aurait-il pas été plus intelligent de faire preuve de plus de pragmatisme et de trouver des solutions plus mesurées, préservant à la fois l’industrie et son environnement ?

Ainsi les verts sont-ils aussi farouchement contre le nucléaire, pourtant très peu polluant. La logique voudrait qu’ils travaillent à l’améliorer, notamment en créant des décharges en grande profondeur pour stocker les déchets.
Non, ils préfèrent l’entreposage actuel de tonnes de rebuts à l’air libre ainsi que la prolifération des centrales à charbon, extrêmement dégradantes… Comprenne qui pourra…

Nos génies se sont également évertués à contrarier les OGM. Ils ont d’abord exigé que les plantes ne soient pas fertiles : résultat : Les cultivateurs sont aujourd’hui entre les mains des grandes compagnies à qui ils doivent ré-acheter les semences chaque année. Superbe succès !

Fidèle à leur projet de condamner notre agriculture, ils ont ensuite détruit les champs d’OGM et en ont contrarié la commercialisation alors que le monde entier les cultive déjà largement depuis des dizaines d’années sans danger apparent.

Enfin, s’ils anticipent un danger réel, pourquoi paralyser la recherche ? En outre, notons au passage que le principal intérêt de ces OGM était de limiter l’emploi des insecticides et autres pesticides, premiers enjeux écologiques actuels pour l’agriculture.

Faut-il paraphraser Georges Clemenceau qui avait dit « La guerre est une chose trop grave pour la confier à des militaires » et en déduire que l’écologie est trop importante aujourd’hui pour qu’elle soit laissée à des écologistes dogmatiques et bornés ?

Incapables de concevoir la complexité du monde et de construire, pilotés par leurs conflits internes et leurs passions, nos moustachus grincheux font bien du mal à leur idéal.

Pourtant ce combat est essentiel pour notre avenir.

Il nous faut apprendre à nous dégager des imposteurs et à privilégier les solutions réelles : soutien à l’agriculture raisonnée, aux économies d’énergie et de ressources, au développement durable dans les pays sous-développés…

Apprenons à consommer local, à trier nos ordures, à limiter les emballages, à réduire nos consommations…

Soyons écolo-intelligents !

Le Vilain Petit Canard

samedi 13 mars 2010

Jean FERRAT, le poète-roi


Actualité : Jean FERRAT est mort ce Samedi 13 Mars 20010

Un poète est mort ce matin
Il nous a laissés orphelins
D’un copain qui nous comprenait
Ami sincère et passionné


Il célébrait l’air et le vent
L’eau des sources et le printemps
Le ciel et ses rives ambrées
La joie d’aimer et d’être aimé

Luttant contre l’indifférence
Il se battait pour sa différence
Fraternité et équité
Amour et générosité

Des Cévennes à Bobino
Il a traîné ses idéaux
Comme l’on traîne des fardeaux
Par forêts, prairies, monts et vaux

Défenseur obstiné des plus faibles
Combattant sensible et affable
Rebelle aux inégalités
Il défendit la vérité

Agneau perdu parmi les fauves
Il nous a confrontés à ses rêves
D’un monde moins brutal et froid
Dont il fut le poète-roi.

Le Vilain Petit Canard

Élections piège à C… ?


Actualité : nouvelles élections régionales le 14 Mars 2010


Les élections régionales s’annoncent comme un cuisant échec pour la majorité de droite, toutes les régions risquant de se retrouver à gauche, mais aussi comme un record d‘abstentions.

A l’heure qu’il est, soit à la veille des élections, je ne sais moi-même pas encore pour qui voter. La campagne s’est en effet axée sur les problèmes de personnes et, globalement, sur le dénigrement de Sarkozy.

Mais de programme point ou, plus précisément et en dehors des extrémismes, des déclarations très similaires : améliorations des transports, du logement, des lycées…de façon générale, sans engagements précis.

La Région participant au financement de la plupart des infrastructures, j’aurais voulu savoir quels étaient les projets des uns et des autres pour ma ville, mon quartier, « mon » RER, « mes » autoroutes… et le financement associé.

Mais que nenni !

Alors comment choisir son camp ?

Quelle est cette démocratie où on doit voter les yeux fermés ? Où les candidats ne s’engagent que sur des idées générales et demandent un chèque en blanc ?

Comment s’étonner des forts taux d’abstention ?

Le vote sera-t-il dicté par la seule aversion envers Nicolas SARKOZY, devenu la tête de turc du monde politico-journalistique ?

Il est temps que nos politiques cessent les querelles de mots et deviennent de réels constructeurs de la France de demain, sur la base de projets bien étudiés et préparés en étroite concertation avec les citoyens.

Il est temps qu’on comptabilise aussi les bulletins blancs et autres abstentions, et que leur taux trop élevé remette en question l’élection, prouvant que l’offre des candidats est insuffisante, et qu’on leur demande alors de revoir leur copie.

Il est temps que notre démocratie se régénère !

Le Vilain Petit Canard

vendredi 12 mars 2010

W-C blues

Y avez-vous pensé
À ces pauvres W-C
Qui, de la France entière,
Ne voient que les derrières

Petits, plats ou dodus
Ils ne voient que des c..ls
Qui déversent sur eux
Leurs reliquats visqueux

Aiment-ils nos odeurs,
Ces humbles serviteurs
De nos arrière-trains
Ou en sont-ils chagrins ?

Alors rendons-leur grâce
D’être toujours en place
À notre disposition
Pour nos défécations

Le Vilain Petit Canard

mercredi 10 mars 2010

Imprévision et manque de courage, les deux mamelles stériles de la France

Actualité :
les employés de la raffinerie de TOTAL, menacée de fermeture, continuent de manifester.

Ce qui frappe dans l’actualité sociale, c’est que bien de nos drames auraient pu être évités moyennant un peu de bon sens et de solidarité.

Prenons le cas de Total et la raffinerie de Dunkerque : on connait depuis longtemps l’évolution de la consommation de carburants et donc l’adaptation nécessaire des capacités de raffinage. On sait aussi que les pays producteurs veulent raffiner sur place.


N’aurait-il pas été intelligent que patrons et ouvriers devancent les fermetures inévitables, les premiers en recherchant des solutions de reclassement raisonnables pour leurs salariés et ces derniers en acceptant des changements de carrière, voire de métier ?

A l’inverse, l’absence d’anticipation, hélas classique dans notre pays, conduit à une voie sans issue que les algarades actuelles ne font que retarder et qui va laisser sur le pavé la majorité des salariés tout en fragilisant l’entreprise.

D'ailleurs, compte tenu de l’évolution chaotique de l’économie depuis l’ouverture générale des marchés, les emplois à vie n’existeront désormais probablement plus, ni en France ni ailleurs. Les jeunes seront obligés de changer régulièrement d’entreprise et de lieu de travail, selon les secteurs en expansion ou non.

Pourtant silence radio du côté des pouvoirs publics et des instances professionnelles. Il faudrait faciliter cette mobilité inéluctable en simplifiant toutes les barrières qui s’y opposent : droits de mutation immobilière, difficultés de licenciement (qui pénalisent directement les embauches et les adaptations progressives des entreprises), oppositions syndicales, etc… Mais non : les salariés s’accrochent mordicus à la stabilité des emplois et aux droits acquis, les patrons ne prennent pas en compte les difficultés des personnels, les administrations sont absentes…

Résultats obligatoires : de nouveaux drames à chaque fois qu’une concurrence extérieure condamne une de nos entreprises ainsi que, in fine, la décrépitude progressive de nos industries face à celles des pays émergeants.

Autre exemple : s’il est bien une certitude, c’est que la population vieillit avec, en accompagnement prévisible, une croissance forte des besoins médicaux, du déficit des retraites et de la sécurité sociale, des charges pour les jeunes, des accidents sur les routes dus à la baisse des facultés des conducteurs âgés…

Si nous étions un peuple intelligent et sérieux, nous nous mettrions tous au travail pour rechercher des solutions, opposition et majorité, salariés et patrons toutes tendances réunies…

Les médecins rechercheraient efficacement les économies et limiteraient leurs émoluments, les communes construiraient des maisons de retraite médicalisées pouvant accueillir les ainés à des prix raisonnables, tous accepteraient une élévation de l’âge de la retraite pour compenser l’allongement de la vie, les entreprises retiendraient les seniors…

Mais je rêve…

Râleur impénitent, sûr d’avoir raison contre tout le monde et surtout contre les faits, incapable de voir plus loin que le bout de son nez, le français ne se plait que dans le désordre et l’impéritie. Le chacun pour soi, le « moi d’abord », le « les autres peuvent crever » sont son credo préféré.

Il finira par mourir tels ces moutons qui foncent dans le vide en suivant aveuglément leurs pulsions.

Et s’il ne meurt pas, il devra céder le pas derrière tous les peuples plus intelligents que lui, et qui sont légions…

Le Vilain Petit Canard.

vendredi 5 mars 2010

J’ai la France qui déprime

Sur le ton de la chanson « je suis pas bien portant » de Gaston OUVRARD

Inquiet de la santé des français
Le Président m’a consulté.
Je lui ai dit :

Le Français est pas gai :
Les usines sont en ruine
Les salaires sont en berne
Le chômage nous submerge
Les pauvres galèrent
Le RSA est raplapla
Le festin pour les rupins
La rue pour les vaincus

Ah que c’est dur d’être français aujourd’hui
Ah que revienne les temps de la vraie vie
De la liberté et de la gaité
Du travail et de la fraternité !

Le Président a insisté :
Pourquoi tant de morosité ?
J’y ai répondu :

Les radars qui dégoutent de la route
Les permis retirés sans motifs
L’assurance qui est en transe
Le diesel qui s’envole
Les bouchons tout ronchons
Les travaux estivaux
La cigarette qui est pas nette
Les fumeurs en fureur

Ah que c’est dur d’être français aujourd’hui
Ah que revienne les temps de la vraie vie
De la liberté et de la gaité
Du travail et de la fraternité !

Mais, poursuivit le Président,
Vous êtes toujours mécontents.
J’y ai crié :

La police nous agresse
La justice nous hérisse
Les impôts sont de trop
Les chemins de fer sont trop chers
Les émigrés dénigrés
Les banlieues pleines de gueux
L'Internet malhonnête
L’informatique pas pratique

Ah que c’est dur d’être français aujourd’hui
Ah que revienne les temps de la vraie vie
De la liberté et de la gaité
Du travail et de la fraternité !

Le Président a rétorqué :
Vous ne savez que critiquer
J’ai insisté :

La planète se révolte
Les tempêtes sur nos têtes
Les tornades par myriades
Le climat au plus bas
Les ressources sans ressources
Les pollutions sans solutions
L’humanité déshéritée
L’avenir sans espoir

Ah que c’est dur d’être français aujourd’hui
Ah que revienne les temps de la vraie vie
De la liberté et de la gaité
Du travail et de la fraternité !

Le Président très mécontent
Vous n’êtes qu’un vilain manant !
J’ai résumé :

J’ai la France qui déprime
Les écolos sont à l’eau
Les socialos rigolos
La droite maladroite
Ségolène à la traine
Les gauchistes anarchistes
Le Sénat sans appâts
Les députés dépités

Ah que c’est dur d’être français aujourd’hui
Ah que revienne les temps de la vraie vie
De la liberté et de la gaité
Du travail et de la fraternité !

Le Président tout consterné
Finalement a acquiescé
Et premier ministre m’a nommé.

Le Vilain Petit Canard

L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net