Actualité :
les employés de la raffinerie de TOTAL, menacée de fermeture, continuent de manifester.
Ce qui frappe dans l’actualité sociale, c’est que bien de nos drames auraient pu être évités moyennant un peu de bon sens et de solidarité.
Prenons le cas de Total et la raffinerie de Dunkerque : on connait depuis longtemps l’évolution de la consommation de carburants et donc l’adaptation nécessaire des capacités de raffinage. On sait aussi que les pays producteurs veulent raffiner sur place.
N’aurait-il pas été intelligent que patrons et ouvriers devancent les fermetures inévitables, les premiers en recherchant des solutions de reclassement raisonnables pour leurs salariés et ces derniers en acceptant des changements de carrière, voire de métier ?
A l’inverse, l’absence d’anticipation, hélas classique dans notre pays, conduit à une voie sans issue que les algarades actuelles ne font que retarder et qui va laisser sur le pavé la majorité des salariés tout en fragilisant l’entreprise.
D'ailleurs, compte tenu de l’évolution chaotique de l’économie depuis l’ouverture générale des marchés, les emplois à vie n’existeront désormais probablement plus, ni en France ni ailleurs. Les jeunes seront obligés de changer régulièrement d’entreprise et de lieu de travail, selon les secteurs en expansion ou non.
Pourtant silence radio du côté des pouvoirs publics et des instances professionnelles. Il faudrait faciliter cette mobilité inéluctable en simplifiant toutes les barrières qui s’y opposent : droits de mutation immobilière, difficultés de licenciement (qui pénalisent directement les embauches et les adaptations progressives des entreprises), oppositions syndicales, etc… Mais non : les salariés s’accrochent mordicus à la stabilité des emplois et aux droits acquis, les patrons ne prennent pas en compte les difficultés des personnels, les administrations sont absentes…
Résultats obligatoires : de nouveaux drames à chaque fois qu’une concurrence extérieure condamne une de nos entreprises ainsi que, in fine, la décrépitude progressive de nos industries face à celles des pays émergeants.
Autre exemple : s’il est bien une certitude, c’est que la population vieillit avec, en accompagnement prévisible, une croissance forte des besoins médicaux, du déficit des retraites et de la sécurité sociale, des charges pour les jeunes, des accidents sur les routes dus à la baisse des facultés des conducteurs âgés…
Si nous étions un peuple intelligent et sérieux, nous nous mettrions tous au travail pour rechercher des solutions, opposition et majorité, salariés et patrons toutes tendances réunies…
Les médecins rechercheraient efficacement les économies et limiteraient leurs émoluments, les communes construiraient des maisons de retraite médicalisées pouvant accueillir les ainés à des prix raisonnables, tous accepteraient une élévation de l’âge de la retraite pour compenser l’allongement de la vie, les entreprises retiendraient les seniors…
Mais je rêve…
Râleur impénitent, sûr d’avoir raison contre tout le monde et surtout contre les faits, incapable de voir plus loin que le bout de son nez, le français ne se plait que dans le désordre et l’impéritie. Le chacun pour soi, le « moi d’abord », le « les autres peuvent crever » sont son credo préféré.
Il finira par mourir tels ces moutons qui foncent dans le vide en suivant aveuglément leurs pulsions.
Et s’il ne meurt pas, il devra céder le pas derrière tous les peuples plus intelligents que lui, et qui sont légions…
Le Vilain Petit Canard.
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