mardi 30 juin 2009

Le député et le villageois

Modifié le 05/07/09

Ne pensez-vous pas parfois que le monde devient invivable ? : fermetures d’hôpitaux, délocalisations de centres, formalisme croissant, informatique omniprésente, licenciements sans pitiés, disparition des petits commerces et de leur convivialité, radars suppresseurs de permis pour des broutilles, constitution de vastes ensembles à l’anonymat généralisé, prédominance absolue de la rentabilité sur l’humain…

Quel avenir nous construit-on ? Le monde donne de plus en plus raison à KAFKA et à ses prévisions…

Ou, en vers…

Le villageois était assis sur la place du village
S’en vint par là un énarque de passage
Celui-ci s’adressa à lui et lui teint ce langage :
Trouvez-vous notre gouvernement juste et sage ?

Le paysan réfléchit et lui répondit :
Monsieur le Député, vous êtes bien gentil
Vous nous promettez sans cesse le paradis
Pourtant c’est l’enfer qui chaque jour se construit

Hôpitaux, postes, commerces alimentaires,
Commissariats… désertent des régions entières
L’ouverture sans précaution des frontières
Répand sans limite chômage et misère

Bonheur et joie de vivre deviennent hors la loi
Ce ne sont plus que contrôles, règles et lois
Automates et ordinateurs sont les rois
Rester libre devient un impossible exploit

Il est temps de changer, monsieur le connétable
L’humain ne doit plus être le facteur ajustable
Des riches et des puissants le hochet jetable
Le bouc émissaire d’exploitants détestables

L’homme doit revenir au coeur de vos actions
Son bonheur doit être votre grande ambition
A sa psychologie faites très attention
Et toujours évitez sa démotivation

Lorsqu’à notre service vous n’aurez de cesse
Le pouvoir alors retrouvera sa noblesse
Du soutien du peuple vous retrouverez l’ivresse
Et d’un monde nouveau vous serez la promesse.

LVPC

dimanche 21 juin 2009

La « mal-éducation » nationale


Disons tout haut ce que chacun pense tout bas sur l’éducation nationale :

Le bac va bientôt déverser sur les bancs des universités ses centaines de milliers de lauréats et cela, pour beaucoup d'entre eux, dans des filières sans débouchés.

Pourtant nous manquons cruellement de médecins et d'ingénieurs dans certaines spécialités, mais aussi de maçons, électriciens, employés dans la restauration...

Nos étudiants ont la tête farcie de détails dignes d’érudits alors qu'ils ne savent pas changer une prise électrique, cuisiner un bon plat ou réparer un frigo en panne...

Nos collèges et établissements sont livrés au désordre et souvent à la violence, faute de pouvoir punir les fautifs.

Ne serait-il pas temps de se reposer la question du rôle et de l'objectif de l'éducation nationale dans notre pays ?

Ne serait-il pas logique d'éclairer le choix de nos enfants par un tableau clair des débouchés probables, ce que l'on connaît assez bien 10 ans à l'avance, et d'organiser les filières en conséquence ?

Ne serait-il pas bon de rétablir des diplômes progressifs, permettant à ceux qui sont intéressés d’avantage par la pratique que par les théories, de quitter les bancs des classes pour trouver rapidement un travail à leur goût ou à leurs capacités ?

Ne serait-il pas intelligent d'éliminer de l'enseignement général les détails superflus, de réduire les programmes tout en préparant mieux aux besoins concrets de la vie courante : soins médicaux de base, travaux mécaniques et bâtiment simples, fonctionnement de la nation et des entreprises, sports... ?

Ne serait-il pas sain de rétablir une véritable autorité, en sanctionnant ceux qui créent les désordres et en promouvant les vaillants qui se donnent la peine d'être les meilleurs ?

Cher professeurs, l'école d'aujourd’hui n'est pas digne de votre talent. Vous devez abattre certaines barrières mentales qui vous empêchent de voir les réalités telles qu'elles sont.

Avec une école plus efficace et plus utile, vous retrouveriez la place que vous méritez dans la société et vous seriez fiers de mieux rendre service au pays...


LVPC

mardi 16 juin 2009

L’industrie des dominos

mise à jour du 18/06/09

Vous connaissez ces spectaculaires joutes au cours desquelles des dominos se suivent, l’un tombe et tous les autres chutent les uns après les autres jusqu’à ce qu’il n’en reste plus un seul debout…

L’industrie est dans cet engrenage en ce moment : la restriction des crédits a entraîné l’écroulement de l’automobile puis de ses sous-traitants, en parallèle celui de l’immobilier et à sa suite du BTP. Peu à peu, tous les secteurs sont touchés et les licenciements se multiplient…

Il n’y a qu’une façon d’enrayer la cascade de dominos : que certains d’entre eux tiennent bon et cassent la logique infernale.

C’est notre problème aujourd’hui : dans cet affolement d’industriels sans courage ou sans force qui ne pensent qu’à leur marge, nous avons besoin que certains gardent leur sang froid et se rebellent, comme certains ont su en leur temps résister aux envahisseurs.

Nous avons besoin que des patrons déterminés se lèvent et luttent pied à pied pour préserver leurs entreprises.

Nous devons tous résister en achetant nos propres produits.

Sinon plus aucun domino ne restera encore debout demain …

LVPC

samedi 13 juin 2009

Le politique, la carpe et le serpent

L’homme politique en avait assez
Il décida d’aller se délasser
A la campagne, loin du tintamarre de l’assemblée.

Dans son étang, une carpe était tranquillement en sommeil
Sur le bord, un serpent rêvassait au soleil.
L’arrivée du parlementaire les mit en éveil

Devant l’air dépité du député, la carpe prit la parole :
Vous parlez trop, promettez trop, vos propos s’envolent
Faites comme moi, concentrez-vous sur l’essentiel, évitez tout discours frivole

Le serpent, pas d’accord, riposta : suivez plutôt mes leçons,
Seule la ruse paye, finassez, délayez, à tous donnez raison
Vous gagnerez ainsi mieux les élections.

Mais une mangouste arriva et mangea le reptile :
Voyez, dit-elle, cet hypocrite était à la fois nuisible et inutile
Personne ne l’aimait, le monde entier lui était hostile

L’homme public se dit qu’il y avait du vrai dans cette expérience
Pour réussir vraiment en politique et des électeurs gagner la confiance
Rien ne devait valoir le dialogue, le parler vrai et la clairvoyance.

Ce qui fut dit fut fait
Notre orateur s’en teint désormais à dire la vérité
Il ne fut plus élu mais vécut au moins en paix.

LVPC

jeudi 11 juin 2009

Omaha Beach

Ecrit sur place le 6 Juin 2009
mise à jour du 17/06/09

Le six Juin quarante cinq, sur cette plage
Avec abnégation et extrême courage
Soldats canadiens, américains et anglais
Abordèrent ici pour notre liberté.

Le sable porte encore la trace de leurs pas
L’océan retentit toujours du fracas
Des armes déchainées et du sombre carnage
Qu’ils durent endurer sans faiblir de leur rage.

Rendons-leur aujourd’hui le plus beau des hommages
Ces boys ont délivré le monde de sauvages
Et, au délà des batailles, ont adressé
Un message clair à toute l’humanité

La leçon donnée par cet exploit mémorable
Est que les tyrans ne sont pas invulnérables.

LVPC

mercredi 10 juin 2009

Séismologie économique

(Modifié le 11 Juin 2009)

Depuis 30 ans, les crises succèdent aux crises : les chocs pétroliers, les guerres (Kosovo, Palestine, Irak, Afghanistan…), la bulle Internet, maintenant les subprimes et une nouvelle récession économique et sociale de grande ampleur.

On pourrait croire que ce sont des phénomènes accidentels dus à la folie ou aux erreurs de certains dirigeants.

Mais ne traduisent-ils pas tout simplement des moments où les multiples tensions de notre monde craquent, à la façon des tremblements de terre, les déclencheurs n’en étant que l’alibi ?

Les plaques continentales choquent les unes contre les autres, les contraintes s’accumulent jusqu’à ce que, à un endroit donné, plus faible que les autres, ca casse. Un nouvel équilibre s’établit, mais le mouvement de fond continue, jusqu’à la prochaine rupture.

Il en est de même dans notre monde : le déséquilibre entre pays pauvres et riches suscite l’immigration sauvage, les délocalisations et donc le chômage ; les rivalités entre éthnies et populations induisent les guerres ; l’absence de régulation de la spéculation et du crédit fait la fortune de quelques profiteurs mais répand l’extrême pauvreté, source de nouvelles envies et de nouveaux ressentiments…

Toutes ces tensions sont contenues par les lois, les polices, les rapports de force… Mais qu’une faille s’amorce, qu’un leader démagogue exacerbe les rancœurs, qu’un modérateur disparaisse, et un coin de la muraille craque, avec des répercussions en chaîne. C’est la crise.

Et les physiciens le savent, plus les tensions sont fortes et plus la rupture est importante et dramatique.

Les subprimes ont créé un fort déséquilibre entre les crédits accordés et les capacités de remboursements. Cela a cassé soudainement, lorsque les prix immobiliers ont été à la baisse. Notre grave récession en est le résultat. Mais elle était inévitable à un moment où un autre. Pour l’éviter il aurait suffit de maintenir des règles raisonnables pour le crédit.

C’est le Président BUSCH qui a décrété la guerre en Irak et on peut en faire le grand coupable, mais la dictature forcenée de Saddam Hussein aurait de toutes façons conduit tôt ou tard à une crise importante. BUSCH n’en a été que le détonateur.

Toutes les instabilités que nous avons la paresse de ne pas vouloir résoudre ou dont nous ne voulons pas nous donner les moyens de le faire, créent des tensions qui s’accumulent peu à peu, jusqu’à ce qu’elles arrivent à la rupture. C’est alors le cataclysme, dont nous sommes souvent les premières victimes.

Qu’on ne s’y trompe pas, tant que nous n’aurons pas la volonté de prévenir les conflits et les dérives au lieu d’attendre qu’elles explosent, nous irons de difficultés en difficultés.

Le laisser-faire prépare les futurs désastres…

LVPC

lundi 8 juin 2009

Un peu de logique, s’il vous plait !

Ce matin, toute la presse s’extasie devant le résultat des élections européennes.

Pourtant osons dire qu’il est parfaitement logique :

Comment s’étonner du record d’abstention (60 %) alors qu’on à peine parlé d’Europe pendant la campagne et qu’aucun projet précis et mobilisateur n’a été présenté ?

Relisant les manifestes des uns et des autres avant de voter, j’ai été bien en peine de savoir ce qu’ils proposaient à part des déclarations générales, vagues et imprécises. J’ai voté, mais je ne sais toujours pas pour quel avenir et encore moins comment les élus envisagent de s’y prendre.

Nous sommes en train d’inventer le « vote aveugle ». Attention, il risque de déboucher sur le vote sans votants…

De leur côté, les partis d’opposition ont centré leur campagne sur l’antisarkozysme. Pourquoi pas contre les moulins à vent ou le port du voile à l’école ? Ce n’était évidemment pas le sujet. Peut-on gagner lorsqu’on se trompe de combat ?

Un autre résultat rationnel : le progrès des écologistes, qui reflète les réels défis d’un avenir proche avec moins de pétrole, d’eau et, finalement de tout. Même si je ne partage pas toujours les orientations de nos verts, ce score montre que cette préoccupation est croissante chez nos concitoyens, et c ‘est encore logique…

Ce vote est donc l’un des plus raisonnables que l’on ait vu depuis longtemps.

Peut-être que finalement l’Europe, en mixant la fantaisie des latins au pragmatisme anglo-saxon et au calme nordique, en extrait l’élixir miraculeux de la raison et du bon sens…

LVPC

L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net