samedi 27 novembre 2010

Justice de nains

L’actualité ne cesse de rapporter les exploits de la justice :

Ici, cinq dealers présumés remis en liberté pour une erreur de date dans une convocation, et je cite la presse : « La procédure prévoit un délai de cinq jours ouvrés entre l'envoi d'une convocation et la date d'une audience visant à prolonger la détention. Or, le juge des libertés a adressé la convocation à leurs avocats le 10 novembre pour une audience fixée au 16 novembre, sans tenir compte du 11 novembre, férié et donc non ouvré. »

On croit rêver ! Notre justice est-elle tombée si bas que le respect de la virgule des procédures prime sur toute justice et tout bon sens ? Nos juges sont-ils tellement débiles qu’ils ne sachent respecter que la forme et soient incapables de juger le fond ?

Et le cas précédent n’est pas isolé. Chaque semaine apporte son lot de malfrats libérés pour des motifs ridicules, de fous sexuels mis à la porte de leur geôle et qui en profitent pour violer ou tuer de nouveau la première passante rencontrée.

Et je ne parle pas des scélérats arrêtés par la police après mille difficultés puis remis en liberté aussitôt par un juge qui a encore oublié que sa mission première est de juger « justement », c’est-à-dire de sanctionner à la juste hauteur de la faute commise et de la responsabilité de l’auteur. Une faute d’orthographe dans une des pièces du procès exonère-t-elle le coupable de sa faute ?

Et je ne parle pas des 80 000 peines de prison non exécutées en 2009, qui font que les tribunaux perdent bien du temps et de l’argent en procès inutiles puisque non appliqués, tandis qu’ils laissent courir impunies 80 000 crapules dans nos rues...

Je ne parle pas également de ces procès qui laissent les avocats des coupables faire traîner les choses des années, au détriment des victimes.

Ne parlons pas enfin de ces victimes complètement ignorées et négligées alors que les droits des coupables, eux, sont oh combien sauvegardés.

Quelle est cette confrérie d’imposteurs engoncés dans leurs robes et qui se targuent de l’auguste nom de juges ? Quels sont ces vilains qui défendent davantage les assassins que leurs victimes ?

Molière n’est pas mort. Les Dandins sont toujours là !

Le Vilain Petit Canard

Rajout du 6 Décembre : l’enquête d’Éric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes, confirme le constat précédent : Le taux d'affaires réellement poursuivies devant les tribunaux a baissé depuis huit ans, passant de 46% en 2002 à 45% en 2009 ; le nombre de jugements correctionnels a baissé de 15% entre 2002 et 2009, le nombre de mises en examen de 13% et les mandats de dépôts de 16% ; le taux de comparution immédiate est passé de 10% à 8%, le nombre de peines non exécutées s’établit à 82 153.

Sylvie Feucher, la secrétaire générale du syndicat des commissaires indique pour sa part : «Aujourd'hui la sanction n'intervient qu'au bout d'une longue chaîne de récidive, surtout pour les mineurs, alors qu'il faudrait une réponse immédiate et ferme.»

L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net