25 Mai 2014 : Élections européennes :
le FN, qui veut quitter l’Europe arrive largement en tête en France. Poussée des extrêmes en Europe.
Cris d’indignation tous azimuts dans la classe politique, qui attribue
ce résultat au défaut d’information des électeurs, accusés d’avoir fait une
grosse bêtise par ignorance.
Mais n’est-ce pas l‘Europe elle-même qui est en cause ?
Car comment apparaît-elle en effet aux français ?
D’abord essentiellement comme un espace mercantile source de concurrences
déloyales (chauffeurs routiers, maçons espagnols...) et de délocalisations, créatrices de chômage et de pauvreté
Comme une source de coûts que nous ne pouvons plus supporter : l’Allemagne
a mis 15 ans à digérer l’annexion de l’Allemagne de l’Est. L’Europe multiplie
les élargissements à des pays pauvres sans réaliser que nos pays en crise ne
peuvent plus le financer.
Comme la grande ordonnatrice d’une austérité sans nuances ni intelligence,
qui ne débouche que sur décadence économique
Comme animée par un libéralisme extrémiste qui ouvre les frontières aux produits
à bas prix sans réfléchir aux conséquences, ce qui condamne nos entreprises et notre
niveau social.
Comme une monnaie mal gérée et surévaluée qui handicape les exportations
Enfin comme un conglomérat sans âme de 35 pays sans solidarité, motivés
uniquement par les gains qu’ils peuvent en retirer au détriment des autres.
Il est évident qu’une telle Europe n’est attractive que pour les grandes
sociétés et pour les politiques auxquels elle offre de nouvelles sinécures. Mais
n’a rien d’attirant pour les populations.
Nos politiques font semblant de ne pas le comprendre.
La solution n’est pas dans une meilleure communication mais dans une
refonte en profondeur de l’Europe en revenant à une fédération de pays ayant
réellement la volonté de s’unir, avec un gouvernement commun opérationnel et
réellement responsable, élu pour développer et protéger ses citoyens.
Faisons confiance aux français et aux européens. Lorsque l’Europe sera synonyme
pour eux de progrès économique et social, alors ils y croiront et y adhéreront
avec enthousiasme.
Mais peut-être faut-il casser d’abord le monstre actuel pour
reconstruire...
Le Vilain Petit Canard