jeudi 25 août 2011

Pour un débat national sur les mesures d'austérité


François FILLON a détaillé hier mercredi les mesures d'économies de 12 milliards d'euros, jugées nécessaires pour assainir les comptes du pays.


Ce n’est jamais un exercice facile. On pouvait s’attendre à des réactions unanimes de protestations. Cela n’a pas manqué.

Mais n’est-il pas dommage que le débat se cantonne à des réactions essentiellement politiques ? Ne serait-il pas souhaitable que des débats réellement explicatifs et pédagogiques aient lieu, afin de mettre en évidence les raisons des choix et de permettre de mieux les « comprendre » ?

Car, à l’inverse de ceux qui nous expliquent que ces mesures sont soit parfaites, soit idiotes et que d’autres, elles idéales, auraient dû être prises, rien n’est simple en la matière et aucune solution n’a que des avantages :

Ainsi, on peut deviner que si on taxait davantage les plus riches, argument massue de beaucoup, on les reverrait fuir vers la Suisse ou la Belgique alors qu’on a déjà tant eu de mal à en faire revenir certains, bouclier fiscal oblige. Et notre pays a besoin des riches, qui font tourner les affaires et alimentent l’impôt. Mais dans quelles mesures, dans quelles limites ? Faut-il croire ceux qui disent que la taxation est trop faible ou bien le gouvernement qui annonce l’inverse ? Où se situe le « bon » niveau ? Il y a là un excellent sujet de débat et cela éduquerait le citoyen et contrarierait la démagogie ambiante.

Autres exemples : nous avons tous en tête la taxation des super profits des spéculateurs, des bonus des traders, des bénéfices exonérés de tout impôt des majors du CAC 40 (tel que Total, qui ne baisse pas ses prix alors que le baril de pétrole a largement fléchi sur les marchés internationaux), les évasions fiscales vers les paradis fiscaux, etc... Il serait bien utile que nos gouvernants nous expliquent pourquoi ils ne font rien. Est-ce par laxisme, voire par intérêt, ou bien y a-t-il des raisons cachées que nous ne voyons pas ?

Il est certain que ce n’est pas aussi simple que certains l’affirment : taxez-vous les opérations en bourse et, dans la minute qui suit, elles déménagent vers d’autres cieux... Imposer les grandes sociétés est souvent juridiquement impossible compte-tenu de l’entrelacs des filiales et holdings qui permettent d’évader facilement les profits à l’étranger...

Mais nous aimerions vérifier que le gouvernement s’en soucie bien, travaille dans ce sens, et ne tombe pas tout simplement dans la facilité en accablant toujours les mêmes...

Un débat national ne serait donc pas inutile lorsque de telles décisions sont à prendre. Il permettrait à chacun de comprendre et de mieux accepter ses contributions à l ‘effort national, aux opposants de passer d’une critique systématique et de propositions vagues à des projets précis démontrant —ou non— leur compétence, il recréerait enfin une communauté nationale qui s’est malheureusement désagrégée depuis de nombreuses années dans notre beau pays.

Car le français n’est pas aussi idiot que nos politiques semblent le croire. Mais à force de ne recevoir que des dictats sans réels débats explicatifs et contradictoires, il a un peu l’impression qu’on lui bourre tout le temps le mou.

Et il n’a pas forcément tort...

Le Vilain Petit Canard




mercredi 24 août 2011

Justice politique



DSK vient d’être blanchi de toutes accusations de viol et d’agression sexuelle sur Nafissatou Diallo, la crédibilité de celle-ci étant très faible.

Que l’on soit partisan ou non de l’intéressé, que l’on soit de droite ou de gauche, que l’accusé ait fauté ou non, on ne peut qu’être stupéfait par la légèreté de la justice américaine :

Ainsi, voilà un homme intercepté en toute urgence dans son avion comme un dangereux criminel, emmené menotté et largement exhibé aux medias, emprisonné dans l’une des pires prisons des Etats-Unis, soumis à des règles draconiennes de résidence surveillée, et cela sans la moindre preuve !

Ainsi, aux USA, un procureur peut se permettre de faire n’importe quoi sur une simple conviction et, disons-le tout net, dans son seul intérêt personnel, pour aider à sa réélection !

A côté, notre justice, qui a pourtant tant de travers, apparaît bien idéale !

Gardons-nous bien de la faire évoluer vers les méthodes yankees. Elles nous rappellent trop les lettres de cachet de l’ancien régime !

Le Vilain Petit Canard

lundi 22 août 2011

Je chante avec toi, liberté ! (1)

Après la Tunisie et l’Egypte, la Lybie vient de se libérer des griffes d’un tyran encore pire que les précédents.

Bravo et honneurs aux courageux et valeureux vainqueurs !

En lisant les réactions sur les différents blogs et commentaires, souvent virulents et loin d’exprimer soutien et joie, les uns craignant la victoire de l’islamisme, les autres une nouvelle vague migrante, je me disais que la France est bien loin de 1789.

Cet enchaînement de révolutions ne vous rappelle-t-il en effet rien, français ? Ne repensez-vous pas à la prise de la Bastille et au vaste mouvement démocratique que celle-ci a déclenché dans le monde ? Bien des républiques actuelles sont ses enfants !

Regrettez-vous de ne plus être aux ordres des rois et des nobles, sans possibilités de vous exprimer ? Préféreriez-vous vivre encore dans l’ancien monde, dans lequel les souverains se déclaraient des guerres parce que leur honneur avait été blessé ou tout simplement pour se distraire ?

Nous vivons aujourd'hui une période historique analogue. La révolution tunisienne a déclenché un énorme mouvement vers la liberté qui est pratiquement irrépressible car il touche les cœurs et les âmes, et montre que l’impossible est possible !

Craignez-vous des flots ininterrompus de migrants ? Mais la meilleure façon de l’éviter est justement que ceux-ci se sentent bien chez eux. Croyez-vous qu’ils quittent maison, famille et amis par plaisir ? La démocratie est au moins le meilleur moyen pour libérer les énergies et développer un pays. Il suffit d'ailleurs de comparer l’état économique des démocraties avec celui des dictatures...

Craignez-vous l’islamisme ? Mais celui-ci est justement imposé par les dictatures (voyez l’Iran ou l’Egypte...). Croyez-vous que les peuples soient réellement heureux de s’enfermer dans la charia et les femmes dans les burqas ? Le plus sûr moyen de l’éviter n’est pas de réfréner les révolutions mais au contraire de veiller à ce qu’elles aboutissent bien à des démocraties...

Donc, chers compatriotes, il y a certes des dangers inhérents à tous ces changements. Mais les anciens despotes secrétaient terrorisme, pauvreté, exode des populations et ouvraient grande la porte à l’islamisme, ressenti comme libérateur.

Alors, soutenons à fond les démocraties naissantes et faisons-nous en de nouvelles alliées. Aidons-les à éviter les écueils.

C’est ainsi que nous éviterons le mieux les dangers (réels) que vous craignez.

Le Vilain Petit Canard

(1) Extrait de la superbe chanson de nana Mouskouri sur l’air du "choeur des esclaves" de l' opéra "Nabucco" de Verdi



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dimanche 21 août 2011

La religion est-elle notre issue de secours ?

J’ai assisté hier à un mariage religieux, catholique. N’étant plus croyant depuis belle lurette, j’ai été agréablement surpris par le premier texte lu, extrait de la première lette de saint Paul aux Corinthiens :

« Je vais vous indiquer une voie supérieure à toutes les autres : j’aurai beau parler toute les langues de la terre et du ciel, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J’aurai beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de dieu, et toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l ’amour, cela ne me sert à rien.

L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l ’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil; il ne fait rien de malhonnête ; il ne cherche pas son intérêt; 1l ne s’emporte pas ; 1l n’entretient pas de rancune ;1l ne se réjouit pas de ce qui est mal, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. »

Peut-on trouver un plus beau texte pour traduire le mal numéro 1 de notre époque : la manque d’amour et de souci envers les autres, l’individualisme forcené, le « tout pour moi, que les autres crèvent ! » ?

Ah, si chacun se souciait un peu plus des autres, la plupart de nos problèmes seraient réglés et la vie pourrait redevenir viable : plus de spéculation suçant le sang des plus pauvres, plus de gouvernants exploitant à fond leurs avantages, plus d’escrocs...

Je me suis alors demandé si la solution à tous nos problèmes n’était pas là, devant moi : revenir tout simplement à la religion, seule aujourd'hui à enseigner la morale indispensable à tout peuple pour vivre heureux.

Mais la suite s’est gâtée : la messe s’est poursuivie par des seules louanges à Dieu. Et là, l’escroquerie commence : faire de Dieu l’autorité suprême, c’est ouvrir la voie à tous ceux qui se sont faits son interprète privilégié et qui, en son nom, ont engagé l’humanité dans ses plus grandes misères : guerres de religion, conquêtes et extrémismes (n’oublions pas les incas, le Rwanda, le Kosovo, la Shoah, le terrorisme, la Charia, etc, etc...) toutes décrétées pour exterminer ceux qui n’ont pas la même croyance.

Lorsque Dieu remplace la raison, le pire devient possible...

Alors, vivement le nouveau Jésus (ou Mahomet...) qui nous reparlera de morale mais qui laissera Dieu à sa juste place, un observateur qui nous a peut-être créés mais qui nous a donné notre intelligence pour que nous en servions et qui refuse de s’impliquer dans nos affaires, au risque de se muer en démon...

Le Vilain Petit Canard


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De Charybde en Scylla

Les bourses continuent de dévisser : de 20 à 25 % en un mois selon la place en Europe ! Et cela en dépit de toutes les mesures prises ou annoncées par les Etats...

En fait le problème semble sans solution : si on ne lutte pas contre les déficits, les investisseurs, craignant de ne plus être remboursés, quittent le navire et le financement de votre dette devient prohibitif.

Mais si vous réduisez vos dépenses, vous entrez en récession et le résultat est le même.

Alors que faire ?

Cela semble confirmer les suggestions de l’article précédent « Les agences de notation aux commandes ! » du 6 Août :

Réduisons d’abord nos déficits, et cela en faisant appel prioritairement à ceux qui ont aujourd'hui les moyens de contribuer à l’effort national. C’est un grand plaisir que de constater que certains milliardaires se sont portés volontaires, ce qui montre qu’ils gardent encore un peu de générosité et d’esprit civique. Mais il faudra au gouvernement un grand courage politique pour taxer ceux qui financent les campagnes électorales...

Il faut ensuite incontestablement que les Etats reprennent le pouvoir sur une finance internationale qu’ils ont laissé prospérer et qui est aujourd'hui bien plus puissante qu’eux : paradis fiscaux, bonus démentiels, profits extravagants, ventes à découvert en bourse, spéculation complétement débridée et immorale, mafias sans frontières... doivent être impérativement démembrés, sous peine de devenir de plus en plus les vrais dirigeants de la planète.

Il faudra également beaucoup de courage politique pour le faire !

L’heure est au courage, pensons-y au moment des élections présidentielles !

Le Vilain Petit Canard


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mercredi 17 août 2011

De la difficulté d’une opposition constructive....

A l’issue de leur rencontre d’hier, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont proposé trois mesures pour renforcer l'intégration économique européenne :

• Créer l’amorce d’une gouvernance économique de l’Europe

• Demander à tous les états européens d’adhérer à la « règle d’or » budgétaire qui consiste à diminuer leur déficit budgétaire de façon à revenir progressivement à l’équilibre

• Taxer les transactions financières.

Ces mesures sont réclamées par tous depuis longtemps. Pourtant, l’opposition s’est dressée comme un seul homme (une seule femme ?) pour les condamner.

Certes, les dispositions annoncées peuvent être critiquées :

• Avec une réunion bisannuelle des chefs de gouvernement pour coordonner leurs politiques budgétaires, on est loin d’une autorité capable de décider à la même vitesse que le marché, soit à la seconde. Mais on constate un langage nouveau alors que jusqu’ici les politiciens préservaient jalousement leur pré-carré : accepteraient-ils enfin de travailler ensemble ?

• La « règle d’or » est loin d’être acceptée, d’autant qu’il est souhaité qu’elle soit inscrite dans le marbre des constitutions, ce qui demande des votes quasiment unanimes de tous les parlements. Peut-être à la saint glin-glin ?

• On parle depuis longtemps de la taxe sur les opérations de bourse, largement justifiée lorsqu’on constate les gains scandaleux des opérateurs (voir article précédent), mais tous les gouvernements ont reculé jusqu’ici de peur de voir leur bourse nationale fuie par les boursicoteurs. En auront-ils le courage, et cela de façon coordonnée entre toutes les places, cette-fois-ci ?

On peut donc être légitimement sceptique et juger que nous sommes encore dans des effets d’annonce. Mais est-ce une raison pour condamner tout en bloc ?

L’opposition ne peut-elle s’affirmer que dans des luttes frontales, pour tout ce qui est contre le gouvernement et contre tout ce qui est pour ?

Ne serait-il pas plus raisonnable d’approuver ce qui va dans le bon sens, quitte à juger le gouvernement sur ses actes et sur ses résultats. Et elle aurait de quoi faire...

Une opposition qui discuterait constructivement avec le pouvoir en place, en montrant qu’elle sait de quoi elle parle et qu’elle est tout prête à gouverner, n’aurait-elle pas davantage de chances de gagner les élections que ces sempiternelles critiques tous azimuts qui nous fatiguent et nous dégoutent de la politique ?

Le Vilain Petit Canard



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dimanche 14 août 2011

Hold-up en bourse



Plusieurs bourses européennes ont interdit les ventes à découvert pendant quelques semaines sur quelques valeurs.

Ce mécanisme était intéressant : prenez l’exemple de la société générale.

• Il est 11 h 37 ce 11 Août, la cote est à 23 €. Je vends 10 000 actions « à découvert », c’est-à-dire que je ne les ai pas.

• Je fais circuler une rumeur indiquant que la banque est en faillite. Plouf, la cote d’effondre à 20.912 €. Il est 11 h 57.

• Je rachète alors mes 10 000 actions. Résultat : j’ai gagné 20 850 € en 20 mn, sans débourser un sou... Et cela peut pratiquement être géré en automatique par un ordinateur...

Merveilleux n’est-ce pas ?

En fait cela le serait si cet argent n’était pas prélevé d’abord sur les gains des actionnaires réels de la banque, qui la soutiennent, puis en arrière main sur les profits de celle-ci, c’est-à-dire sur ses capacités à investir et rétribuer les personnels, puisque ce sont ces profits qui permettent de verser des dividendes, ce qui maintient les cours.

En fait, imaginez que vous ayez un terrain que vous louez 1000 € par mois. Nos spéculateurs interviennent comme des Arsènes Lupins habiles qui ponctionneraient une part des loyers sans que vous ne vous en aperceviez. Comme vous voulez quand même vos 1000 € mensuels, vous demanderez donc le manque à gagner à votre métayer et cela sera donc finalement prélevé sur ses revenus à lui.

Ce sont naturellement toujours ceux en bout de chaîne qui trinquent, c’est-à-dire nous...

Cette pratique, qui s’apparente tout à fait à un vol, laisse donc perplexe. Elle est déjà limitée sur certaine places boursières comme en Allemagne.

On peut se demander pourquoi elle n’est pas purement et simplement interdite.

A moins que ce ne soit pour préserver les gains des spéculateurs... Pourquoi les gouvernements les soutiennent-ils avec tant de zèle ?

Nous préférerions qu’ils veillent plutôt au bon fonctionnement de notre économie et à la juste rétribution de ceux qui y travaillent.

Et non à l’enrichissement des parasites qui vivent sur à ses dépens...

Le Vilain Petit Canard



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jeudi 11 août 2011

Les galères de DSK


Chansonnette
Il était une fois
Un gros bourgeois ventru
Qui était presque roi
Et qu’on retrouva nu
Et qu’on retrouva nu

Avec la femme de chambre
A genou devant lui
Qui lui tenait le membre
Calmant sa grande envie
Calmant sa grande envie

Lui dit que c’était elle
Qui se jeta sur lui
Pourtant la péronnelle
Soutint que c’était lui
Soutint que c’était lui

Le juge, embarrassé
Voulant faire carrière
Attaqua le français
Et le mit en galère
Et le mit en galère

Mais il apparut vite
Que le prétendu viol
N’était qu’un pur prétexte
Un piège pour le fol
Un piège pour le fol

Lors l’avocat filou
Réanima la guerre
Pour soutirer des sous
Au gros lourdaud à terre
Au gros lourdaud à terre

Retirez-en morale
Pour être président
Il faut ranger sa gaulle
Ou bien être prudent
Ou bien être prudent...

Le Vilain Petit Canard



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mardi 9 août 2011

Bourse, morituri te salutant !


Curieux contraste hier soir au JT entre le luxe et l’insouciance régnant sur l’île chinoise de HAINAN, créée tout spécialement pour les milliardaires, et la panique des boursiers.

En fait, on peut distinguer aujourd'hui trois populations :

Ceux qui ont su retirer leurs marrons du feu avant la crise, multimilliardaires qui ne savent que faire de leur argent et dont les médias nous rapportent chaque jour les excentricités.

Ceux qui ont encore leur argent en bourse et qui frémissent à chaque nouvelle cotation, en voyant leurs chers placements s’évaporer comme neige au soleil.

Enfin ceux qui, comme vous et moi, se demandent à quelle sauce ils vont être mangés et craignent que la sauce ne soit pas très bonne...

Bourse, Morituri te salutant !


Le Vilain Petit Canard

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lundi 8 août 2011

Apprendre le chinois ?

Comme cela était pressenti dans l’article précédent, un certain affolement règne ce matin dans le monde financier qui craint une déstabilisation en chaîne après la décote des Etats-Unis.


Comme les dettes US colossales constituent en effet le gros des prêts —et donc des ressources— des différents financeurs de tout bord, si les américains ne pouvaient pas rembourser, on imagine les faillites successives en chaîne. 20 fois la crise des subprimes (un endettement des US de 14 500 Milliards contre 650 pour les subprimes) ! Toutes les principales banques du monde seraient impactées avec, en cascade, des faillites d’états, incapables de les suppléer comme en 2008. Ce serait largement la crise de 1929 !

Or ceci devient concevable, les Etats-Unis ayant besoin de continuer à énormément emprunter, notamment pour les paiements des seuls intérêts de leur dette. Il suffirait que leurs principaux financeurs, dont la Chine et le Japon (qui a déjà largement ses propres difficultés suite à la catastrophe de Fukushima Daiichi), cessent de les aider...

Inutile de dire que la Chine est aujourd'hui maîtresse du jeu.

Certes, le scénario catastrophe sera certainement évité, car personne n’y a d’intérêt. Mais ce pourrait bien être l’occasion pour l’empire du levant d’« acheter » littéralement les USA, voire le reste du monde, de même que les sociétés en faillite se font dépecer et racheter par lambeaux...

Alors, nous sommes peut-être à la naissance d’un nouveau monde, centré sur l’Asie, et dont nous deviendrons les « pauvres », cadenassés dans nos dettes.

Retour aux sources et au monde de Marco Polo ?


Le Vilain Petit Canard

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samedi 6 août 2011

Les agences de notation aux commandes !


Tremblement de terre dans le Landerneau économique et financier ! L'agence Standard & Poor's a retiré cette nuit le triple A aux USA, notation qui évalue la solidité financière de chaque Etat. Bouleversement considérable dans un monde placé depuis 50 ans sous le règne du dollar roi, la monnaie censée être la plus solide du monde.


Ceci fait déjà suite à la mise en cause de la Grèce par l’agence de notation Moody et aux graves dérèglements que cela a entraîné : plans de rigueur drastiques en cascade pour la population, mobilisation de tous les pays européens avec le dégagement de crédits considérables...

Nous assistons à une véritable révolution : les Etats, et même le plus grand d’entre eux, tremblent maintenant devant des agences qui jouaient jusqu’ici un rôle mineur de suivi de la solidité financière des banques et des grandes compagnies. Que se passe-t-il ?

En fait tous les Etats se sont endettés considérablement depuis des dizaines d’années. Cette masse énorme de capitaux, qui a servi à placer (les fameux « bons du trésor ») les profits des grandes sociétés, de la spéculation ainsi que probablement du grand banditisme (mafias et autres), constitue aujourd'hui un ensemble financier totalement incontrôlable, qui bouge à la rapidité de l’éclair et qui peut décider du sort d’une bourse, d’une monnaie et, nous venons de le voir, d’un pays. Car ce monde financier, que l’on a laissé se créer sans réagir, est aujourd'hui bien plus puissant que les états et souhaite rentrer dans ses fonds...

Les agences sont ses antennes. Comme des mouches percevant le moindre mouvement, la moindre menace peut les faire s’envoler ou du moins demander des intérêts supérieurs, liés au risque ressenti comme accru.
Comme les ménages surendettés qui voient arriver l’huissier qui va les mettre à la rue, les agences de notation et leurs exigences nous mettent ainsi au pied du mur : il faut rembourser !

Considérons la France : Aujourd'hui, le remboursement de la dette du pays consomme l’équivalent de tous les impôts (sur le revenu, sur les sociétés, ISF...) et équivaut presque à la TVA. Ce qui veut dire que tout ce que nous versons ne sert aujourd'hui qu’à engraisser quelques richissimes hiérarques ou fonds de pension, voire quelques mafias, qui achètent les bons de trésor nationaux. Sans la dette, nous ne payerions rien !

Vu de l’État, cet argent fait inversement défaut au pays pour investir et prospérer. Pour notre économie c’est une véritable fuite de richesse —et ce n’est pas mince : 50 % des recettes nettes annuelles du budget général de l’État ! Cette dette étouffe littéralement le pays. Imaginons qu’un usurier nous prélève chaque mois la moitié de notre salaire, sans aucune contrepartie !

Enfin, il est évident que le déficit chronique de l’État est un véritable scandale moral. Nous vivons aux crochets de nos enfants et de nos petits-enfants, car il faudra bien rembourser un jour... Et l’on sait que, du fait des intérêts, on rembourse bien plus que ce que l’on a emprunté !

Alors, on peut se plaindre de cette entrée fracassante des agences dans le concert économique mondial, faite sans nuances et qui risque de semer la désolation dans de nombreux pays. Mais peut-on continuer à accepter que chaque pays dépense sans compter, condamné à payer de plus en plus et à engraisser le monde financier ?

Mais quelles perspectives ?

Il est clair que, comme dans les ménages très endettés, cette situation risque de conduire rapidement à des drames considérables, voire à une nouvelle crise mondiale : la récente crise des sub-primes n’était-elle pas déjà elle-même due à l’endettement excessif des ménages américains dans l’immobilier, mais à une échelle bien plus faible que celle des états ?

On peut penser que des aménagements pourront sans doute être trouvés (mais lesquels ?). Pourtant n’attendons pas trop de considérations et de mansuétudes, surtout pour les plus faibles. Le monde financier est sans visage et sans pitié.

Alors, que faire ?

Il est clair qu’il nous faudrait commencer par être plus raisonnables. Comprenons qu’il nous faut dépenser moins, travailler davantage, avoir moins de soins, moins de confort... au moins le temps de revenir à un équilibre plus raisonnable. Raisonnons comme si notre ménage avait de grosses dettes, les laisserions-nous en héritage à nos enfants ? Ce langage est évidemment difficile à entendre, mais il est pourtant inévitable.

Il est par ailleurs évident que chacun doit être mis à contribution à la juste mesure de ses moyens et de sa fortune, et en premier lieu ceux qui profitent à plein du système actuel...

Il faut ensuite incontestablement que les Etats reprennent la main, qu’ils mettent le holà aux excès de la finance mondiale : paradis fiscaux, bonus démentiels, profits extravagants, spéculation complétement débridée et immorale, mafias sans frontières... C’est vital pour leur propre survie... Peut-être que la situation critique actuelle les amènera enfin, contraints et forcé, à avoir le courage de prendre tous ensemble les mesures nécessaires.

Ce pourrait être un enjeu majeur des prochaines élections présidentielles...

Le Vilain Petit Canard



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vendredi 5 août 2011

Tunisie de courage et de charme

De retour de quelques jours en Tunisie, quelques mois après la révolution du jasmin,
enchanté par un pays de tolérance, de gentillesse et de travail.

Tunisie, ancienne Ifrîqiya, au sol gorgé des souffrances des conquêtes successives des phéniciens de Tyr, des romains, des vandales, des byzantins, des arabes, des allemands, des français... proie lascive des incessants combats qui l’ont chaque fois laissée épuisée mais dont elle a toujours su renaître,

Peuple humble, de courage et d’austérité, oubliant ses propres grandes difficultés pour accueillir l’étranger en frère, pratiquant un Islam paisible, modéré et ouvert.

Nation dont les filles sont docteurs, avocates ou chef d'entreprises, image rare d’équilibre et de compréhension entre les sexes.

Patrie admirable dont les fils ont su vaincre la dictature à la force de leurs seules mains nues, au prix de nombreuses vies.

Pays du charme romantique de ses médinas blanches et bleues, des effluves de jasmins et de bougainvilliers, du muezzin lancinant et nostalgique dans le soir

Pays des déserts, des oueds secs, des caravanes et des oasis, dont les habitants grands enfants et grands hâbleurs, se rêvent tous riches, forts et beaux alors qu’ils arrivent à peine à survivre

Pays difficile mais méritant qui est celui d’irremplaçables amis.

Le Vilain Petit Canard


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L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net