samedi 8 novembre 2008

Bienvenue, Barack OBAMA !

Tout a été dit sur l’élection américaine.

D'abord ce formidable pied de nez au racisme et à la discrimination.

Ayant vécu mon adolescence en milieu multiculturel, je n’ai jamais compris comment et pourquoi certains peuvent mépriser ceux qui n’ont pas la même couleur de peau ou le même niveau d’éducation qu’eux, alors que tout démontre que nous sommes tous bâtis de la même manière, avec la même chair, les mêmes gênes, les mêmes organes, y compris ceux de l’intelligence ou de la sensibilité.

Au lycée, mes copains arabes, juifs ou noirs étaient aussi sagaces, talentueux ou inversement dissipés que les eurasiens que nous sommes. Attribuer à la seule couleur de la peau une supériorité ou une infériorité est aussi intelligent que de classer les chiens ou les chevaux par couleurs …

L’élection de Barak OBAMA marque ainsi la prise de conscience par l’Amérique d’une simple évidence, soit l’égale valeur de tous les hommes. De parents noir et blanc, musulman et chrétien, OBAMA en est à lui seul la synthèse parfaite.

Si cela pouvait se diffuser dans le monde, cela marquerait un progrès énorme pour notre intelligence collective. Combien de conflits et d’ennuis nous éviterions-nous alors ! Ceci concerne aussi bien le racisme ordinaire de nos concitoyens, le mépris des pays riches pour les pays pauvres, l’exploitation éhontée de leurs personnels par certaines entreprises…

Le mépris et les inégalités attirent la haine, multiplient les difficultés pour tous et empêchent toute coopération constructive…

Mais l’élection du nouveau président marque aussi l’efficacité formidable de la démocratie. Quel avantage pour un pays de pouvoir faire naître de nouveaux talents en dépassant les castes et les oligarchies qui monopolisent le pouvoir et empêchent les idées nouvelles de germer ! Quelle capacité formidable d’évolution et d’adaptation aux mutations erratiques du monde !

Quelle leçon pour nos vieux pays aux partis politiques fermés sur eux-mêmes ! Quelle leçon d’ouverture et d’intelligence ! Quelle démonstration donnée à nos concitoyens volontiers entiers dans leurs opinions et ennemis acharnés de l’autre camp, par l’union de tout le peuple américain derrière le nouvel élu!

On peut juger impossible la tâche à accomplir. Les défis à relever sont colossaux. Mais c’est oublier l’importance primordiale du psychologique en économie. L’enthousiasme qu’a su créer le jeune homme vaut tout l’or et tous les plans de redressement du monde.

Alors, Barack, souhaitons simplement que tu saches faire bon usage de toute cette force que tu as su acquérir, au profit des Etats-Unis certes, mais aussi à celui de tes autres concitoyens du monde.

« Bon vent ! »

Le Vilain Petit Canard

lundi 3 novembre 2008

Le miracle de sœur Emmanuelle

mise à jour du 01/12/08

Il a fallu ta mort pour que tu renaisses, telle un phénix, à la télévision. Ce fut un premier miracle. Quel plaisir de retrouver ton visage, ta gouaille, et surtout ta générosité et ton amour des autres, par ces temps de disette morale !

Jusqu’à présent, je t’avoue que j’avais une dent contre les religions car elles étaient associées à la plupart des malheurs des hommes : qui disait religiosité disait presque toujours intolérance et sectarisme. Sans remonter à notre inquisition, aux guerres de religion du XVIème siècle ou à la Shoah, il suffit de penser aux guerres et au terrorisme de ces dernières années : Ben Laden et Al kaïda, le KOSOVO et le massacre des musulmans, l’Irak déchiré entre sunnites et chiites, le Pakistan et les talibans, Israël et les palestiniens, le Rwanda…

Même si, en réalité, il s’agissait de luttes de pouvoir et de territoires, tous ont eu un habillage religieux et recrutent leurs troupes sous cette oriflamme.

Il est aussi remarquable de voir comment les hommes deviennent idiots et malhonnêtes dès qu’ils entrent en religion : les extrémistes qui deviennent débiles et tuent pour leur Dieu, les sectes américaines qui refusent l’évolution, le pape lui-même qui condamne la contraception et l’avortement, indifférent aux désespoirs ainsi provoqués…

Toutes ces désolations ont une seule cause : elles proviennent de ce que les religions demandent d’aimer avant tout leur propre Dieu. Mais il est si facile de faire dire ce que l’on veut à Dieu ! Le meilleur comme le pire ! Et, quand Dieu à parlé, celui qui n’est pas d’accord devient un hérétique, un ennemi que Dieu demande d’exterminer.

Toi, tu as apporté une autre vision, une autre lumière : au Caire, tu as soigné les chrétiens comme les musulmans, tu t’es dressée contre le pape pour distribuer la pilule dans les quartiers surpeuplés, tu t’es mêlée aux plus pauvres et tu as agi, au lieu de te cantonner aux sermons bien pensants des hiérarques.

En réalité, même si tu t’en défends, tu as inventé la première religion laïque, celle qui demande d’aimer avant tout les autres.

Cette religion-là, j’y crois…

C’est celle dont nous avons besoin pour retrouver le sens de la communauté humaine et des valeurs, pour redevenir des être humains à part entière, capables de nous dépasser et de construire un monde plus sain.

Alors, Sœur Emmanuelle, même si cela te semble un parjure, depuis ton dernier repos, aides-nous à oublier un peu les faux prophètes et à porter toute notre attention sur les hommes !

Le Vilain Petit Canard

samedi 1 novembre 2008

L'agent virtuel

La crise financière que nous vivons a au moins un mérite : elle a révélé le secret sans doute le plus important et le mieux gardé du monde contemporain, celui de l’origine de ces masses colossales d’argent que nous voyons circuler de toutes parts au-dessus de nos têtes.

Qui ne s’est demandé d’où sortent les milliers de dollars de la spéculation internationale comme ceux que l’américain PAULSON ou que les gouvernements européens ont alloués aux banques, alors que nous, nous avons bien de la peine à économiser quelques centaines d’euros ?

Ces dons traduisent-ils une duplicité effrayante des politiques, prêts à gaver d’argent les banquiers alors qu’ils répugnent à accorder le moindre sou pour sauvegarder les emplois mis à mal par la récession économique ?

Il est normal que l’ordre de grandeur des sommes manipulées varie selon le niveau où on se place : le citoyen moyen raisonne en centaines ou milliers d’euros (je parle des achats importants), une entreprise, qui regroupe des centaines d’individus, comptera par dizaines ou centaines de milliers d’euros, un état par dizaines de millions d’euros… C’est normal.

Là où le bât blesse, c’est lorsqu’on constate qu’un seul individu peut gagner ou perdre à lui seul des milliards. C’est aussi lorsqu’un Etat est capable de débloquer 300 milliards pour les financiers alors que, dans la seconde d’après il déclare inacceptables les neuf petits milliards de déficit prévus pour la sécurité sociale ou les ridicules 100 millions nécessaires pour sauver les 800 emplois de la CAMIF…

Il y avait là un mystère, et grâce à la crise, j’ai compris : il y a deux sortes d’argent : celui que nous utilisons vous et moi chaque jour. Cet argent a une réelle contrepartie matérielle : nous l’échangeons contre un kilo de tomates, un appareil électro-manager, une voiture… Cet argent permet ensuite de payer les producteurs, les intermédiaires, les fonctionnaires via la TVA et les impôts… Cet argent évite le troc et fluidifie les échanges. Ce sont les paiements « au comptant », lorsqu’on règle immédiatement.

De l’autre côté, il y a les banques et les crédits qu’elles accordent. Prenez un exemple : vous avez 100 € sur votre compte. Le banquier, partant du principe que tous les déposants ne vont pas réclamer leur dû simultanément et comptant sur les remboursements des prêts accordés, va profiter de ce dépôt pour prêter 10 000 € à M. B.

Avec les 10 000 € qu’il a empruntés, M. B va acheter une voiture à M. C. et ce dernier va déposer son bénéfice, soit 2 000 € dans la banque D qui, forte de ce dépôt, va prêter à son tour 100 000 € à M. E. Et ainsi de suite…

Je ne sais pas si vous avez suivi, mais voyons le résultat : vos 100 € initiaux, correspondant à un acquis réel, se sont transformés à la fin en plus de 100 000 € de crédit, c’est-à-dire d’argent « virtuel », qui correspond en réalité à une avance sur des remboursements futurs.

Et nous n’avons cerné qu’une toute petite partie de la question, car il faudrait rajouter les grandes entreprises, les Etats ou les spéculateurs qui vivent pratiquement tous à crédit, c’est-à-dire avec de l’agent virtuel qui se compte, comme la crise l’a révélé, en milliards de milliards d’euros (on estime que cette monnaie virtuelle représente 6 à 10 fois l’économie « réelle » !).

Tant que l’économie était prospère et que les remboursements avaient lieu, tout marchait bien, pour le plus grand bonheur des financeurs, qui touchaient les intérêts à chaque stade.

Mais supposons que la machine économique se grippe et que les emprunteurs ne puissent plus rembourser. Alors tout s’écroule comme un château de cartes. Et c’est ce qui se passe en ce moment, comme dans toutes les crises passées : crack de 1929 comme, plus récemment, l’éclatement des « bulles » successives : bulle immobilière, bulle Internet… Dès que les bénéfices baissent, tous ceux qui vivent à crédit disparaissent, entraînant dans leur chute leur personnel et leurs sous-traitants…

Alors, quelles solutions ?

Laisser la situation en l’état ? Une économie fondée sur le crédit ne peut fonctionner que dans le cadre d’une forte expansion, et plus la part de crédit est forte, plus l’expansion doit être forte. Comme il y a toujours des ralentissements, nous vivrons alors de crise en crise, avec chaque fois les mêmes victimes : nous.

Et puis est-il équitable que les financiers fassent fortune en endettant les autres ?

Abandonner tout crédit ? La libéralisation croissante des crédits depuis l’abandon de l’étalon or (accords de Bretton Woods) a permis le fort développement économique mondial. Pensons qu’il y a à peine 60 ans, la télévision et la 4L de Renault apparaissaient tout juste ! Sans crédit immobilier, chacun devrait attendre 50 ans pour avoir sa maison, après avoir amassé patiemment la somme nécessaire année après année…

Généraliser les secours actuels en distribuant des milliards à tout va pour soutenir les industries et les ménages en difficulté, accroître les salaires, financer des logements… ? Ceci paraît logique (pourquoi les financiers et pas nous ?) et est prôné par tous les démagogues actuellement (c’est si facile !). Mais c’est oublier que cet argent, quoique virtuel, devra être remboursé un jour. L’Etat doit emprunter les fonds qu’il distribue et sa dette aspire chaque année l’essentiel de nos gains. Ces propositions sont donc irresponsables.

La seule solution est de revenir à un encadrement raisonnable du crédit, les banquiers et autres financeurs ne pouvant plus dépasser un certain cota de prêts par rapport à leurs actifs. L’expansion en sera un peu limitée (surtout au détriment des spéculateurs), au profit d’un développement plus sain et de la sauvegarde de la planète.

En revanche, s’il a été logique de dépanner en urgence les banques afin que nous puissions nous-mêmes continuer à avoir notre argent (le vrai…), ce devrait être elles —et non nous— qui remboursent les sommes qui leur ont été versées, à crédit, Ce serait un juste retour des choses.

Enfin, réalisons que tout accord ne peut être aujourd’hui que mondial. Tout « paradis fiscal » devient inacceptable car il servirait d’échappatoire aux règles précédentes et rien ne serait résolu. Alors, transformons ces paradis en enfers !

Bien à vous,

Le Vilain Petit Canard

vendredi 31 octobre 2008

Nous devenons des rats, réagissons !

L’humanité est désespérante. A en devenir extrémiste ! Nous n’arrêtons pas en effet de constater l’affairisme et la cupidité de ceux qui aujourd’hui ont pourtant les situations les plus enviables :

  • Patrons qui licencient ou mettent les usines au chômage technique à tour de bras alors que leur entreprise continue à faire des profits
  • Banquiers et agents immobiliers qui n’ont pas hésité d'une part à jouer avec les moins solvables et à leur faire risquer le surendettement et la pauvreté, d'autre part à « refiler » leurs crédits inremboursables à la collectivité, quitte à mettre toute la planète en péril et à faire payer l’addition par les autres
  • Spéculateurs qui jonglent avec les actions et avec les prix des produits de première nécessité au détriment des plus démunis

Comment désigner ces personnes qui recherchent leur seul profit sans aucune limite, en sachant bien que c’est au détriment des autres, et surtout des plus pauvres ? Alors qu’un malfrat est mis en prison pour le vol de quelques milliers d’euros, comment tolérer leur impunité ?

Ce sont certainement d’excellents techniciens dans leur domaine, mais comment peuvent-ils manquer à ce point d’humanité ? Comment un spéculateur peut-il dormir tranquille alors que la marge exorbitante qu’il a pris sur un kilo de riz va entraîner le lendemain des famines dans les pays les plus misérables ? Comment un patron peut-il trouver la sérénité quand il a bénéficié d’un « parachute doré » extravagant alors que des milliers de ses salariés vont se retrouver au chômage, avec insuffisamment de ressources pour faire vivre leur famille ? Comment les milliardaires peuvent-ils continuer à abriter leur fortune dans les paradis fiscaux, sachant que cela implique que leurs impôts soient payés par les smicards qui n’arrivent déjà plus à payer leur loyer ?

Qu’est devenu le monde ? Qu’est devenu l’homme ? Ne sommes-nous plus que des rats ?

Il est temps de prendre conscience de notre déchéance collective. L’homme cède à ses pulsions les plus basses et les plus primitives. Il redevient un animal, voire un « sous-animal ». A côté de lui, le chien paraît aujourd’hui un modèle de raison et de sagesse !

Alors que le monde prévoit de redéfinir les règles du jeu pour la finance —et cela est tout à son honneur—, peut-être est-ce le moment de prendre les mesures déjà préconisées par ce blog :

  • Dans l’entreprise, considérer que le personnel est actionnaire du fait de son apport en travail (bien plus difficile et méritant qu’un apport en argent) et donc obliger à une juste répartition des gains entre salariés, actionnaires et investissements. L’entreprise, et donc l’économie, y retrouveraient un nouvel essor, alors que les errements actuels vont handicaper fortement les entreprises faute du soutien de leurs employés
  • Instituer un délit d’abus de biens collectifs pour sanctionner ceux qui s’enrichissent excessivement sans un travail et un mérite à la hauteur des sommes reçues. Il n’y a pas de différence de fond entre un gangster qui braque une banque avec un révolver et ces cols blancs qui prélèvent la richesse des autres avec un ordinateur, sans un service à la hauteur en retour. Chaque gain doit correspondre à un apport, dans le cadre d’un échange équilibré.
  • Créer une entité internationale ayant l’autorité et les moyens de faire appliquer ces règles vis-à-vis des organisations —entreprises et mafias— qui sévissent internationalement.

Il nous faut retrouver la raison et dissuader les fripouilles. Sans justice, l’humanité est condamnée à l’auto-destruction car, faute d’union, nous ne saurons pas affronter la pénurie de ressources, la pollution généralisée et le réchauffement climatique qui s’annoncent.


Alors, saurons-nous devenir autre chose que des rats ?

LVPC

samedi 4 octobre 2008

Libéralisme versus Etatisme : de Charybde en Scylla ?

(Mise à jour du mardi 26 mai 2009)

Compte-tenu de l’histoire économique et politique de ces cent dernières années, il est curieux de voir encore se battre les tenants du libéralisme contre ceux d’une direction de l’économie par l’Etat, avec chacun la ferme conviction d’avoir pleine raison.

Les deux stratégies ont en effet largement montré leurs limites :

L’Etat s’est toujours révélé malhabile en matière de gestion. Nous ne remonterons pas à l’Etatisme soviétique mais, dans notre propre pays, nos grands déboires ont généralement été dus aux interventions initiales de l’Etat : la ruine des actionnaires du tunnel sous la manche, alors encouragés par l’Etat à investir alors qu’il était patent que l’affaire ne serait pas rentable avant longtemps, les déconfitures répétées des pécheurs et des agriculteurs, les uns poussés à moderniser à grands frais leurs flottes alors que la ressource baissait, les autres subventionnés pour produire à des prix non compétitifs puis « lâchés » par l’Europe, etc… On murmure même qu’aux USA, la crise des subprimes a été due initialement à la demande de l’Etat américain faite aux banques de soutenir l’accession à la propriété des plus démunis…

Sans oublier les déficits abyssaux des Etats qui démontrent leur incapacité à gérer sainement, l’évolution erratique des politiques et des réglementations en fonction du bord politique des gouvernants (gauche-droite, gauche-droite…), qui ne permet pas une action continue…

La cause en est simple : les structures administratives privilégient l’égalité des personnels sur le mérite, emploient des agents n’ayant pas d’expérience de terrain, ne savent pas attirer les meilleurs experts et sont soumises aux volontés de dirigeants politiques, eux-mêmes liés aux attentes de leurs partisans.

Il est évident que, dans ces conditions, l’Etat ne peut pas être compétent pour gérer une problématique aussi complexe que l’économie moderne.

Les adeptes de l’Etatisme devraient donc commencer par nous construire un Etat compétent, avec des décideurs expérimentés et réellement responsables, c’est-à-dire engagés sur leurs propres deniers en cas d’erreurs…

Mais les « libéraux » ne sont pas mieux lotis. L’absence de régulation des économies montre régulièrement qu’elle aboutit rapidement à la loi de la jungle, au droit du plus fort, à la prédominance des intérêts des actionnaires sur ceux de la collectivité. La récente crise financière en est là-encore une superbe démonstration, mais aussi le fort déséquilibre nord-sud, les grandes entreprises privilégiant toujours les marchés rentables du nord, les fermetures d’usines et les délocalisations sauvages au mépris de toute considération pour les personnels, la spéculation mondiale, qui pénalise les plus pauvres, la désunion des états et des entreprises face au réchauffement de la planète et à la survie de l’espèce, la pollution, etc, etc…

Les libéraux devraient donc admettre que l’économie ne peut être laissée régie par les seules lois du marché et que seule une régulation peut permettre un fonctionnement équilibré et utile pour la société. Ils devraient admettre et militer pour la création d’une autorité compétente puissante.

Nous voyons que, si nos combattants recouvraient un peu de bon sens, ils seraient d’accord et pourraient s’unir pour étudier le seul problème qui compte : définir la meilleure façon de réguler le marché. Et c’est une question redoutablement difficile, qui demanderait que des économistes chevronnés cogitent et présentent des solutions, sur la base d’analyses bien établies.

Essayons d’en tracer quelques grands traits préliminaires, en n’hésitant pas à rêver : même si un rêve n’est pas réaliste à un moment donné, il donne la direction de l’avenir…

Tout d'abord, la régulation est à concevoir à l’échelon mondial, car les économies et les délinquances ne sont largement plus nationales, avec à la fois :
- tous les moyens d’autorité, de police et de justice nécessaires
- le respect du principe de subsidiarité : les Etats doivent conserver leur autonomie tant qu’une coordination internationale n’est pas absolument indispensable. Ceci de façon à rester adapté aux spécificités de chaque environnement local.
- Une régulation « à minima » : c’est le problème (ou le risque avéré) qui doit créer la nécessité de règles, et non des convictions idéologiques par exemple.

Il faut des personnes compétentes : cela implique une refonte complète des principes administratifs dans le cadre du nouvel « Etat supra-national ». C’est certainement le point le plus important, qui doit conditionner les règles de recrutement et de gestion.

Pour avoir l’autorité morale nécessaire, ces dirigeants devraient être élus par les peuples, sur la base d’une présélection fondée sur leurs capacités.

Cette autorité devrait être contrôlée par des chambres représentant les peuples, selon les principes de la démocratie.

Elle doit être clairement au service de la collectivité mondiale, c’est-à-dire du bien-être de tous et non au service de quelques uns, avec des sanctions si elles s'écartent de cette voie.


Les grandes crises sont les moments propices aux remises en question et aux reconstructions.

Pourquoi ne pas profiter de celle-ci pour avancer et définir de nouvelles bases qui nous permettraient de redémarrer avec des perspectives autres que la disparition annoncée de notre espèce face à la surpopulation, à la raréfaction des ressources et au dérèglement climatique ?

Cela ne serait-il pas le plus beau cadeau que nous puissions faire à nos enfants, de façon à leur créer un nouvel avenir et de nouvelles espérances ?

LVPC

mardi 30 septembre 2008

Miracles à Wall Street !

Miracles ! Il pleut des milliards sur la haute finance mondiale : 700 milliards pour Wall Street, plus de 50 Milliards en Europe, … et tout cela en un seul week-end !

Personne n’aurait pu rêver la distribution d’une telle manne ! Plus de deux fois le budget de la France !

Il est vrai que les héros de la haute finance le méritent bien. Ils ont su exploiter habilement la volonté des laissés-pour-compte du peuple américain d’avoir un logement en leur accordant des prêts qu’ils étaient sûrs de ne pas pouvoir rembourser. Puis ils ont refilé intelligemment ces avoirs sur futurs remboursements à d’autres sans leur parler des risques encourus.

Et la patate chaude a circulé, circulé, circulé, au point où on ne savait plus où elle était et qui l’avait. Et maintenant ce sont les derniers qui l’ont qui doivent payer l’addition. C’est le principe du jeu. Messieurs les banquiers, vous auriez du vous méfier ! Vous n’aviez pas joué à ce jeu dans la cour de récréation ?

Mais ce qui est intéressant, c’est que l’aide ne se fait pas auprès de ceux qui ont tout perdu, ayant du abandonner leur maison, mais des banquiers et des financiers qui ont initié le système et en ont profité. Très fort ! Jérôme KERVIEL est un petit garçon à côté.

De plus, si on y réfléchit, tout cet argent est bien quelque part, dans des poches qui ont su les retenir au bon moment. Cela fait plaisir de savoir que, par ces temps de débâcle, il y a des gens heureux, qui peuvent dépenser sans compter et se payer les plus beaux palaces !

Je m’interroge cependant : si, pour faciliter mes fins de mois, je fais un hold-up et vole à ma banque 10 000 € (moins d’un cent millionième des sommes disparues), il me semble que je vais être poursuivi, traîné en justice et flanqué en prison. En outre, j’aurai une amende salée.

Mon cas n’est sans doute pas transposable à ces hauts financiers. De l’argent a disparu, mais aucune enquête n’est diligentée. Aucun coupable n’est recherché. On se contente de boucher le trou. Quel est le secret ? Jouissent-ils de l’immunité diplomatique ?

Les mafias doivent en baver de jalousie et être furieuses de ne pas y avoir pensé plus tôt. Ce qu’elles gagnent en exploitant femmes et enfants est de la roupie de sansonnet à côté. Elles se trouvent complètement surpassées par ces experts en costumes trois pièces qui, de surcroit, ne craignent même pas la prison !

Parions qu’elles vont suivre leur exemple. D’autant que les possibilités sont vastes : les spéculations sur le pétrole, sur les céréales et les matières premières, sur les monnaies… ressortent du même principe : s’enrichir rapidement et faire payer in fine les cochons de citoyens de base que nous sommes.

Mais j’ai peut-être l’explication à leur impunité : finalement, en nous prélevant tout cet argent, ils nous évitent bien des soucis : nous mangerons moins, ne deviendrons pas obèses et vivrons donc plus vieux, nous circulerons moins et polluerons donc moins, nous éviterons les placements hasardeux et aurons donc moins de soucis…

Ça y est, j’ai trouvé ! Si nos arnaqueurs ne sont pas poursuivis, c’est qu’ils sont en fait d’utilité publique. Ils sont mandatés par nos Etats qui, las de nous seriner sans arrêt d’être plus sages, ont trouvé ce moyen pour nous pressurer sans y paraître.

Je ne vois que cette solution !

Le Vilain Petit Canard

samedi 27 septembre 2008

Homo sapiens ou homo crétinus ?

L’humanité inquiète de plus en plus. Elle a à affronter dans le siècle à venir d’intenses périls :

D'abord, l’amenuisement des ressources face à une population qui continue de croître : c’est évident pour le pétrole mais aussi pour l’eau, le poisson, les céréales… qui montrent aussi leurs limites tandis que la pollution croissante réduit encore les ressources disponibles.

Un diagnostic objectif en déduirait que les hommes deviennent trop nombreux pour leur petite terre et qu’ils ne vont pas tarder à se battre entre eux pour survivre.

Mais ceci est aggravé par de nombreux autres facteurs :

Le réchauffement climatique, qui va multiplier les tempêtes et les événements extrêmes, va désertifier des zones entières et en submerger d’autres sous les eaux, jetant sur les routes des populations entières.

Et cela dans le meilleur des cas, c’est-à-dire si la fonte des pôles et du permafrost ne créent pas une situation irréversible rendant progreessivement notre planète inhabitable.

Rajoutons les déséquilibres entre pays pauvres et nations riches, qui exacerbent les tensions et entravent les coopérations constructives. Comment s’entendre quand certains meurent de faim tandis que d’autres font des régimes pour maigrir ? Quand certains ont un niveau de vie cent fois supérieur à celui des autres ? Que penserions-nous si nous étions à la place des seconds ? Coopérerions-nous ?

Rajoutons la puissance des entreprises, financiers, mafias... qui dépasse celle des états et qui sont prêts à tout sacrifier, hommes, femmes, environnement, pour du revenu.

Ce tableau peut sembler pessimiste mais il est malheureusement réaliste. Sommes-nous prêts à courir le risque ?

Face à cet avenir, l’homme a en fait le choix entre deux attitudes :

Soit il reste ciblé sur ses propres intérêts et refuse de s’effacer devant les intérêts collectifs, et aucun des problèmes précédents ne trouvera de solution suffisante, chacun continuant à tirer à hue et à dia comme aujourd’hui.

Le prochain siècle a alors toutes chances d’être celui des tueries et d’un recul général de civilisation.

L’homme sera même peut-être condamné à disparaître.

Il aura tenu bien moins longtemps que les dinosaures.

Soit il comprend (enfin !) que son vrai intérêt est de s’unir et de lutter tous ensembles pour sauver notre peau.

Ce sera difficile. Il nous faudra parvenir à beaucoup plus de sagesse et de philosophie, les riches se sacrifiant pour les pauvres, les nations s’unissant contre les mafias et les spéculateurs, tous acceptant une stricte régulation internationale.

Mais, au lieu de connaître une dégradation générale, l’homme pourra alors profiter pleinement de ses progrès (pensons aux miracles de la science, de la technique, de la médecine…) et un nouvel âge d’or s’ouvrira.

Alors, l’homme est à la croisée des chemins : soit il montre qu’il a réellement une cervelle et il survivra, il sortira même grandi de ces épreuves.

Soit il demeure la bête arrogante et imbécile que nous connaissons, et il laissera la place.

L’homo sapiens aura fini en homo crétinus.

On ne voit pas comment cela pourrait être autrement…

LVPC

lundi 25 août 2008

Soldats sans armes...

Actualité :

L'année 2008 se révèle la plus meurtrière depuis la chute du régime des talibans fin 2001 pour les soldats des forces internationales en Afghanistan, qui n'ont pourtant jamais été aussi nombreux. Plusieurs rapports dénoncent une mauvaise stratégie et une dégradation générale de la situation.

Les civils et militaires tués en AFGHANISTAN nous rappellent cruellement les réalités de la guerre. Rajoutons, à une autre échelle, les 12 000 morts du KOSOVO, les 100 000 morts et 350 000 blessés en IRAK, les 200 000 morts et 250 000 déplacés du DARFOUR…

Et tout cela sans résultat ou presque : la guerre de KABOUL s’enlise et apparaît sans issue, l’IRAK a simplement changé de mode de terreur, la paix précaire de l’ex-Yougoslavie laisse subsister des tensions inter-communautés acérées, rien n’est réglé au DARFOUR…

Il fut un temps où les « masses » étaient (relativement) disciplinées et étaient (relativement) facilement manipulées par les dirigeants pour se transformer en combattants disciplinés tandis que les vaincus, une fois la conquête faite, acceptaient relativement facilement –force oblige— l’annexion par le vainqueur. Tout allait bien…

Mais, hélas, tout a changé… De plus en plus, même dans les dictatures, la force du peuple grandit. Pour des raisons simples : l’éducation et, surtout, l’information croissante des citoyens d’« en bas ». L’oasien du Sahara comme le paysan des fins fonds de l’Inde a désormais Internet, la radio, la presse… Il est conscient de ses droits et peut faire des comparaisons avec l’étranger.

Résultat : les peuples deviennent autonomes par rapport à leurs dirigeants. L’autorité de principe est de moins en moins reconnue, une mauvaise loi n’est plus appliquée, le respect se perd… Lorsque les gouvernants sont contestés, les manifestations, grèves, voire émeutes se multiplient. On ne compte plus, y compris en France, les dirigeants mis sur la touche par le peuple.

L’obéissance devient conditionnée à l’adhésion au dirigeant et à ses idées.

Et, lorsque le mécontentement devient trop grand, ce dernier sécrète le terrorisme, qui est une guerre des petits contre les gros. Le terrorisme est l’enfant de nos déséquilibres et de nos déraisons.

Il ne faut donc pas s’étonner si les interventions armées dans un pays étranger deviennent aventureuses. Si les autochtones n’acceptent pas les envahisseurs, ceux-ci se heurtent à une guérilla invincible, l’ennemi étant partout --surtout là où on l’attend pas--, invisible mais toujours présent.

Les anciennes stratégies à la fois politiques et militaires, fondées sur la force et l’autorité ne fonctionnent donc plus. La seule façon de « gagner » est aujourd'hui de commencer par séduire les habitants. On coupe alors l’herbe sous les pieds des oppositions violentes et déraisonnables et on peut avancer vers des solutions de réels progrès

Au lieu d’envoyer vainement des seuls militaires, ne devrait-on pas plutôt les accompagner par une aide vigoureuse aux peuples, missionner des éducateurs, des investisseurs et des humanitaires, l’armée étant chargée de maintenir la sécurité et en ayant les moyens ? Ce serait cher mais constructif. Mieux que le coût inutile d’une guerre sans fin…

Mais nos tendances autoritaires ne s’y retrouveraient plus…

Les gouvernants doivent aussi en tirer la leçon sur le plan politique. Il leur faut développer leurs relations avec leur peuple. Expliquer, réexpliquer et encore expliquer ce qu’ils font et les raisons pour lesquelles ils le font. Consulter, reconsulter et encore consulter leurs électeurs pour les écouter et les associer. Accepter la contestation et en tenir compte…

Mais leurs tendances autoritaires ne s’y retrouveraient plus…

LVPC

dimanche 27 juillet 2008

Retour de vacances

Je reviens d’un pays étonnant,

Un pays de haute montagne, hérissé de pitons vertigineux et de cirques grandioses

Sources frémissantes, cascades bondissantes, torrents impétueux,

Lacs esseulés résonnant du chant mélancolique des interminables bugles

Prairies parfumées de fleurs multicolores, du modeste bouton d’or à l’édelweiss éclatant

Un pays où les passants vous saluent en souriant,

Où ils aiment se réunir en fêtes d’amis autour d’une fanfare locale et d’un verre de bière

Enchantés de leurs traditions et de leurs racines

Hameaux musées et chalets fleurs paraissant toujours peints de la veille

Sans un papier gras, ni un tesson de verre ni un sac plastique oublié

Un pays aux chants entraînants, dont le rude travail alpestre n’a pas annihilé la simplicité et la joie de vivre

Un pays en dehors du temps, qui revigore et anéantit la morosité

Ce pays, c’est le Tyrol autrichien.

LVPC

jeudi 3 juillet 2008

Le moral flanche !

Le moral de nos amis français flanche (je rappelle que cette chronique est celle du SUSKANA, pays imaginaire qui ressemble beaucoup à la France). Il est au plus bas depuis plus de 20 ans !

On attribue cette véritable dépression à la baisse du pouvoir d’achat et c’est certainement en partie vrai, car la vie est de plus en plus dure pour ceux qui ont peu de moyens.

Mais surtout, les français me semblent avoir peur de l’avenir. Dressons en effet le bilan de la situation :

La reine des divinités vient d’être mise à bas : la déesse voiture, qui intervient aujourd’hui à chaque moment de notre existence : courses, travail, loisirs… La hausse faramineuse de l’essence remet en cause les budgets familiaux : sur quoi va-t-on économiser : moins de nourriture ? Moins de vacances ?

Mais, surtout, c’est l’avenir qui s’obscurcit : Sans pétrole, plus de plastique, beaucoup moins d’électricité, de chauffage, de routes (le bitume manquera), de produits chimiques… Bref plus rien !

Et puis, comment vivre sans voiture dans des villes sans commerce de proximité, où l’école, le bureau de poste, le commissariat, l’hôpital… sont à des heures de marche ?

D’un seul coup, l’horizon disparaît… Nous étions bien tranquilles : nous avions dans l’ensemble de quoi manger, de nombreux programmes télé, un portable, des loisirs, la paix et la sécurité… Nous nous chamaillions sur les choix de Domenech pour la coupe d’Europe, la réforme de la constitution, les augmentations de salaire du Président… Bref la vie était bien agréable…

Et patatrac, tout s’écroule d’un seul coup ! Tout est à refaire !

Pécheurs, camionneurs, ambulanciers, agriculteurs et autres taxis ne voient plus comment continuer… Les avions vont devenir hors de prix et avec eux toutes les relations internationales. Nous risquons de revenir à grands pas à la vie de nos arrières grands parents, coincés dans notre village, devant vivre de la production de notre jardin, économisant lumière et chauffage…

Ce qui est le plus dur pour l’homme, c’est de ne pas se voir d’avenir. Lorsque l’espérance disparaît, c’est le sens même de la vie qui s’amoindrit.

Que faire ? Nous avons besoin aujourd'hui d’un berger qui nous rassure et nous redonne le sens de l’histoire.

Mais personne ne répond… La technocratie travaille mais n’explique pas…

Nous ne comprenons plus les décisions de nos mandants : alors que le rapprochement des « utilités » et des citoyens semble à renforcer, tout semble aller dans l’autre sens : la généralisation des supermarchés, qui va tuer le commerce du cœur des villes ; la raréfaction des hôpitaux, commissariats, tribunaux et autres casernes, qui assuraient l’animation locale…

Nous ne comprenons plus… Quid de la suppression sans raison sérieuse de la télévision sur les chaînes publiques, qui semble la condamner et ouvrir une voie royale à une télévision commerciale, de la prise en main progressive de tout l’audiovisuel par le pouvoir, de la refonte constitutionnelle dont le but semble de donner encore plus de pouvoir au Président, de ses hausses de salaires incessantes… ?

Les français ont le sentiment d’un gouvernement qui ne s’occupe plus d’eux. Ils ont le sentiment d’être laissés seuls face à un monde extrêmement dangereux, sans un chef qui veille, indique clairement la voie et rassure.

Et puis la télé qui égrène sans arrêt des drames et des désastres, les radars sur les routes qui suppriment des permis pourtant indispensables, le réchauffement climatique qui promet des catastrophes, les manifestations permanentes dans les villes…

Comment un être sain pourrait-il être optimiste ?

Ah si, il nous reste les anxiolytiques, la drogue ou l’alcool. Pour nous remettre en selle, peut-être faudrait-il que le gouvernement subventionne les mafias et leur confie une mission de salut public, celle de remonter le moral de la nation !

LVPC

Et VISTA arriva…

Et VISTA arriva…
ou « Comme quoi l’informatique peut être plus proche de l’enfer que du paradis »

Le SUSKANA ne devant pas rester à l’écart du progrès technique et mon ordinateur portable ayant rendu l’âme (je pense que c’est plutôt au diable qu’au bon Dieu compte tenus des supplices continus que cet appareil me fait subir…), j’ai dû acheter un nouvel appareil. Et, sur ce dernier, qu’est-ce que je découvre ? VISTA ! Le nouveau système d’exploitation de Microsoft.

La terreur me gagne, car on n’en dit pas vraiment du bien dans les gazettes. Je demande donc à un spécialiste de venir préparer le terrain. Il m’installe le minimum, soit Internet, les différentes protections (antivirus, pare-feu, anti spy, anti-phishing, adware… ­­–de nos jours, il faut être blindé comme un char d’assaut pour communiquer, vive le siècle de l’information !) Outlook et la bureautique : Word, Excel, etc… Il y passe déjà 3 heures (à mes frais…) et je le quitte, pensant que le plus gros est fait…

Douce illusion !

Travaillant beaucoup par mails, mon premier souci est de rapatrier mes anciens messages, que j’avais soigneusement sauvegardés via un logiciel downloadé tout exprès, car chacun sait qu’Outlook est un vrai capharnaüm à sauvegarder : il faut penser aux différents dossiers archives, aux compte mails, aux carnets d’adresse… Ne manque que l’âge du capitaine…

Je branche donc ce super logiciel qui est censé tout faire automatiquement et j’essaie de rapatrier les messages. Au passage, le clavier est différent de l’ancien : la touche « DEL » ne fonctionne plus de la même manière et j’erre un moment avant de trouver le truc. Je mets également une demi-heure à retrouver l’explorateur de Vista, qui se cache quelque part, mais où ? Question suivante, une fois trouvé : la présentation est incompréhensible, comment revenir à quelque chose d’utilisable ?

Enfin, j’arrive à récupérer ma sauvegarde d’Outlook via le réseau Ethernet que mon technicien a eu la présence d’esprit de mettre en place (brave homme !) et qui me permet de me relier à mon ancien PC. Plein d’espoir, j’actionne le logiciel de sauvegarde pour retrouver mes messages. Mais je m’aperçois alors que j’avais une version du logiciel de sauvegarde, qui permet de faire autant de sauvegardes que l’on veut mais non les restitutions, sans qu’on en soit prévenu en aucune manière. On peut légitimement se demander à quoi peut servir un logiciel de sauvegarde qui ne permet que de sauvegarder les données mais non de les récupérer. Bon coup commercial de la part de l’éditeur qui diffuse sa version d’essai en recommandant de s’en servir, sans prévenir qu’elle ne sert à rien !

Je commence à craindre le pire car j’ai plusieurs années de travail en stock et les perdre me terrifie. Je saute sur mon Internet favori pour aller consulter le site de l’éditeur. Celui-ci me propose simplement d’acheter le logiciel complet. Avant de donner mon argent à cet escroc, j’essaye de m’en sortir en exportant les messages depuis l’ancien Outlook puis en les réimportant dans le nouveau, ce qui est théoriquement la méthode normale.

Microsoft n’a jamais du prévoir qu’on puisse changer d’ordinateur, car cela se traduit par un cafouillage monstre : duplication de fichiers, pertes d’adresses… Encore bravo à notre Bill GATES, que j’ai de plus en plus tendance à prendre pour l’ennemi public n° 1. A côté de lui, le bon vieux « SPECTRE » de James BOND est un gentil capucin !

Devant cet échec, je me résous à acheter le logiciel salvateur. Je dégaine mon « e-card » car je me méfie un peu et ne veux pas lancer sur les ondes mon n° de carte bleue. Je la réinstalle et tout confiant, l’ouvre (pour les néophytes, je signale que chaque réinstallation de logiciel prend au minimum 15 mn avec un redémarrage quasi-systématique qui vous fait perdre les quelques travaux que vous pourriez entreprendre en attendant…).

Un message m’informe alors que cette version est incompatible avec Vista. Je suis d’un calme olympien aujourd’hui. Je clique, clique et reclique, pour atteindre enfin le site de l’éditeur. La mise à jour est possible et le download se passe bien. Je retourne sur le site du logiciel de sauvegarde pour payer. J’obtiens la facture, que je veux imprimer pour ma comptabilité.

Mais pas d’imprimante ! Evidemment, elles ne sont pas installées. Je cours vers le stock de cartons et d’enveloppes où je conserve les CD d’installation de multiples items informatiques achetés. Récupération de la bonne boîte (pour une fois, je ne l’ai pas égarée… La chance me sourit !), insertion du CD dans le lecteur et démarrage. Mais nouveau message : incompatibilité avec VISTA (pourtant, l’imprimante n’a que 3 mois !).

Je cherche si une autre imprimante peut être utilisée, mais c’est pire : plus anciennes, elles utilisent une prise « parallèle » (les spécialistes me comprendront) et les nouveaux PC n’en comportent plus. Je n’ai plus qu’à les jeter, dont une imprimante laser de prix… Microsoft a bien calculé son coup pour faire renouveler toute l’informatique mondiale !

Nouveau coup d’Internet pour essayer de trouver un pilote compatible. J’en trouve deux, un pour Vista 32 bits, l’autre pour VISTA 64 bits. Mon Dieu, quel VISTA ai-je, rien n’est indiqué nulle part ! Ce système a été envoyé par le Diable pour nous mettre à l’épreuve. Si on survit, on doit pouvoir tout supporter ensuite (même une défaite de l’équipe de France !)

L’imprimante est enfin installée. Malheureusement, j’ai été déconnecté du site du fournisseur de logiciel. Je me rebranche et essaye de récupérer la facture. C’est alors qu’il me demande un mot de passe, censé m’avoir été envoyé par mail. Mais je n’ai pas de mail puisque mon Outlook n’est pas encore opérationnel. C’est justement pour pouvoir l’utiliser que j’ai besoin du logiciel !!! Là, je commence à craindre le pire !

Mais j’ai faux, car le téléchargement du logiciel a bien eu lieu (comment ? Mystère !) et je peux l’installer. J’arrive alors à resauvegarder mes anciens fichiers de mail puis à les réintégrer sur mon nouvel Outlook (une heure chaque fois…). J’ai commencé à 6 h ce matin et il est midi. Je n’ai toujours pas pu travailler, n’ai toujours pas la facture du logiciel et tout reste encore à faire : j’ai une bonne vingtaine d’applicatifs à installer. Il va me falloir un mois à ce rythme-là, en sus de mon travail….

13 h 30. Un rapide repas et me voilà tout ragaillardi, prêt à affronter l’adversité.

J’ouvre Outlook pour essayer de recevoir les mails en attente. Mais les comptes e-mails sont absents, de même que tous les contacts (j’en ai des milliers) ! Le fournisseur est astucieux de faire payer les clients avant qu’ils ne puissent expérimenter le produit.

Je veux revenir sur son site afin de consulter le mode d’emploi. Un message m’avertit « Un problème est à l’origine du dysfonctionnement de cette application. Windows vous préviendra si une solution est disponible. » Je ne sais pas de quelle application il s’agit, mais cela semble sérieux… C’est de plus en plus inquiétant…

Ne pouvant strictement rien y faire, je fais ma mule : j’enfonce ma tête dans mes épaules et je continue. Au bout de n essais et n redémarrages, mon Outlook est enfin prêt à l’action.

Maintenant passons à l’antispam, car 90 % des messages que je reçois, comme la plupart des Internautes, sont non désirés, voire infectés par des virus, soupçonne-je. Je vais quêter le fichier d’installation que j’avais soigneusement rangé dans un répertoire lors de l’achat. L’installation s’effectue normalement et tout semble aller bien… Sauf que, quand je veux scanner les mails en attente, rien ne se produit…

En fait l’anti-spam doit normalement reprendre les comptes dans Outlook (ce n’est pas grave si vous ne suivez pas, vous non plus…) mais il ne les trouve pas, car VISTA a eu la suprême astuce de modifier tous les répertoires internes du système par rapport aux WINDOWS précédents. Il est ainsi sûr que la plupart des logiciels anciens ne fonctionneront plus… Encore génial pour faire renouveler toute l'informatique !

Devant une telle habilité à compliquer les choses, on ne peut être qu’admiratif et répéter incrédule : merci Bill !

Je reprogramme donc mes comptes à la main, ce qui demande un certain savoir-faire pour dompter les pop, smtp et autres mots de passe… Cela ne fonctionnera d'ailleurs pas bien et il faudra que le technicien revienne…

Il est 16 h 45. Je peux enfin actionner à peu près mes comptes. En prés d’une journée, une bonne centaine de mails m’arrivent. Mais, bizarre, aucun n’est filtré : mon anti-spam aurait-il perdu la mémoire de la liste des expéditeurs proscrits, élaborée patiemment depuis un an ?

Et oui, l’éditeur du logiciel, lui aussi n’a pas pensé que l’on change parfois d’ordinateur. La « liste noire » des expéditeurs véreux a disparu (il y en a des centaines…). Il ne me reste plus qu’à la reconstituer patiemment…

Finalement, j’arrête. J’ai réinstallé à peu près Outlook en une journée. Je n’ai toujours pas de carnets d’adresse et à chaque connexion les mots de passe me sont redemandés, ce qui n’est pas une mince affaire lorsqu’on a de nombreuses adresses e-mail comme moi…

Des lecteurs, en lisant cette histoire, me prendront certainement pour un débile et se gausseront : « il n’avait pas la bonne version des logiciels ! iI se noie dans une goutte d’eau ! ».
Rendez-vous à leur prochain VISTA !
On verra qui rira le dernier !

LVPC

vendredi 11 avril 2008

SOS, gouvernement en péril !

Les élections avaient enflammé nombre de français. Les projets du Président étaient clairs et ses débuts furent époustouflants : il relança l’Europe, revalorisa le travail, lutta contre les déficits, traqua les mafias des banlieues, libéra les otages, et, moyen le plus sûr pour redresser l’économie, aida l’industrie à gagner de gros contrats…

Mais, emporté dans son action tourbillonnante, il comprit mal la France d’ « en bas ». Les ennuis commencèrent lorsqu’il se donna une image de dilettante richissime, côtoyant le jet set et se permettant un faste contrastant avec les difficultés journalières des millions de français, confrontés à une hausse du coût de la vie sans précédent. Un Euro devenait de plus en plus l’équivalent du Franc ancien, entérinant ainsi une multiplication par 6 des prix en quelques années. La pauvreté se répandait dans le pays.

L’action gouvernementale devint de plus en plus incohérente, au moins en apparence :

Le gaz augmenta fortement alors que GDF faisait des profits énormes. Idem pour la SNCF et la carte « familles nombreuses » que l'on annonça réduite alors que SNCF était largement bénéficiaire.

On diminua le RSA, qui était un excellent moyen de ramener les inactifs au travail, alors qu’on prônait sur tous les toits qu’il fallait travailler davantage.

On voulut limiter les dépenses de santé mais on obligea les « patients » à passer par leur médecin traitant avant d’aller chez un spécialiste, ce qui doubla leurs frais.

De nombreux tribunaux, hôpitaux et autres casernements disparurent, semant la désolation et le chômage dans les régions.

On soutint les droits de l’homme et on condamna les agissements de la Chine dans ce domaine, mais, à l’occasion du passage de la flamme olympique, on fit tout pour empêcher d’agir les défenseurs de ceux-ci, alors que cette contestation était à l’évidence le moyen non-violent le plus efficace pour ramener les chinois à la raison. La France, pays des droits de l’homme, avait honte…

On répéta à l’envie qu’il n’y avait plus d’argent dans les caisses, mais on en trouva toujours pour des dépenses inutiles ou inadaptées : combien coûta la protection de la flamme ? L’accueil de Khadafi ? La hausse des rémunérations des députés ? Ne pouvait-on pas réduire provisoirement un peu les dépenses de défense pour aider la France à se relever tant qu’aucune menace n’existait ?

Les économies forcenées cassèrent aussi la dynamique économique et le déficit finalement s’aggrava.

Les français ne comprenaient plus un président qui s’était fait le champion du pouvoir d’achat et de la prospérité. Sans doute les mesures prises avaient-elles une justification, mais les explications manquaient et le gouvernement paraissait de plus en plus planer sur un nuage, à des lieues des préoccupations journalières de ses citoyens.

Quelle que soit sa politique, un gouvernement ne peut agir efficacement et durablement sans l’appui de sa nation. Pour cela un message clair, cohérent et mobilisateur est indispensable.

Sinon il est condamné à se heurter à des oppositions grandissantes, l’empêchant d’agir.

La communication et le dialogue sont les prix à payer pour la démocratie.

Le Vilain Petit Canard

lundi 24 mars 2008

Les patrons félons

Quelle époque que celle où les « grands patrons » profitent de leur position pour empocher des sommes fabuleuses ! Denis Gautier-Sauvagnac, l’ancien président de l’UIMM (fédération patronale de la mécanique) vient de se voir attribués 2.6 millions d’Euros alors qu’il a été licencié pour avoir géré une caisse noire de 600 M€. Dans ce triste palmarès, il succède ainsi à Pierre Messier, Noël Forgeard et autre Daniel Bernard, patron de Carrefour, rois des parachutes dorés et des stock-options.


Allez-y, messieurs, servez-vous ! Que le savoir-faire de ces hardis entrepreneurs serve d’exemple aux fonctionnaires des impôts pour puiser dans les caisses de l’Etat, aux dirigeants des caisses d’assurance maladie dans celles de la sécurité sociale, à ceux de l’UNEDIC dans celles du chômage !

On ne voit d'ailleurs pas pourquoi cela s’arrêterait là. Pourquoi l’homme de la rue ne volerait-il pas l’acier des rambardes d’autoroute, les banquettes des TGV, les médicaments des hôpitaux ! Ce ne serait que saine justice !

Rappelons quand même que l’homme a mis des millénaires pour sortir de la barbarie, pour construire des règles sociales qui permettent à tous de vivre (à peu près) en paix. Revenir au chacun pour soi, c’est nier tout le progrès de nos civilisations, toute la richesse de notre culture et de notre philosophie. On attendait autre chose des dirigeants de nos grandes entreprises !

Rappelons aussi que l’entreprise est avant tout un système collectif de production au sein de laquelle actionnaires, dirigeants et salariés jouent simplement des rôles différents, sans qu’il y ait une supériorité humaine quelconque des uns sur les autres. Si le patron, parce qu’il a le pouvoir, se décrète supérieur et empoche à ce titre la richesse collective, on en revient en fait à la loi du plus fort, à la préhistoire de la civilisation....

Rappelons enfin que l’entrepreneur gagne de l’argent grâce au travail de ses personnels, et que ceci implique que les profits soient partagés avec ceux-ci. S’il ne le fait pas, il abuse de ses salariés de la même façon qu’un escroc abuse ses gogos.

Alors, Messieurs les patrons, redescendez sur terre ! Ce n’est pas parce que le code pénal vous ignore alors qu’il punit le hold’uper ou l'aigrefin courant, que vous devez vous exonérer de toute honnêteté morale et de toute dignité !

Tant que nous aurons ainsi des patrons qui ne sont pas des entrepreneurs, mais tout simplement des malfrats, les français auront bien du mal à aimer leurs entreprises !

Le Vilain Petit Canard

mardi 18 mars 2008

L’école réhabilitée

Actualité :


On s’aperçoit de plus en plus que le niveau des élèves dans les matières de base (français, orthographe, calcul…) baisse tandis que, dans les facultés, les étudiants s’entassent dans des filières sans débouchés. Ci-après une petite fable sur le sujet (de la fiction ? Oui mais pas tout à fait...)

A cette époque, l’école bien mal fonctionnait :


Dans de nombreux endroits, les élèves n’écoutaient pas, oubliaient leurs livres, ne faisaient pas leurs devoirs, chahutaient...

Car ils ne risquaient plus aucun châtiment

La direction nationale de l’école avait rendu les renvois difficiles et proscrit les redoublements.

Dans tout le pays, le niveau des étudiants baissait.

Certains arrivaient au Bac en sachant à peine lire et compter.

La direction ne voulait également pas tenir compte des besoins du pays pour répartir les élèves en fonction des débouchés.

Beaucoup d’entre eux s’entassaient donc dans des filières sans avenir tandis que l’on manquait cruellement de professionnels dans d’autres métiers.

Tout ceci donnait l’impression aux jeunes que les études ne servaient à rien.

Et qu’il était bien préférable de savoir chanter ou jouer au football que de se donner du mal pour apprendre ses leçons.

Le roi désigna un nouveau Ministre de l’éducation et ce fut l’époque des grandes réformes de l’enseignement :

Il rétablit les sanctions et l’autorité dans les lycées : des maîtres sur leurs élèves, des responsables d’établissements sur les maîtres, de la direction nationale sur les responsables d’établissements.

Il s’agissait d’une autorité « participative », menée dans la concertation.

Il allégea les programmes des premiers cycles et les cibla sur les bases utiles dans la vie courante, y compris la connaissance générale de la nature, de la cuisine, du bricolage, des arts, des lettres, des institutions…

Il instaura des diplômes progressifs, dès le brevet, permettant ainsi à chacun de s’arrêter et de trouver un poste en fonction de ses capacités et de ses aspirations.

Il mit en place des études prévisionnelles des besoins du pays en emplois et une adaptation permanente des filières d’enseignements à ceux-ci. L’élève choisissait désormais son orientation en connaissant sa future profession, en fonction des possibilités. Il était quasiment sûr d’y arriver.

Aussitôt, l’état d’esprit général changea dans les écoles, collèges et lycées.

Les élèves avaient maintenant un but et faisaient des efforts en sachant qu’ils en seraient récompensés

Les professeurs n’étaient plus chahutés. Ils étaient contrôlés, ce qui encourageait les meilleurs et stimulait les moins impliqués.

L’image de leur profession ainsi se rétablit.

Les professeurs comprirent que jusqu’ici,

Ils n’avaient pas satisfait à leurs vraies missions, celles qu’attendaient les enfants, les parents et la société

Et que, plus on est utile, mieux on est reconnu et plus agréable est le métier.

LVPC

lundi 3 mars 2008

La démocratie virtuelle

En parcourant le dictionnaire, j’ai découvert que la démocratie est la prise de pouvoir par le peuple.

Ah, je ne savais pas que j’avais le pouvoir… Mais je ne dois pas être le peuple. Le peuple doit être un individu mystérieux qui se cache soigneusement et que personne ne connaît. Il tire les ficelles de nos ministres depuis sa tanière, bien dissimulé.

Certes, je vote de temps en temps et j’ai alors chaque fois quelques minutes de jouissance en réalisant que je tiens le sort de nos « grands » entre mes mains. Mais c’est bien trop court !

En plus ce pouvoir est finalement surtout virtuel : Les candidats promettent tout puis les élus en font ensuite à leur tête et notre opinion compte alors pour du beurre.

Ce système, basé sur les élections, favorise aussi surtout les beaux parleurs, ou bien les très riches qui peuvent se payer des campagnes de communication. Le vulgum pecus comme vous et moi, même s’il est sérieux et bourré de bonnes idées, n’a aucune chance.

Je verrais bien pour ma part la même procédure que pour nos embauches : une fiche de poste, avec des critères d’expérience et de compétence puis un examen préalable à réussir par tout candidat avant que nous ne fassions le choix final. Nous serions ainsi assurés de ne pas élire un voyageur de commerce.

Et cela serait d'ailleurs bénéfique pour le monde entier. Car, que celui-ci irait bien mieux si les différents gouvernants étaient compétents ! S’ils avaient autant de qualité que celles qu’exige de nous la moindre offre d’emploi : être sérieux, intelligent, fiable, travailleur, honnête, et accepter un petit salaire…

Nos dirigeants devraient aussi être jugés à leurs résultats, avec un rapport détaillé tous les trois mois… Et, s’ils gaspillaient nos deniers, acceptaient des prébendes ou bien nuisaient à certains, ils seraient passibles des mêmes sanctions que tout un chacun.

Hop en prison ceux qui, en leur temps, ont conseillé d’acheter des Eurotunnels ! Au bagne les génies qui ont accepté que nos banlieues se transforment peu à peu en coupe-gorges ! 10 ans de TIG (travaux d’intérêt général) aux irresponsables qui ont creusé notre déficit national !

Ah, cela remuerait !

Et puis, ensuite, puisque je suis sensé être au pouvoir, j’aimerais bien être consulté pour les grandes orientations. Je voudrais aussi que ces messieurs répondent à mes lettres, autrement que par : « M. le Ministre vous remercie de votre missive dont il fera le plus grand cas », c’est-à-dire en jargon politicien directement la poubelle.

Ainsi, les citoyens reprendraient-ils goût à la politique et participeraient-ils davantage. Il y aurait moins de protestations face à chaque décision et plus de civisme. Tout le monde y gagnerait, y compris nos dirigeants eux-mêmes.

Il est vrai qu’il ne resterait pas grand monde pour oser se présenter. Il deviendrait aussi difficile de trouver un candidat que de faire venir un plombier un samedi à 6 heures du soir. Il faudrait recourir à des immigrés…

Heureusement, ce n’était qu’une fiction. Ce n’est pas prêt de se réaliser…

Le Vilain Petit Canard

samedi 1 mars 2008

L’industrie pré-moderne

Rapport sur l'historique de l'industrie daté du 10 Mars 2250

Cette histoire s’est passée il y a bien longtemps.

L’industrie s’était alors fortement développée en France, mais elle était encore à l’état sauvage. Comme du temps de la ruée vers l’or, elle vivait une course irraisonnée à l’argent.

Les entreprises faisaient de gros bénéfices et pourtant licenciaient afin d’accroître encore leurs gains, elles n’hésitaient pas à polluer les pays mal protégés pour éviter quelques dépenses, les patrons se versaient des primes et salaires colossaux alors que leurs employés avaient du mal à survivre…

Dans ce Far-West industriel, les dégâts étaient élevés : chômeurs de tous âges laissés sur le bas-côté, jeunes sans avenir des zones, smicards vivotant, cités désertées suite à une délocalisation, évasions de capitaux hors du pays et, finalement, extension de la pauvreté dans beaucoup de pays au profit de quelques grandes fortunes.

Et tout cela au-dessus des lois : alors que le moindre dol à votre voisin vous conduisait au tribunal, le patron pouvait exploiter ses salariés puis les laisser sur le sable, sans ressources, avec des dommages certains, sans encourir la moindre peine. De la même façon que les barons du moyen-âge lançaient dans leurs batailles des nuées d’hommes tout en prenant le thé, des dizaines de milliers d’existences étaient détruites sans que les PDG soient le moins du monde inquiétés.

Au lieu d’aider à la construction des sociétés, les entreprises reproduisaient ainsi avec retards les frasques de l’ancienne monarchie, lorsque ducs et princes harassaient serfs et vassaux dans leur seul intérêt et se battaient entre eux.

Les entreprises avaient oublié qu’elles sont avant tout une organisation sociale servant à fédérer les efforts pour réaliser des productions complexes. Les entrepreneurs avaient oublié que leur première mission était de conduire avec équité le groupe humain dont ils étaient responsables, et que c’était finalement lui qui créait la richesse et qui les mandatait, eux, les coordonnateurs.

Plusieurs affaires mirent le feu aux poudres : D'abord, plusieurs Présidents s’attribuèrent de très fortes primes alors que leurs sociétés se portaient mal et que des efforts importants étaient demandés aux personnels. On découvrit aussi des actes délinquants un peu partout : accords illicites entre producteurs pour maintenir les prix au plus haut, caisse noire considérable dans une fédération patronale, abus de position dominante… C’était la jungle…

Malgré tout, cet âge d’or pour les exploiteurs se maintint encore tant qu’ils pouvaient trouver des salariés acceptant leurs conditions dans les pays en voie de développement. Mais peu à peu, ceux-ci protestèrent également et rejoignirent la cohorte des protestataires des pays développés.

Contraints d’agir sous la pression de leurs électeurs, les hommes politiques votèrent alors à l’échelon mondial des lois pour réguler le monde des entreprises :

• Celles-ci durent respecter une juste répartition de leurs profits entre leurs actionnaires, leurs personnels et leurs investissements

• Elles durent assumer les conséquences de leurs décisions qui entraînaient des dommages à leurs salariés ou au milieu

• Les abus des patrons firent l’objet de sanctions pénales. Un délit d’abus du travail et des efforts d’autrui fut institué.

Ce sont ces mesures qui marquèrent le début de l’ère nouvelle et notre renaissance économique. C’est grâce à elle que l’entreprise a retrouvé aujourd’hui sa vocation citoyenne, qu’elle veille à l’environnement et contribue positivement au développement de l’humanité.

Sans elles, les menaces que nous avons eu à surmonter : réchauffement de la planète, pénurie des ressources naturelles, surpopulation, pollutions… nous auraient conduites au désastre.

LVPC

mardi 26 février 2008

L'arbre qui cache la forêt

Actualité du 23 Février 2008
Alors qu'il visite le Salon de l'agriculture, Nicolas Sarkozy serre de nombreuses mains dans l'assistance. Un homme refuse sa poignée de main en disant « Ah non, touche-moi pas ! Tu me salis ! ». Nicolas Sarkozy réplique : « Eh ben casse-toi alors, pauv' con ! ». Cette réplique va faire le tour du monde et restera attachée au nom de Nicolas SARKOZY.


Il y a quelques jours, le Président Français, de visite au salon de l’agriculture, a rabroué un quidam qui l’avait insulté, il l’a traité de « pauvre con » puis l’a prié de « se casser ».

Aussitôt, nos bons commentateurs, qui pourtant font d’ordinaire peu de cas de la morale en n’hésitant pas à s’attaquer à la vie privée des gouvernants et autres stars, ont poussé des hauts cris : cet homme n’est pas digne d’être Président ! Nous nous sentons offensés au nom de la France ! Sarkozy perd les pédales !

Moi, je m’interroge. Il faut certes éviter que le débat politique ne se transforme en combat de charretiers, mais un peu de « vérité humaine » ne me déplait pas. Pourquoi toujours ce langage « diplomatique » dans lequel, lorsqu’on vous félicite, on n’en pense pas un mot et dans lequel on multiplie les promesses tous azimuts tout en sachant pertinemment qu’on ne les tiendra pas ?

Pour ma part, je ne récuserais pas des politiques qui nous parleraient avec notre langage de tous les jours, qui iraient dans les banlieues lépar aux keufs et aux meufs (traduction pour les néophytes : parler aux hommes et femmes) ou à Amiens vir les gins de ch’nord (voir les gens du nord).

Peut-être que, alors, ils nous comprendraient mieux et nous écouteraient davantage.

Toujours est-il que la France est toujours aussi étonnante : elle s’insurge pour le détail secondaire et accepte passivement les catastrophes. Elle descend dans la rue parce qu’elle refuse de payer 1 € sur les consultations médicales mais ne dit mot sur le déficit béant du budget qui reporte l’énorme dette sur nos enfants.

Elle proteste parce qu’une procédure n’a pas été bien respectée (en l’occurrence l’avis du conseil constitutionnel sur le maintien en rétention des personnes dangereuses) et non parce que des délinquants condamnés mais non emprisonnés courent librement dans les rues.

Elle doit adorer piétiner lors des grèves des transports publics puisqu’elle soutient la lutte contre le service minimum.

Elle a un Président dynamique et travailleur qui prend à corps ses grands problèmes et fait travailler d’arrache pied gouvernement et parlementaires, mais elle ne voit que ses aventures personnelles, son dodelinement et ses excès de langage.

France, pourquoi toujours confondre l’essentiel et l’accessoire ? Pourquoi toujours te laisser distraire par les peccadilles au lieu de te pencher sérieusement sur tes problèmes, en essayant d’en comprendre les causes réelles et les vraies solutions ?

Pourquoi te laisser toujours séduire par les beaux parleurs ?

Femme fière, tu devrais au contraire redresser la tête, étudier tes dossiers, voir ce qui réussit ailleurs et t’en inspirer, en un mot être sérieuse.

Tu as qualifié ton Président de « bling-bling ». Mais es-tu sûre que ce ne sont pas tes propres œillères qui t’empêchent de voir le reste ?

Le vilain Petit Canard

Si ce blog vous plait, faites-le connaître !

dimanche 17 février 2008

Le roi immobile

Nous avions à cette époque un roi très actif, qui multipliait ses interventions dans tous les domaines. Il était intelligent et efficace, et faisait progresser tous les dossiers qu’il abordait, pour le grand bien de la France. Le pays, en perte de vitesse dans l’évolution mondiale et en proie à d’intenses dysfonctionnements, en avait bien besoin

Tout aurait donc été parfait si le souverain n’avait un grave défaut : une certaine inconséquence, au moins apparente.

Chaque fois qu’il réussissait une belle avancée, il la gâchait par une maladresse qui annihilait son succès aux yeux des français. Car, comme toujours, dans le plus beau des tableaux, c’est le petit défaut qui monopolise l’attention.

Ainsi, avant de devenir le dirigeant suprême, il avait été ministre de l’intérieur. Il s’était attelé au rétablissement de l’ordre dans les zones défavorisées, alors en proie aux trafics en tous genres, feux de voitures et autres saccages.

Il était encouragé par tous. Mais, après un meurtre particulièrement sordide, il traita les malfrats de racailles et menaça de les « karchériser », c’est-à-dire de les massacrer de façon sauvage. Ainsi, au lieu d’apparaître comme un sauveur il se rangea dans la même catégorie qu’eux et déclencha les vastes émeutes qui suivirent.

Il encouragea la police à rétablir l’ordre, ce que tout le monde approuvait, mais il supprima en même temps la police de proximité et ordonna la multiplication des amendes et des contraintes sur les citoyens courants, dispersant ainsi les forces de l’ordre et les condamnant à l’inefficacité.

Il fit revenir l’école à ses fondamentaux, l’écriture, la lecture, le calcul, la culture générale, les valeurs, qui manquaient dramatiquement aux jeunes générations, mais il imposa en même temps l’exigence morbide de faire assumer par chaque tout jeune enfant le souvenir d’un enfant mort pendant la dernière guerre, ce qui concentra les débats et fit oublier le reste.

Il demanda des efforts à tous pour redresser l’économie mais tripla son propre salaire et s’afficha dans le plus grand luxe.

Il dit vouloir redynamiser l’industrie mais maintint la chape de réglementation, de contrôles et de formalisme qui l’ankylosait.

Son épouse sauva des infirmières sauvagement retenues en otage en Lybie et devint une héroïne nationale, mais elle le quitta aussitôt.

Il vilipenda la justice pour sa lenteur et son inefficacité mais supprima en même un grand nombre de tribunaux…

Le roi travaillait donc beaucoup, mais il n’avançait pas et était de moins en moins soutenu par l’opinion.

Car un pays est comme un bateau : si on navigue sans être porté par le vent et si on vire tout le temps de bord, on ne progresse pas.

LVPC

Si ce blog vous plait, faites-le connaître !

samedi 16 février 2008

La mort guette

 
Il y a deux périodes dans la vie
Celle où on ne pense pas à la mort
Puis celle où on l’attend
Celle où cesse l’éternité
Et commence le temps du temps compté

Celle ou l’on n’est plus sûr
De finir ce que l’on commence
Celle où l’on s’active fébrilement
Pour terminer ses rêves

Celle où on veut laisser une trace
Avant de s’effacer
Celle où l’on colle à ses amis
Pour tuer sa solitude

Car on est seul
Epouvantablement seul
Lorsque la faucheuse arrive.

LVPC

samedi 9 février 2008

Nous sommes tous des OGM



Actualité su 7 Février 2008
L’adoption par le Sénat en première lecture d’un projet de loi sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) rallume le débat entre partisans et opposants à ces plantes.

Si vous aimez la bêtise, alors vous adorerez la diatribe typiquement française sur les OGM :

Ainsi, voici des plantes qui ont été modifiées pour mieux résister aux ravageurs et aux maladies, et qui permettent donc de réduire, voire d’éviter, le recours aux pesticides et autres herbicides.

Le débat écologique auquel elles donnent lieu en France est épique :

D’un côté, le monde entier —sauf nous— cultive de plus en plus ces malheureux végétaux, et cela depuis plus de 10 ans, sans avoir constaté le moindre danger grave. De l’autre, les produits agressifs utilisés pour protéger nos cultures polluent nos rivières et nos nappes d’eau profondes, stérilisent nos champs, tuent les abeilles et sont soupçonnés de menacer notre propre fertilité.

Ces conséquences sont sans commune mesure avec les quelques nuisances ponctuelles recensées réellement à propos des OGM.

De deux périls, la sagesse commande de choisir le moindre. A moins d’adorer les produits chimiques, un esprit rationnel conclurait donc, comme d'ailleurs le reste de la planète hormis nos écolos, en faveur de ces végétaux innovants, tout en décidant de suivre avec attention leur mise en œuvre.

Nous sommes d'ailleurs tous, comme tous les êtres vivants et y compris nos « verts » eux-mêmes, des OGM. Mère nature n’arrête pas de créer des mutations, et c’est grâce à elles que nous ne sommes plus de simples cyanobactéries perdues dans les abysses bouillonnants des volcans sous-marins. Les mutations, c’est toute l’histoire de la vie, de notre vie.

C’est aussi toute l’histoire de l’agriculture, puisque les superbes roses que nous proposent les fleuristes, les pélargoniums et pratiquement toutes les plantes cultivées aujourd’hui ont été patiemment sélectionnées par nos jardiniers après d’intenses croisements génétiques.

Cette évolution permanente se déroule en outre sans toutes les précautions prises en laboratoire par nos experts modernes. La nature rate d'ailleurs presque toutes ses tentatives. Elle crée en permanence des créatures dangereuses, des virus et bactéries insoignables, des plantes allergisantes… C’est une douce illusion que de croire que seul ce qui est « naturel » est bon.

En toute logique, nos irréductibles devraient donc réclamer d'abord l’interdiction de la nature et des jardiniers avant de s’acharner sur les OGM.

Mais, comme nous l’avons déjà dit, ils sont eux-mêmes des OGM. Alors, combien de temps ces nouveaux Diafoirius faucheurs vont-ils nous polluer ? Espérons qu’ils ne sont que l’une de ces mutations sauvages que tente en permanence la vie, qui sont mal adaptées et qui disparaissent rapidement.

Le Vilain Petit Canard

vendredi 8 février 2008

Mon chien avait encore raison !

On nous a dévoilé hier les statistiques du commerce extérieur français. 40 milliard d’euros ! Excusez du peu : 8 fois la perte de la Société Générale, 6 700 Euros par français, soit 5 mois de SMIC, impressionnant !

Cela ne m’aurait toutefois pas empêché de dormir si, en réfléchissant, je n’avais pas réalisé que, tout cet argent, finalement, s’était envolé alors que nous en avions bien besoin, moi y compris. Au lieu de cela, en ce moment, quelque chinois (je n’en veux pas particulièrement aux chinois mais ce sont eux qui accumulent le plus gros excédent) vivait sur mon dos grassement : on peut s’acheter pas mal de nems avec 40 milliards d’euros !

Certes, c’était la loi du commerce. La Chine et autre Inde font de bons produits à bas prix. Le monde entier les leur achete. Il est donc juste qu’ils en soient rétribués et gagnent bien leur vie (j’ai entendu dire que, à Shanghai, un nouveau milliardaire apparaissait toutes les semaines).

Mais ce qui est anormal, c’est que nous, nous n’arrivions pas à nous défendre contre eux, malgré tout notre bagage technologique, notre éducation, nos infrastructures, notre savoir-faire… On nous serine le haut niveau de l’Euro, les salaires de misère des ouvriers chinois, le prix du pétrole…

Mais nous savons tous que l’on arrive toujours à vendre, si l’on a de bons produits, de bons services et de bons commerciaux.

Mon chien, qui remuait vigoureusement la queue à côté de moi, était d'ailleurs d’accord, et il ne se trompe jamais. Il sait que je lui achète une pâté hors de prix afin de le garder longtemps, en dépit de mixtures concurrentes moitié moins chères (certainement de la viande avariée mélangée à de la boue d’égout, soupçonne-je). Et pourtant mon fournisseur prospére. C’était la preuve par neuf. Mon chien avait encore raison.

Ainsi, au lieu de nous morfondre, il faut nous battre, trouver les créneaux sur lesquels nos technologies nous apportent des avantages, soigner notre image, atteindre l’excellence. Nous sommes tout à fait capables de le faire.

Mais mon chien m’interrompit, avec son air de cocker battu, me faisant comprendre que ma bêtise lui faisait pitié. Ce n’était pas si simple, m’expliquait-il. Le gouvernement avait décidé des aides à l’exportation. C’était bien mais il soignait encore et toujours les symptômes et non la cause.

La cause m’interrogeai-je ? La bête me fixa droit dans les yeux. Mais oui, c’est bien sûr ! La cause est en nous-mêmes. Nous ne voulons plus nous battre, nous partons vaincu ! Nous sommes englués dans une réglementation omni-présente, dans des procédures rigides, dans des débats internes sans fin… C’est l’armée gauloise face à Jules César, les bavards et beaux-parleurs face à des professionnels disciplinés et rusés !

Belle (c’est le nom de l’animal) se coucha à mes pieds en gémissant. Elle me signifiait que, si nous ne nous libérions pas de ces entraves, nous n’avions aucun espoir. Ce n’était pas des aides qu’il nous fallait, mais un nouveau challenge, un nouvel espoir, une nouvelle liberté…

Je m’interrogeais : en serons-nous capables ?

Belle se grattait l’oreille : elle n’y croyait pas…


LVPC

Si ce blog vous plait, faites-le connaître !

mardi 5 février 2008

Le salarié kleenex

Nos grandes entreprises modernes sont formidables !

D'abord elles deviennent gigantesques. Plus importantes que les Etats, elles jouent avec eux, délocalisant de ci et de là en fonction des avantages offerts.

Perdu dans un grand bureau à 20 000 km de ses salariés, leur PDG règne sur son empire en jonglant avec les chiffres, cherchant à définir la meilleure stratégie pour devenir le maître du monde.

Ses propres patrons, c’est-à-dire ses grands actionnaires, ne sont intéressés que par le profit à court terme, ce qui réduit à la portion congrue les investissements et les salaires. Parfait ! Moins on dépense dans ce domaine et plus c’est productif !

De leur côté, les spéculateurs boursiers jouent aux dés avec les dollars, alimentant les déséquilibres planétaires. Ah, l’ivresse des milliards qui s’échangent sans bruit d’une bourse à l’autre, sans bruit, sans bruit !

Derrière le décor, travaillant sans relâche dans l’espoir de poursuivre une carrière fructueuse dans l’entreprise, les salariés ont du mal à percevoir quelques euros de plus.

Vous me direz que c’est normal. A tous les niveaux, chacun tient sa place dans le grand cirque de l’économie : l’entreprise doit devenir énorme pour amortir des coûts de revient de plus en plus élevés, les investisseurs sont indispensables pour alimenter la machine à développer les richesses et les emplois, les boursicoteurs font circuler le tout, les salariés rament dans la soute pour faire avancer le navire, ils sont là pour ça !

Oui, mais je m’interroge… Sur quelle base repose ce mécanisme bien huilé ?

Si les salariés, lassés d’être les sacrifiés du système, ne s’investissent plus, qui fera tourner la mécanique à profit ? Qui entretiendra ces systèmes ultra-sophistiqués ? Qui viendra dans l’urgence dépanner l’usine en péril ?

Alors, Messieurs les patrons, ne jouez plus à scier la branche sur laquelle vous êtes assis. Vous êtes riches aujourd’hui, mais si vos salariés vous abandonnent, vous ne serez plus rien demain.

Respectez l’énorme dette humaine, faite de sueur, d’intelligence et de courage, que vous leur devez. Tous ces gens, que vous ne connaissez pas, sont vos vrais amis, ceux qui vous permettent de gagner. Ne les décevez pas !

LVPC

lundi 4 février 2008

Le roi et la star

Fable animalière

A cette époque, le pays venait d’avoir un nouveau roi.


Ce dernier avait été adoubé par les grands pairs du royaume parce qu’il avait beaucoup d’idées et de projets pour sortir le pays de la crise et de la désespérance dans lesquelles il s’enfonçait suite à l’inaction des gouvernements précédents.

Beaucoup d’animaux éraient miséreux, au chômage depuis longtemps et sans ressources. Le peuple des animaux plaçait donc beaucoup d’espoir dans le nouveau souverain.

Celui-ci commença effectivement par faire beaucoup de bien :

Contrairement à ses prédécesseurs qui avaient seulement réparti la pauvreté au gré des lobbyings et des rapports de force, il savait que, pour enrichir le pays, la seule solution était de conclure de gros contrats avec les pays étrangers.

Il multiplia les visites dans les pays les plus riches. Il en rapportait chaque fois des contrats fabuleux.

Il relança aussi l’union européenne des animaux (UEA), renforça la coopération avec de nombreuses nations et réaffirma le rôle international du pays.

A l’intérieur, il demanda plus d’efforts car c’était la seule solution pour redresser le pays : il accrut la durée du travail, réduisit le nombre des fonctionnaires, limita la gratuité des soins, reporta l’âge des retraites…

Il réussissait là où tous ses prédécesseurs avaient échoué.

Tout aurait été donc en bonne voie si ce grand président n’avait un talon d’Achille : sa soif de considération.

Comme ses occupations le tenaient éloigné de sa maison, sa compagne le quitta.

Il tomba alors amoureux d’un top modèle et en fit sa nouvelle femme.

Il se comportait depuis comme une star, posant pour les journalistes, paraissant à la une des magazines.

Son épouse continuait à éditer des disques et posait dans des revues et des sketches publicitaires.

Cela brouilla complètement son image vis-à-vis du peuple qui l’avait élu et sa popularité s’effondra.

Lorsqu’il intervenait, il n’était plus crédible. Chacun ne pensait qu’à ses photos de play-boy et aux photos dénudées de sa femme.

N’étant plus soutenues, ses réformes s’enlisèrent, accroissant encore le mécontentement.

Ainsi, pour avoir trop voulu paraître, il se perdit.

Car pour les affaires sérieuses, on préfère toujours la fourmi travailleuse au coq tapageur.


LVPC

lundi 28 janvier 2008

Ouragan sur la finance mondiale, les subprimes

Crise de l’immobilier aux Etats-Unis, baisse généralisée des bourses, le monde de la finance mondiale ressemble à ces après-midis sombres qui précédent les cyclones sous les tropiques, alors que les nuages s’accumulent et que le vent commence à souffler en tempête.

300 à 400 Milliards de dollars de perte dans le monde à cause des subprimes américains (soit le budget de la France), 666 Milliards de déficit du commerce extérieur américain, 150 Milliards de dollars de pertes suite à l’éclatement de la bulle Internet, et maintenant 5 Milliards de pertes à la société générale à cause des spéculations hasardeuses d’un seul « trader », le marché financier donne le tournis. Des sommes fantastiques s’échangent et virevoltent au-dessus de nos têtes sans aucun contrôle.

Nous avons du mal à percevoir de telles grandeurs, nous qui achetons notre petit crème 2 Euros, avons du mal à gagner quelques milliers d’euros par mois et avons des mots avec notre banquier si nous avons 10 € de découvert... C’est aussi le cas de nos entreprises, qui manipulent certes des sommes plus importantes, mais lilliputiennes à côté des énormités précédentes, d’autant plus qu’il s’agit seulement de pertes et non des capitaux manipulés… Le monde des financiers internationaux et le notre ne sont pas les mêmes.

D’un côté, il est normal que ces sommes soient colossales puisqu’elles émanent finalement de l’addition des activités des 6 milliards d’humains. Mais si, à l’échelon local, l’argent correspond à des échanges matériels bien concrets, au niveau du « marché financier », on tombe dans le domaine de la spéculation. L’argent devient « virtuel » !

Facile de faire fortune dans ces conditions : on vend 100 Millions de devises à Paris à 1,38 $ et on en rachète aussitôt autant à 1.37 $ à Toronto, avec un bénéfice immédiat de 1 Million d’Euros sans avoir rien déboursé. On joue aussi sur les actions, le cours des matières premières, comme on pourrait le faire sur le résultat du prochain match du Paris Saint Germain (mais, là, pas de suspens !) ou le succès du prochain « Johnny » (idem).

Et voilà la toute dernière venue, tout juste débarquée des States : la titrisation !

Qu’est cette dernière ? Illustrons simplement : supposons que vous prêtiez à votre voisin 1000 € sur 20 ans. Vous ne récupérerez votre mise que peu à peu et, en attendant, cet argent vous manque. Des financiers ont alors inventé un mécanisme astucieux : vous cédez votre créance à un autre investisseur, qui se paiera ensuite directement auprès de votre débiteur. Vous touchez ainsi de l’argent frais tandis que l’investisseur place son argent.

Alors que s’est-il passé ? De véritables escrocs ont vendu aux Etats-Unis des maisons à crédit à des personnes visiblement sans ressources suffisantes puis, malins, ont cédé les crédits correspondants à des banques. C’était super ! : les vendeurs encaissaient les chèques tandis qu’ils faisaient supporter le risque par les banques.

Tout cela a bien marché tant que le prix de l’immobilier montait, chacun pouvait rembourser en hypothéquant ou en revendant son logement. Mais dès qu’il a baissé, les défauts de paiement se sont multipliés. Rusées, les banques ont aggloméré les crédits « pourris » avec d’autres plus sains et cela dans la plus complète opacité. Au total, plus personne ne connaissait le risque réel encouru et les pertes ont été colossales, correspondant aux dizaines de milliers d’américains ne pouvant pas rembourser leurs prêts et obligés de quitter leur logement.

On pourrait dire que tout cela est assez moral et fait penser à l’arroseur arrosé. C’est bien fait pour ces grands financiers qui gagnent de l’argent facile.

Mais c’est oublier que ces énormes pertes dans l’économie virtuelle de la grande finance sont à la fin payées par l’économie réelle, c’est-à-dire par nous. D’abord par les milliers d’américains mis à la rue. Ensuite, ne rêvons pas, les pertes des banques seront financées par les frais qu’ils nous prélèveront. L’éclatement de la bulle Internet dans les années 2000 a entraîné la faillite de centaines d’entreprises. Les spéculateurs et les intermédiaires sur les matières premières se payent sur la baisse des prix d’achat, au détriment des producteurs. C’est le terrien de base qui fait in fine vivre tous ces intermédiaires et tous ces spéculateurs… L’argent ne pousse pas tout seul…

La morale de tout ceci ? On retrouve une vieille règle : l’obscurité et l’absence de contrôle laissent libre jeu à toutes les déviances.

Tant que le monde financier sera aussi complexe, peu transparent et incontrôlé, les escrocs et les profiteurs auront beau jeu d’en profiter. Et tant que ces derniers pourront sévir sans courir de risques sur leurs propres deniers, pourquoi s’arrêteraient-ils ?
Alors, lumière ! Mafias, spéculateurs et escrocs en tout genre profitent de la désunion des pays pour nous voler librement. Il serait temps de montrer que notre bêtise et notre inertie ont des limites. Créons un Tribunal Economique International (TEI) qui jugerait ceux qui gagnent ainsi des milliards sans apporter le moindre service en échange.

Œuvrons pour un « gouvernement » mondial qui fasse respecter les règles de bonne cohabitation entre pays.

Réagissons !

jeudi 24 janvier 2008

Petites maximes sur la politique

Mise à jour du 23/10/2009


En politique, vos amis sont pires que vos ennemis, car ce sont vos rivaux directs.

Pour savoir ce que fera un homme politique, n’écoute pas ce qu’il dit mais regarde qui sont ses électeurs et quels sont ses intérêts.

Etre pur en politique, c’est avoir des jambes de bois pour courir un 10 000 mètres.

Pour trouver des explications aux errements du monde, analyse les intérêts de ses dirigeants.

Les hommes publics qui sont honnêtes et responsables sont des saints.

La politique consiste à slalomer entre les obstacles. Elisons des skieurs !

Tout français est un opposant en puissance à toute décision

Chacun vote plutôt contre, rarement pour.

L’apport de la démocratie, c’est de pouvoir se séparer des mauvais dirigeants rapidement. Mais son talon d’Achille, c’est d’élire les beaux parleurs ou les milliardaires

La démocratie sera majeure lorsque, pour désigner ses représentants, elle fera comme dans les entreprises : une présélection sur la base des compétences des postulants, les électeurs assurant la désignation finale entre les seuls candidats retenus.

Une bonne façon de responsabiliser nos dirigeants publics ? : instituer un délit d’abus et de recel de biens publics, comme pour les biens sociaux, pour tous ceux qui prennent de mauvaises décisions alors qu’ils ont les éléments suffisants pour en prendre de bonnes.

La seule façon de rendre les responsables politiques honnêtes serait de leur permettre de mener leur carrière publique avec les seuls fonds publics, et de sanctionner réellement les contrevenants.

Tu veux devenir homme politique ? Exerces-toi en manageant avec succès ta propre famille ou ton propre village, et en n’acceptant aucune marque de reconnaissance pour ton action.
Le vilain petit canard

jeudi 3 janvier 2008

Mon voeu pour 2008 : que nos politiques nous chouchoutent !

Nos politiques sont admirables ! Lorsqu’on les écoute, les problèmes semblent promis à se dissoudre comme par enchantement dans les mois à venir du fait des actions qu’ils vont mener. Après les avoir entendus, on repart gonflés à bloc, certains d’avoir eu affaire à la personne la plus compétente et la plus clairvoyante de l’univers.

Ensuite, évidemment, le film ne se passe pas tout à fait comme prévu. Des opposants « idiots » multiplient les obstacles bêtes, la conjoncture est mauvaise, et le tout empêche nos génies de mettre en place ses projets. Ce n’est bien sûr pas de sa faute. On ne peut pas tout prévoir ! Ah, si on pouvait supprimer l’opposition et le monde extérieur !

Pourtant, j’ai parfois un doute. Prenez un exemple : la lutte contre la pauvreté. Il est clair qu’un pays comme le nôtre ne devrait plus voir des sans-domiciles mourir de froid en hiver. Autrefois, ceux-ci pouvaient au moins s’abriter dans les granges et on ne leur refusait pas un bol de soupe chaude. Saluons le progrès des morts d’aujourd’hui !

Bien entendu, tout politique, souhaitant le soutien de ses électeurs, se doit de décider un programme ambitieux en la matière. Et ce qu’ils font tous. Mais dès qu’arrive l’heure de construire les logements de secours, on s’aperçoit que chacun était d’accord pour faire héberger nos pauvres chez les autres, mais non près de chez lui, de peur de voir se dégrader le standing du quartier.

Et là, le politique se fait petit. Bien sûr, il n’avait pas prévu ça ! Les français sont vraiment impossibles ! Ce pays est ingouvernable !

L’opposition prend le relai et on s’écharpe gaiment sur les radios et télévisions. Ah, c’est bien ! On ne s’ennuie jamais en politique !

Pendant ce temps-là les sans abris continuent à vivre dans la rue ou à être hébergés dans des conditions déplorables. Et la mort continue à les traquer…

Ce qu’il y a de bien, c’est qu’on peut dire la même chose dans beaucoup de domaines. C’est plus simple pour cette chronique. Les discours passent, les problèmes demeurent.

Ah, si nous pouvions faire de même au travail, lorsqu’un collègue facétieux nous complique la vie et nous empêche d’atteindre nos objectifs ! Mais le patron, cet exploiteur, n’accepte malheureusement aucune excuse. Lorsque nous sommes chargés d’un projet, il nous faut penser à tout et nous débrouiller comme des grands pour surmonter tous les obstacles.

C’est d'ailleurs sans doute pour cela que l’industrie réussit l’impossible comme tous les appareils dont nous sommes harnachés le montrent. Heureusement, les politiques ne s’appliquent pas la même rigueur, il n’y aurait plus personne !

En fait, je suis méchant. Les orientations du gouvernement vont actuellement dans ce sens, chaque ministère recevant des objectifs précis et la comptabilité publique évoluant vers un financement par « projets ».

Mais faisons le vœu que les états d’esprit changent réellement, que les décideurs analysent bien les conséquences de leurs décisions et veillent à neutraliser celles qui sont négatives, qu’ils suivent ensuite ce qui se passe réellement et nous chouchoutent, comme ils le feraient pour leurs petits derniers…

Ainsi, pour l’élargissement de l’Europe, faisons le vœu qu’ils fassent en sorte que cela ne se traduise pas par une nouvelle vague d’immigrants sans travail, de faillites et de délocalisation. Pour l’économie, qu’ils sachent aider les entreprises françaises à se vendre à l’étranger et que cela donne de l’emploi pour tous. Pour les retraites, que la baisse annoncée et inéluctable des pensions faute de payeurs, soit compensée par l’arrivée de nouveaux travailleurs extérieurs...

En ce début d’année, nous pouvons croire au père Noël !

LVPC

Si ce blog vous plait, faites-le connaître !

L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net