Fable animalière
A cette époque, le pays venait d’avoir un nouveau roi.
Ce dernier avait été adoubé par les grands pairs du royaume parce qu’il avait beaucoup d’idées et de projets pour sortir le pays de la crise et de la désespérance dans lesquelles il s’enfonçait suite à l’inaction des gouvernements précédents.
Beaucoup d’animaux éraient miséreux, au chômage depuis longtemps et sans ressources. Le peuple des animaux plaçait donc beaucoup d’espoir dans le nouveau souverain.
Celui-ci commença effectivement par faire beaucoup de bien :
Contrairement à ses prédécesseurs qui avaient seulement réparti la pauvreté au gré des lobbyings et des rapports de force, il savait que, pour enrichir le pays, la seule solution était de conclure de gros contrats avec les pays étrangers.
Il multiplia les visites dans les pays les plus riches. Il en rapportait chaque fois des contrats fabuleux.
Il relança aussi l’union européenne des animaux (UEA), renforça la coopération avec de nombreuses nations et réaffirma le rôle international du pays.
A l’intérieur, il demanda plus d’efforts car c’était la seule solution pour redresser le pays : il accrut la durée du travail, réduisit le nombre des fonctionnaires, limita la gratuité des soins, reporta l’âge des retraites…
Il réussissait là où tous ses prédécesseurs avaient échoué.
Tout aurait été donc en bonne voie si ce grand président n’avait un talon d’Achille : sa soif de considération.
Comme ses occupations le tenaient éloigné de sa maison, sa compagne le quitta.
Il tomba alors amoureux d’un top modèle et en fit sa nouvelle femme.
Il se comportait depuis comme une star, posant pour les journalistes, paraissant à la une des magazines.
Son épouse continuait à éditer des disques et posait dans des revues et des sketches publicitaires.
Cela brouilla complètement son image vis-à-vis du peuple qui l’avait élu et sa popularité s’effondra.
Lorsqu’il intervenait, il n’était plus crédible. Chacun ne pensait qu’à ses photos de play-boy et aux photos dénudées de sa femme.
N’étant plus soutenues, ses réformes s’enlisèrent, accroissant encore le mécontentement.
Ainsi, pour avoir trop voulu paraître, il se perdit.
Car pour les affaires sérieuses, on préfère toujours la fourmi travailleuse au coq tapageur.
LVPC
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