vendredi 8 février 2008

Mon chien avait encore raison !

On nous a dévoilé hier les statistiques du commerce extérieur français. 40 milliard d’euros ! Excusez du peu : 8 fois la perte de la Société Générale, 6 700 Euros par français, soit 5 mois de SMIC, impressionnant !

Cela ne m’aurait toutefois pas empêché de dormir si, en réfléchissant, je n’avais pas réalisé que, tout cet argent, finalement, s’était envolé alors que nous en avions bien besoin, moi y compris. Au lieu de cela, en ce moment, quelque chinois (je n’en veux pas particulièrement aux chinois mais ce sont eux qui accumulent le plus gros excédent) vivait sur mon dos grassement : on peut s’acheter pas mal de nems avec 40 milliards d’euros !

Certes, c’était la loi du commerce. La Chine et autre Inde font de bons produits à bas prix. Le monde entier les leur achete. Il est donc juste qu’ils en soient rétribués et gagnent bien leur vie (j’ai entendu dire que, à Shanghai, un nouveau milliardaire apparaissait toutes les semaines).

Mais ce qui est anormal, c’est que nous, nous n’arrivions pas à nous défendre contre eux, malgré tout notre bagage technologique, notre éducation, nos infrastructures, notre savoir-faire… On nous serine le haut niveau de l’Euro, les salaires de misère des ouvriers chinois, le prix du pétrole…

Mais nous savons tous que l’on arrive toujours à vendre, si l’on a de bons produits, de bons services et de bons commerciaux.

Mon chien, qui remuait vigoureusement la queue à côté de moi, était d'ailleurs d’accord, et il ne se trompe jamais. Il sait que je lui achète une pâté hors de prix afin de le garder longtemps, en dépit de mixtures concurrentes moitié moins chères (certainement de la viande avariée mélangée à de la boue d’égout, soupçonne-je). Et pourtant mon fournisseur prospére. C’était la preuve par neuf. Mon chien avait encore raison.

Ainsi, au lieu de nous morfondre, il faut nous battre, trouver les créneaux sur lesquels nos technologies nous apportent des avantages, soigner notre image, atteindre l’excellence. Nous sommes tout à fait capables de le faire.

Mais mon chien m’interrompit, avec son air de cocker battu, me faisant comprendre que ma bêtise lui faisait pitié. Ce n’était pas si simple, m’expliquait-il. Le gouvernement avait décidé des aides à l’exportation. C’était bien mais il soignait encore et toujours les symptômes et non la cause.

La cause m’interrogeai-je ? La bête me fixa droit dans les yeux. Mais oui, c’est bien sûr ! La cause est en nous-mêmes. Nous ne voulons plus nous battre, nous partons vaincu ! Nous sommes englués dans une réglementation omni-présente, dans des procédures rigides, dans des débats internes sans fin… C’est l’armée gauloise face à Jules César, les bavards et beaux-parleurs face à des professionnels disciplinés et rusés !

Belle (c’est le nom de l’animal) se coucha à mes pieds en gémissant. Elle me signifiait que, si nous ne nous libérions pas de ces entraves, nous n’avions aucun espoir. Ce n’était pas des aides qu’il nous fallait, mais un nouveau challenge, un nouvel espoir, une nouvelle liberté…

Je m’interrogeais : en serons-nous capables ?

Belle se grattait l’oreille : elle n’y croyait pas…


LVPC

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L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net