Chut ! le soleil levant annonce ses lueurs et perce l’obscurité
Ses rayons givrés soudain inondent l’étang
Ses rayons givrés soudain inondent l’étang
La prairie, attentive, se tait,
Les sous-bois se parsèment d’alternances claires et obscures
La famille canard dort encore, sagement lovée dans l’herbe
touffue
Dans le ciel les hirondelles matinales virevoltent une danse
effrénée
Attention, une escadre blanche approche sur l’étang :
juste éveillée, la famille cygne vogue en bataille, porte-avion maman en tête
suivie des petits signaux tandis que le père destroyer veille à distance
Une oie salue le soleil en bréant tandis que messire le
héron, immobile, guette son petit-déjeuner
Orly tout proche s’éveille et bruit du vacarme des
décollages
Le ciel s’irise des trainées blanches des avions en fuite
Un vol bigarré de perruches me survole en pépiant et se pose
sur un aulne voisin
Perchés sur les cimes, deux corbeaux vigilants surveillent
les haies d’ajoncs qui gardent l’étang de leurs lances acérées
Les premiers joggers entament leur course et testent leur
souffle
Mais le ciel s’assombrit, une cohorte de lourds nuages gris
portés par le vent accourt de l’horizon
La pluie abreuve la terre, égaye la vie puis se tait
Les cris des oiseaux renaissent et s’unissent en un immense
opéra champêtre
Tout va bien...