vendredi 28 octobre 2016

Et si notre président n’était pas aussi mauvais qu’on le dit

Actualité (27/10/2016) : la cote de François HOLLANDE est au plus bas : moins de 10 % des français veulent qu’il se représente

Le Hollande Bashing est à la mode. La crise, le chômage et la précarité des CDD et des intérims expliquent certainement ce mécontentement généralisé. Pourtant si on fait un bilan objectif de son quinquennat, tout n’est pas exécrable, sachons être honnêtes et objectifs et reconnaître ce qui a été bon :

Il a d’abord été le président qui a été le plus efficace contre le terrorisme. En Afrique noire d’abord où il a évité avec succès que celle-ci ne devienne un nouveau champs libre pour Al Kaida, DAESH et leurs émules, et il a réussi cela sans détruire les nations comme l’avait fait Sarkozy en Lybie et Bush en Irak..
En France également où il a redressé la barre après la catastrophique réduction des effectifs des services de sécurité sous Sarkozy. Il a su remobiliser les troupes et notre lutte antiterroriste intérieure est un véritable succès.

Le principal grief qui lui est fait est le chômage. Mais rappelons-nous que celui-ci a été en partie créé par la rigueur et le libéralisme excessifs européens, contre lequel François HOLLANDE a été l’un des seuls (avec l’italien Matteo RENZI) à se dresser. Et il a eu en partie gain de cause avec la politique de relance de la banque européenne qui nous a sauvé de désastres encore plus grands.

Il est vrai qu’il a, au moins pendant les deux premières années, plombé l’économie par un écrasement fiscal et une véritable persécution des entreprises. Mais là nous retrouvons l’incompétence économique quasiment génétique de la gauche qui n’a pas encore compris que la réussite de la France repose sur la réussite de son économie et que celle-ci repose en premier lieu sur la réussite des entreprises.

Mais Hollande a eu le mérite (et le courage face à sa base électorale) de faire une véritable volte-face en se convertissant à la politique de l’offre et en adoptant les pactes de compétitivité et de solidarité. Mais c’était trop tard, trop incomplet et trop timide, et les premiers résultats ne se voient que maintenant.

Ceci dit, lorsqu’on voit les résistances énormes et la révolte soulevées par la loi El Khomri, pourtant encore très timide, on peut se demander si on pouvait faire mieux. On peut en tous cas être sceptique vis-à-vis des remèdes de cheval proposés par la droite actuellement. L’art de gouverner est l’art du possible... Ceux qui crient aujourd'hui pourront-ils faire mieux demain ?

Il a été également l’un des premiers présidents à investir autant la puissance publique dans le soutien aux entreprises dans leur conquête de gros marchés extérieurs et les succès ne sont pas négligeables : les dizaines de milliards se sont accumulés pour les avions, armement, navires...

Son principal échec ? Il a essayé sans succès de relancer le dialogue social, mais il s’est heurté aux blocages qui paralysent encore notre pays : d'une part la tradition syndicaliste de lutte sociale (notamment de la CGT), d'autre part le manque de considération vis-à-vis des problèmes des salariés de la part des syndicats patronaux. Et, au final, il s’est mis à dos les deux parties.

Enfin et peut-être surtout, nous devons nous demander si ce ne sont pas son apparence rondouillarde et son sourire béat qui l’ont condamné à la dérision générale. Ce ne serait alors pas à notre avantage, nous français. Et souvenons-nous que De Gaulle avait lui aussi été vilipendé de toutes parts en son temps et avait dû partir après un plébiscite négatif...


Le Vilain Petit Canard 

L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net