Ensuite, évidemment, le film ne se passe pas tout à fait comme prévu. Des opposants « idiots » multiplient les obstacles bêtes, la conjoncture est mauvaise, et le tout empêche nos génies de mettre en place ses projets. Ce n’est bien sûr pas de sa faute. On ne peut pas tout prévoir ! Ah, si on pouvait supprimer l’opposition et le monde extérieur !
Pourtant, j’ai parfois un doute. Prenez un exemple : la lutte contre la pauvreté. Il est clair qu’un pays comme le nôtre ne devrait plus voir des sans-domiciles mourir de froid en hiver. Autrefois, ceux-ci pouvaient au moins s’abriter dans les granges et on ne leur refusait pas un bol de soupe chaude. Saluons le progrès des morts d’aujourd’hui !
Bien entendu, tout politique, souhaitant le soutien de ses électeurs, se doit de décider un programme ambitieux en la matière. Et ce qu’ils font tous. Mais dès qu’arrive l’heure de construire les logements de secours, on s’aperçoit que chacun était d’accord pour faire héberger nos pauvres chez les autres, mais non près de chez lui, de peur de voir se dégrader le standing du quartier.
Et là, le politique se fait petit. Bien sûr, il n’avait pas prévu ça ! Les français sont vraiment impossibles ! Ce pays est ingouvernable !
L’opposition prend le relai et on s’écharpe gaiment sur les radios et télévisions. Ah, c’est bien ! On ne s’ennuie jamais en politique !
Pendant ce temps-là les sans abris continuent à vivre dans la rue ou à être hébergés dans des conditions déplorables. Et la mort continue à les traquer…
Ce qu’il y a de bien, c’est qu’on peut dire la même chose dans beaucoup de domaines. C’est plus simple pour cette chronique. Les discours passent, les problèmes demeurent.
Ah, si nous pouvions faire de même au travail, lorsqu’un collègue facétieux nous complique la vie et nous empêche d’atteindre nos objectifs ! Mais le patron, cet exploiteur, n’accepte malheureusement aucune excuse. Lorsque nous sommes chargés d’un projet, il nous faut penser à tout et nous débrouiller comme des grands pour surmonter tous les obstacles.
C’est d'ailleurs sans doute pour cela que l’industrie réussit l’impossible comme tous les appareils dont nous sommes harnachés le montrent. Heureusement, les politiques ne s’appliquent pas la même rigueur, il n’y aurait plus personne !
En fait, je suis méchant. Les orientations du gouvernement vont actuellement dans ce sens, chaque ministère recevant des objectifs précis et la comptabilité publique évoluant vers un financement par « projets ».
Mais faisons le vœu que les états d’esprit changent réellement, que les décideurs analysent bien les conséquences de leurs décisions et veillent à neutraliser celles qui sont négatives, qu’ils suivent ensuite ce qui se passe réellement et nous chouchoutent, comme ils le feraient pour leurs petits derniers…
Ainsi, pour l’élargissement de l’Europe, faisons le vœu qu’ils fassent en sorte que cela ne se traduise pas par une nouvelle vague d’immigrants sans travail, de faillites et de délocalisation. Pour l’économie, qu’ils sachent aider les entreprises françaises à se vendre à l’étranger et que cela donne de l’emploi pour tous. Pour les retraites, que la baisse annoncée et inéluctable des pensions faute de payeurs, soit compensée par l’arrivée de nouveaux travailleurs extérieurs...
En ce début d’année, nous pouvons croire au père Noël !
LVPC
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