A l’issue de leur rencontre d’hier, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont proposé trois mesures pour renforcer l'intégration économique européenne :
• Créer l’amorce d’une gouvernance économique de l’Europe
• Demander à tous les états européens d’adhérer à la « règle d’or » budgétaire qui consiste à diminuer leur déficit budgétaire de façon à revenir progressivement à l’équilibre
• Taxer les transactions financières.
Ces mesures sont réclamées par tous depuis longtemps. Pourtant, l’opposition s’est dressée comme un seul homme (une seule femme ?) pour les condamner.
Certes, les dispositions annoncées peuvent être critiquées :
• Avec une réunion bisannuelle des chefs de gouvernement pour coordonner leurs politiques budgétaires, on est loin d’une autorité capable de décider à la même vitesse que le marché, soit à la seconde. Mais on constate un langage nouveau alors que jusqu’ici les politiciens préservaient jalousement leur pré-carré : accepteraient-ils enfin de travailler ensemble ?
• La « règle d’or » est loin d’être acceptée, d’autant qu’il est souhaité qu’elle soit inscrite dans le marbre des constitutions, ce qui demande des votes quasiment unanimes de tous les parlements. Peut-être à la saint glin-glin ?
• On parle depuis longtemps de la taxe sur les opérations de bourse, largement justifiée lorsqu’on constate les gains scandaleux des opérateurs (voir article précédent), mais tous les gouvernements ont reculé jusqu’ici de peur de voir leur bourse nationale fuie par les boursicoteurs. En auront-ils le courage, et cela de façon coordonnée entre toutes les places, cette-fois-ci ?
On peut donc être légitimement sceptique et juger que nous sommes encore dans des effets d’annonce. Mais est-ce une raison pour condamner tout en bloc ?
L’opposition ne peut-elle s’affirmer que dans des luttes frontales, pour tout ce qui est contre le gouvernement et contre tout ce qui est pour ?
Ne serait-il pas plus raisonnable d’approuver ce qui va dans le bon sens, quitte à juger le gouvernement sur ses actes et sur ses résultats. Et elle aurait de quoi faire...
Une opposition qui discuterait constructivement avec le pouvoir en place, en montrant qu’elle sait de quoi elle parle et qu’elle est tout prête à gouverner, n’aurait-elle pas davantage de chances de gagner les élections que ces sempiternelles critiques tous azimuts qui nous fatiguent et nous dégoutent de la politique ?
Le Vilain Petit Canard
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