mercredi 10 juin 2009

Séismologie économique

(Modifié le 11 Juin 2009)

Depuis 30 ans, les crises succèdent aux crises : les chocs pétroliers, les guerres (Kosovo, Palestine, Irak, Afghanistan…), la bulle Internet, maintenant les subprimes et une nouvelle récession économique et sociale de grande ampleur.

On pourrait croire que ce sont des phénomènes accidentels dus à la folie ou aux erreurs de certains dirigeants.

Mais ne traduisent-ils pas tout simplement des moments où les multiples tensions de notre monde craquent, à la façon des tremblements de terre, les déclencheurs n’en étant que l’alibi ?

Les plaques continentales choquent les unes contre les autres, les contraintes s’accumulent jusqu’à ce que, à un endroit donné, plus faible que les autres, ca casse. Un nouvel équilibre s’établit, mais le mouvement de fond continue, jusqu’à la prochaine rupture.

Il en est de même dans notre monde : le déséquilibre entre pays pauvres et riches suscite l’immigration sauvage, les délocalisations et donc le chômage ; les rivalités entre éthnies et populations induisent les guerres ; l’absence de régulation de la spéculation et du crédit fait la fortune de quelques profiteurs mais répand l’extrême pauvreté, source de nouvelles envies et de nouveaux ressentiments…

Toutes ces tensions sont contenues par les lois, les polices, les rapports de force… Mais qu’une faille s’amorce, qu’un leader démagogue exacerbe les rancœurs, qu’un modérateur disparaisse, et un coin de la muraille craque, avec des répercussions en chaîne. C’est la crise.

Et les physiciens le savent, plus les tensions sont fortes et plus la rupture est importante et dramatique.

Les subprimes ont créé un fort déséquilibre entre les crédits accordés et les capacités de remboursements. Cela a cassé soudainement, lorsque les prix immobiliers ont été à la baisse. Notre grave récession en est le résultat. Mais elle était inévitable à un moment où un autre. Pour l’éviter il aurait suffit de maintenir des règles raisonnables pour le crédit.

C’est le Président BUSCH qui a décrété la guerre en Irak et on peut en faire le grand coupable, mais la dictature forcenée de Saddam Hussein aurait de toutes façons conduit tôt ou tard à une crise importante. BUSCH n’en a été que le détonateur.

Toutes les instabilités que nous avons la paresse de ne pas vouloir résoudre ou dont nous ne voulons pas nous donner les moyens de le faire, créent des tensions qui s’accumulent peu à peu, jusqu’à ce qu’elles arrivent à la rupture. C’est alors le cataclysme, dont nous sommes souvent les premières victimes.

Qu’on ne s’y trompe pas, tant que nous n’aurons pas la volonté de prévenir les conflits et les dérives au lieu d’attendre qu’elles explosent, nous irons de difficultés en difficultés.

Le laisser-faire prépare les futurs désastres…

LVPC

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L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net