vendredi 5 mars 2010

J’ai la France qui déprime

Sur le ton de la chanson « je suis pas bien portant » de Gaston OUVRARD

Inquiet de la santé des français
Le Président m’a consulté.
Je lui ai dit :

Le Français est pas gai :
Les usines sont en ruine
Les salaires sont en berne
Le chômage nous submerge
Les pauvres galèrent
Le RSA est raplapla
Le festin pour les rupins
La rue pour les vaincus

Ah que c’est dur d’être français aujourd’hui
Ah que revienne les temps de la vraie vie
De la liberté et de la gaité
Du travail et de la fraternité !

Le Président a insisté :
Pourquoi tant de morosité ?
J’y ai répondu :

Les radars qui dégoutent de la route
Les permis retirés sans motifs
L’assurance qui est en transe
Le diesel qui s’envole
Les bouchons tout ronchons
Les travaux estivaux
La cigarette qui est pas nette
Les fumeurs en fureur

Ah que c’est dur d’être français aujourd’hui
Ah que revienne les temps de la vraie vie
De la liberté et de la gaité
Du travail et de la fraternité !

Mais, poursuivit le Président,
Vous êtes toujours mécontents.
J’y ai crié :

La police nous agresse
La justice nous hérisse
Les impôts sont de trop
Les chemins de fer sont trop chers
Les émigrés dénigrés
Les banlieues pleines de gueux
L'Internet malhonnête
L’informatique pas pratique

Ah que c’est dur d’être français aujourd’hui
Ah que revienne les temps de la vraie vie
De la liberté et de la gaité
Du travail et de la fraternité !

Le Président a rétorqué :
Vous ne savez que critiquer
J’ai insisté :

La planète se révolte
Les tempêtes sur nos têtes
Les tornades par myriades
Le climat au plus bas
Les ressources sans ressources
Les pollutions sans solutions
L’humanité déshéritée
L’avenir sans espoir

Ah que c’est dur d’être français aujourd’hui
Ah que revienne les temps de la vraie vie
De la liberté et de la gaité
Du travail et de la fraternité !

Le Président très mécontent
Vous n’êtes qu’un vilain manant !
J’ai résumé :

J’ai la France qui déprime
Les écolos sont à l’eau
Les socialos rigolos
La droite maladroite
Ségolène à la traine
Les gauchistes anarchistes
Le Sénat sans appâts
Les députés dépités

Ah que c’est dur d’être français aujourd’hui
Ah que revienne les temps de la vraie vie
De la liberté et de la gaité
Du travail et de la fraternité !

Le Président tout consterné
Finalement a acquiescé
Et premier ministre m’a nommé.

Le Vilain Petit Canard

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L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net