samedi 24 mars 2012

Enorme gâchis...

Une étude publiée récemment par COE-Rexecode démontre encore une fois la déchéance de l’industrie en France. Entre 2000 et 2010, la part de marché à l'exportation de la France a diminué de 3,5 points, ce qui est le plus fort recul des pays de la zone euro. L'écart entre la France et l'Allemagne s'est creusé d'environ 250 milliards d'euros en dix ans, soit 13 % de notre PIB. La part de la valeur ajoutée de l'industrie manufacturière dans le PIB a ¬reculé de 5,2 points contre 3.7 en moyenne dans toute la zone euro.

La France est désormais le pays de la zone euro dont la part de la valeur ajoutée de l'industrie manufacturière dans le PIB est la plus faible (9,3 % en 2010). À titre de comparaison, le poids de l'industrie atteint 12,1 % en Espagne et 11,8 % au Portugal, 13,1 % en Belgique et 11,9 % aux Pays-Bas. Quant à l'Allemagne, elle fait la course en tête, avec une industrie qui représente 18,7 % de son PIB.

Ce constat est dramatique, sachant que l’industrie est le principal gagne-pain d’un pays et le principal employeur. Inutile d’aller chercher plus loin les causes du chômage, du déficit des finances publiques et de la montée de la pauvreté.

Pourquoi ce résultat alors que nous sommes réputés avoir une excellente main-d’œuvre, intelligente et débrouillarde ? Nous comprenons les écarts de compétitivité avec la Chine, nous comprenons également l'influence de la crise, mais pourquoi être maintenant parmi les derniers des pays européens ?

Les causes en sont patentes : le manque de soutien et d’intérêt de la Nation pour nos entreprises, notamment pour les petites et moyennes, qui constituent le fondement de la richesse d’un pays (les grosses délocalisent machines et argent à foison...). Diriger une PME est devenu un enfer en France, face aux tenailles des grands clients qui abusent de leur position dominante, aux problèmes pour recruter ou licencier selon la charge de travail, au manque d’appui de la part des banques, à la complexité administrative et à la réglementation galopante...

Nous avons un État qui n’a soutenu que les grandes compagnies, se faisant ainsi le complice de tous les excès. Il n’a également jamais compris la vraie vie industrielle, celles des PMI. Ce n’est pas étonnant puisqu’aucun de nos hiérarques et hauts administratifs n’a de passé industriel.

C’est dramatique. On ne peut pas faire avancer une voiture sans savoir conduire, on ne peut pas soigner un patient sans connaître le soin...

En tous cas, au moment d’élire un nouveau Président, il est extraordinairement de notre intérêt de nous interroger sur la capacité et la volonté des prétendants à vouloir réellement développer nos petites et moyennes entreprises, tout en veillant à leur faire respecter l’honnêteté morale indispensable.

Les dirigeants passés ont largement démontré leur incompétence. Mais les nouveaux candidats seront-ils meilleurs ?

A eux de le démontrer par leurs propositions.

Le Vilain Petit Canard

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L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net