lundi 4 avril 2011

Et si Fukushima était une chance pour le nucléaire ?

Actualité

Les japonais n’arrivent pas à maîtriser les fuites radioactives à la centrale de Fukushima Partout dans le monde des voix s’élèvent pour réclamer la fin du nucléaire.

Avant d’aller plus loin, je préviens : non, je ne suis pas un fou du nucléaire, non, je ne veux pas que des territoires entiers se transforment en no-mans-lands pendant des siècles, non, Tchernobyl n’est pas mon lieu de villégiature préféré !


Mais il faut bien reconnaître qu’aujourd'hui, face à des besoins énergétiques à la fois vitaux et énormes, il est bien difficile de trouver la source d’énergie idéale :


Les éoliennes et les cellules photoélectriques ? Dépendant du vent ou du soleil, elles posent un problème de stockage de l’énergie qui n’est pas encore résolu. En attendant que l’on trouve une solution, elles ne peuvent donc être que des ressources complémentaires.


Le charbon ? Il pollue et émet des gaz à effet de serre à tout va.


Le pétrole ? Il s’épuise peu à peu et son exploitation entraîne elle-aussi des risques planétaires (pensons à la récente marée noire du golfe persique).


Réduire nos besoins ? Est-ce réaliste face à une planète qui supporte une population de plus en plus nombreuse et exigeante ?


Bien que non idéal lui-aussi, le nucléaire est bien maîtrisé dans les conditions normales et dans les pays ayant la rigueur nécessaire (il est même l’une des industries les moins polluantes et les moins accidentogènes de France). Il apporte une solution au moins provisoire, tant que les problèmes précédents ne sont pas résolus.


Les déchets ? Il suffirait de les enfouir —avec les précautions nécessaires— en grande profondeur, par exemple dans les cavernes laissées vides par le pétrole ou le gaz.


Rappelons-nous que le noyau de la terre est lui-même radioactif —et que toute l’énergie de l’univers provient en fait de la radioactivité, y compris celle du soleil, qui n’est qu’un gigantesque centre nucléaire... La radioactivité est donc une ressource naturelle et il faut savoir gré à nos ingénieurs de savoir la maîtriser, ce qui ouvre une porte de sortie à l’humanité face à la raréfaction des autres ressources.


Mais il est aussi vrai que les exploitants, forts de l’absence d’incidents graves depuis des dizaines d’années dans nos centrales, se sont laissés aller et ont pris des risques inacceptables. Pensons aux centrales californiennes construites sur la faille de San Andrea et bien sûr au Japon. Un raz de marée étant tout à fait susceptible de suivre un tremblement de terre, était-il responsable de les construire en bord de mer sans protections suffisantes ? Dans ce sens, on peut dire que le drame actuel était prévisible et devait se produire un jour ou l’autre.


Mais allons plus loin. Quelle que soit sa cause, un incident tel que celui de Fukushima est toujours possible ailleurs : une explosion qui annihile les circuits de refroidissement, un cœur partiellement en fusion qui perce les enceintes... Il est insoutenable de constater que ce cas n’est pas prévu, avec les dispositifs permettant de le juguler —qui sont très certainement possibles compte-tenu de nos prouesses techniques.


Fukushima va faire revenir sur terre nos électriciens. A eux maintenant de prévoir les dispositifs nécessaires, quitte à fermer certaines centrales.


En tous cas, ne perdons pas la raison. Le moteur de nos voitures, dit « à explosion », est aussi théoriquement très dangereux mais la technique a su le maîtriser. Et que penser de l’avion ou du TGV fonçant à 300 km/heure ?


Ne voyons pas dans la catastrophe de Fukushima un incident irrémédiable mais, tant que le nucléaire sera la seule voie réaliste pour produire le gros de notre énergie, comme l’impérieuse nécessité d’améliorer encore considérablement la filière.


Arrêtons de nous battre entre nous. Réunissons nos forces pour le faire.


Messieurs les spécialistes de l’atome, à vous de jouer maintenant ! Soyez sérieux et faites-nous des usines réellement sûres !


Si vous n’y parvenez pas, alors ce sera —et de façon tout à fait justifiée— la fin du film.


Mais ce sera aussi le début de nouvelles difficultés, faute d’alternatives réelles....


Le Vilain Petit Canard

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L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net