jeudi 29 juillet 2010

Revenir enfin au bon sens ?

On nous annonce que le décret qui prévoyait la suppression des « petits » blocs opératoires est reporté (« petits » entre guillemets car les 1 500 interventions requises par an ne sont quand même pas négligeables…).

Reviendrait-on à la raison ? Abandonnerait-on cette fausse logique financière qui crée tant de désastres ?

Fausse car, si on comptait les multiples taxis et ambulances qui seront nécessaires, les heures de transport des personnels et de leur famille, l’assistance aux patients ayant du mal à se déplacer, la démotivation des soignants dans les grands établissements de santé, impersonnels et désorganisés, les frais d’agrandissement des hôpitaux de destination, les pertes économiques des communes d’origine, les pollutions induites… on s’apercevrait que le bilan financier est loin d‘être positif.

Le déficit très élevé et chronique de nos grands hôpitaux comparé à la bonne tenue des « petites » cliniques locales le démontre d'ailleurs amplement.

Faut-il alors y voir une amélioration des soins ? Mais ceux-ci reposent avant tout sur la compétence personnelle du chirurgien et l’expérience montre que celle-ci est parfois aussi insuffisante dans les grands établissements, voire dans les plus réputés.

Alors, pourquoi stigmatiser les petits ? Ne serait-il pas plus raisonnable de lutter tout simplement contre les mauvais opérants, quelle que soit leur localisation, alors qu’ils semblent aujourd’hui jouir d’une totale immunité?

Mais l’échec est également humain : que penser de l’éloignement des soins de plusieurs dizaines de kilomètres pour les malades les plus critiques ou les urgences ? Que dire des difficultés des personnels mutés, condamnés à une vie personnelle difficile ? Faut-il se féliciter de l’espacement des visites des familles auprès des patients du fait de l’éloignement ? Sans hôpitaux, commissariats, garnisons, bureaux de poste… pensons aussi à la désespérance de nos campagnes, promises à devenir des mouroirs.

Nicolas SARKOZY avait eu l’excellente idée de proposer un indicateur sur le « bonheur » des populations. Pourquoi ne pas aller au bout de cette initiative et raisonner enfin correctement en prenant en compte tous les aspects de chaque problème et en recherchant les solutions réellement optimales, en concertation ?

Je vous le demande…

Le Vilain Petit Canard

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L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net