jeudi 2 février 2012

L’éducation nationale en panne



Mardi 31 Janvier 2012 : grève nationale dans l’éducation nationale, pour protester contre la notation des professeurs par leur chef d’établissement et contre les suppressions de poste.


Ayant entendu la nouvelle à la radio ce matin, je pensais que nos chers maîtres protestaient parce que notre éducation nationale ne figure plus, en ce qui concerne la qualité des formations, que dans une petite moyenne parmi les pays de l’OCDE, après les pays du Nord, les Etats-Unis, l’Allemagne... En outre elle régresse sans cesse.

Je pensais qu’ils protestaient parce que le désordre et la violence règnent dans les classes et rendent le travail des enseignants particulièrement difficile.

Et j’espérais qu’ils le faisaient aussi parce qu’ils avaient constaté que l’école correspond mal de nos jours aux besoins de la nation, comme l’atteste d'une part le nombre considérable d’élèves qui croupissent dans des filières sans débouchés tandis que beaucoup d’emplois demeurent sans preneur, faute de personnes qualifiées dans les domaines associés.

Je pensais qu’ils proposaient les solutions de bon sens que tout le monde connaît et qui résoudraient en grande partie le problème :

• Rétablir la progressivité des niveaux requis, en n’autorisant les élèves à progresser de classe en classe que s’ils ont les acquis nécessaires

• Organiser pour ceux qui ne souhaitent pas poursuivre de longues études des filières techniques de valeur et à tous les niveaux, leur permettant de déboucher rapidement dans la vie active avec une compétence pratique adaptée aux emplois à pourvoir

• Rétablir l’autorité des professeurs et des chefs d’établissement, en permettant de sanctionner d'une part les élèves fauteurs de troubles, d'autre part les enseignants insuffisants, et cela, comme cela se fait dans toutes les organisations, sous la houlette du chef d’établissement, dont c’est justement la responsabilité.

• Améliorer l’efficacité de l’enseignement par des classes de niveau, de façon à éviter de casser les bons élèves tout en s’occupant plus activement des autres.

• Faire piloter le tout par les besoins de la nation, largement connus à l’avance, de façon à éviter la désespérance qu’est, pour un jeune, de ne pas trouver un emploi après des années d’effort.

Et bien non, nos mentors défendent un système ubuesque de notation par un inspecteur qui ne les voit que deux heures tous les 2 à 5 ans, en les en prévenant à l’avance, avec des notes quasiment automatiques en fonction de leur échelon. Soit l’alignement par le bas alors que nous espérions tous que, au contraire, ils auraient l’ambition de redresser l’image de leur métier, tellement dégradée depuis Jules Ferry !

Nous pensions que, responsables parmi les responsables, ils défendraient les économies requises par la situation du pays en proposant un renforcement de la discipline, permettant de mettre davantage d’élèves dans les bonnes classes et moins dans les plus mauvaises.

Mais le bon sens n’est plus ici de mise. Il fut un temps où, que ce soit dans les villages comme au niveau national, les enseignants étaient réellement les guides et les références de la nation.

Ils en sont bien loin aujourd'hui...

Le Vilain Petit Canard

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L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net