La Fontaine se plaisait à critiquer les juges et la justice, les accusant d’être incompétents et de vivre aux dépends des plaignants.
Mais la situation a-t-elle vraiment changé ?
Mes mésaventures personnelles ont tendance à prouver le contraire.
Racontons-les :
Il y a quelques années déjà, un client refusait de me régler une facture. J’avais toutes les preuves du monde : devis signé, attestations de bonne réalisation des prestations paraphées de la propre main du client…
J’arrivais donc tranquille au tribunal de commerce. Et bien, sans que j’aie compris ce qui m’arrivait, l’avocat de mon adversaire gagna la mise et m’imposa même des dommages et intérêts… Question de présentation du dossier m’expliqua l’une des personnes présentes.
Plus tard je fus convoqué comme juré d’assise pour le procès d’un criminel notoire. Première étape, les avocats de l’intéressé, d'ailleurs très détendu à l’audience, me récusèrent ainsi que tous les présélectionnés qui avaient un niveau scolaire supérieur au bac, sans aucune justification.
Résultat, j’appris que l’inculpé avait été finalement déclaré innocent bien que ses empreintes figurent sur l’arme qui avait tué le convoyeur lors du casse d’un transport de fonds. Bien sûr, comme le prévoit la loi, la décision n’était pas justifiée.
Il ne manquerait plus que les décisions de justice soient motivées ! Cela obligerait à les rendre justes !
J’avais donc juré de ne plus remettre les pieds dans un prétoire. Pourtant je recommençais récemment :
Un commerçant mal intentionné me vendit avec un nouvel ordinateur portable une garantie avec enlèvement sur site au prix d’une maintenance sur site.
Tous les usagers d’un PC portable connaissent la différence entre les deux : dans le premier cas, en cas de panne, l’appareil vous est enlevé pour plusieurs semaines, dans le second, un technicien vient le réparer en quelques heures chez vous. Dans mon cas, mon PC m’étant indispensable, la différence est essentielle (plusieurs pannes étant survenues, le préjudice subi a d'ailleurs été considérable).
Je veux donc poursuivre mon escroc. Première étape : le conciliateur de la république puis le médiateur de justice, qui sont censés résoudre ce genre de cas « mineurs ». Mais ils n’ont aucun pouvoir : mon escroc n’a pas donné signe de vie et mes juristes n’ont servi qu’à perdre du temps.
Puis, sur des conseils avisés, je saisis le juge de proximité, encore une juridiction destinée à décharger les « grands » tribunaux. Las, par trois reprises, le dossier est reporté pour des raisons formelles : d’abord parce que le greffe n’a pas envoyé les pièces du dossier, ensuite parce que j’ai commis une erreur mineure sur un formulaire, puis, comble du comble, parce que mon adversaire n’a pas accepté le recommandé le convoquant. La juge m’indique dans chaque cas doctement qu’elle n’y peut rien.
Au bout de deux ans, échec et mat, j’abandonne !
Pauvre Justice ! Lente, paperassière, jugeant davantage la forme que le fond, sans bon sens et sans idéal, tu favorises désormais les malfaisants et plaides leur cause. Tu négliges les victimes et te prêtes à toutes les déviances.
Les plateaux de la balance sont bien mal équilibrés de nos jours.
Prends garde : lorsque la justice disparaît, c'est la barbarie qui triomphe.
Félicitations !
LVPC
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