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Les journées de grève et de manifestation contre la loi sur les retraites se multiplient et s'amplifient.
Les journées de grève et de manifestation contre la loi sur les retraites se multiplient et s'amplifient.
Notre feuilleton journalier, je parle bien sûr des retraites, tourne mal. De manifestations gigantesques en manifestations encore plus gigantesques, de grèves limitées en grèves reconduites chaque jour, de paralysies des transports en fermetures de raffineries, bien malin est celui qui sait dans quel mur nous allons aboutir...
D’autant plus que l’on a bien du mal à saisir la logique des uns des autres.
Les manifestants ? Bien sûr qu’ils sont conscients que, compte-tenu de l’allongement de la durée de vie, il leur faudra travailler plus longtemps. Alors, pourquoi tout ce tapage ?
Le gouvernement ? Bien sûr qu’il sait que les 62 ans sont purement symboliques et que les protestataires ont raison de ne pas comprendre la cohérence avec le fort chômage des vieux, avec les dérogations des régimes spéciaux, avec les gains insolents des milliardaires et avec l’usure des métiers difficiles. Alors pourquoi ce manque de dialogue ?
En fait nous sommes trop forts ! Il serait bien trop simple de s’écouter les uns les autres et de réfléchir posément, en prenant en compte tous les facteurs à considérer. Ce ne serait pas à la hauteur de notre grande intelligence. Non, il faut compliquer, trouver des obstacles et des arguments improbables, montrer sa virilité en s’opposant !
Et puis le coq gaulois ne saurait baisser la tête ! Il serait déshonorant de reconnaître que l’adversaire a raison, s’incliner devant lui serait perdre la face, accepter ses arguments baisser sa culotte !
D’ailleurs, voyez : Sarko ne rame que pour les riches, les syndicats font de l’opposition systématique, les politiques de la démagogie !
Alors, nous sommes en bonne voie. Après la téléréalité, nous inventons la politico-réalité. Un psychodrame haletant, un suspense permanent, une aventure pleine de bruit et de fureur !
Mais n’est-ce pas plutôt un combat d’aveugles dans le noir ?
Le Vilain Petit Canard
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