lundi 13 avril 2009

De l’art de ne jamais rien prévoir en politique

Lorsqu’on y réfléchit quelque peu, on constate clairement que la plupart de nos multiples problèmes étaient aisément prévisibles.

Prenons le cas du chômage. Lorsqu’on a ouvert en grand les frontières aux importations des pays à bas coût, il était tout à fait évident que l’on condamnait simultanément les secteurs de notre industrie qui étaient directement en concurrence.

Lorsqu’on a autorisé les banques à prêter sans aucune limite, il était clair que l’on laissait le champ libre à une création de monnaie incontrôlée et, au bout du compte, à une spéculation débridée et à une économie virtuelle destinées tôt ou tard à exploser et à écraser les plus pauvres.

Lorsqu’on enfle continûment la fonction publique en France, qui force à alourdir impôts et taxes, il est inéluctable de voir les grandes entreprises fuir notre pays et, avec elles, notre richesse s’échapper à l’extérieur.

Lorsqu’on tolère les paradis fiscaux, comment s’étonner de voir les recettes fiscales s’évaporer ?

Lorsqu’on regroupe les hôpitaux en vastes ensembles ingouvernables, n’est-ce pas normal que cela ne fonctionne plus ?

Certes, toutes ces mesures avaient une utilité et il semble aujourd’hui facile de critiquer. Pourtant toutes ces conséquences étaient facilement prévisibles. Mais, personne n’a voulu les anticiper et prendre les mesures pour les éviter. C’est cela qui est critiquable :

Pourquoi ne pas avoir mis en place dès l’origine un abaissement des droits de douane progressif et rectifiant les trop grands déséquilibres, promoteur de progrès sociaux chez le producteur sans détruire ceux de l’acheteur ?

Pourquoi ne pas mieux encadrer le crédit et la spéculation ? Pourquoi ne pas favoriser les entreprises au lieu de les décourager ? Pourquoi ne pas réprimer les paradis fiscaux ? Pourquoi ne pas conserver des établissements de santé à taille humaine ?

Pourquoi nos politiques, si habiles au niveau des idées générales, ne prévoient-ils pas davantage, pourquoi font-ils si peu de cas du sort concret de leurs concitoyens ?

Cela aurait certainement moins de panache, mais quel gain moral et quel bon souvenir légué à la postérité !

LVPC

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L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net