Chine : des ouvriers battent à mort le patron qui voulait les licencier. France : les personnels des New Fabris menacent de faire exploser leur usine, ceux de SKF retiennent en otage leur principal actionnaire, les « Michelin », « Caterpillar » et autres « KLEBER » (pour ne citer qu’eux) séquestrent leur direction. La violence devient le standard des plans sociaux…
A la suite des excès patronaux des dernières années, ce blog s’est inquiété à de multiples reprises du risque de durcissement des relations sociales dans les entreprises. Un retour à la lutte des classes détruirait la compétitivité de nos industries et nous enfoncerait dans le sous-développement, notre richesse fondamentale provenant de ces dernières.
L’actualité nous donne de plus en plus raison.
Ne serait-il pas temps de réagir avant qu’il ne reste plus que des regrets et des chômeurs sans espoirs ?
Lançons-nous à l’eau et faisons quelques suggestions :
D'abord n’admettons plus que les patrons ne soient pas formés au management moderne, fondé sur la reconnaissance du travail des salariés et sur leur motivation. Définissons des règles de bon comportement dans ce domaine et exigeons-en le respect. On demande bien à l’électricien de connaître l’électricité, n’est-il pas paradoxal qu’on ne demande rien aux patrons ?
Ne serait-il pas aussi temps de redéfinir les règles régissant les droits des uns et des autres – actionnaires, patrons et salariés – de façon à retrouver un fonctionnement équilibré, notamment en temps de crise ?
Le capital d’une entreprise peut être assimilé à un prêt à long terme consenti à celle-ci et qui correspond globalement au financement des installations. Cela justifie que les actionnaires en reçoivent rétribution sous la forme de dividendes. Faut-il pour autant leur accorder des droits pratiquement illimités, à la façon du propriétaire d’un immeuble ?
C’est oublier que l’entreprise n’est pas un objet mais un groupe d’hommes et de femmes, dont on ne peut être propriétaire comme d’un bien. Cela nous renvoie aux heures noires de l’esclavage, sous une forme simplement plus moderne.
Ne devons-nous pas établir des relations plus justes, en reconnaissant la valeur contributive du travail et en donnant la voie au chapitre aux salariés ? Un management associant mieux actionnaires, patrons et salariés éviterait les excès de l’actionnaire-roi, qui exige une rentabilité exagérée, ou du patron-roi qui s’attribue des salaires excessifs et qui joue avec les hommes comme avec des cartes.
Seul l’équilibre donne la force ─et donc la prospérité─ lorsque toutes les parties se sentent reconnues à la mesure de leurs mérites.
Mais il s’en déduirait bien d’autres avantages : le calme social, une bureaucratie moins lourde pour les évolutions d’effectifs et un système attractif pour les entreprises car, pour ces dernières, le pire c’est l’incertitude.
Notre Société est visiblement déséquilibrée. N’attendons pas le coup dur et la déchéance pour nous construire un monde plus raisonnable et plus prospère.
L’avenir contient suffisamment de menaces pour que nous n’aggravions pas les choses par une désunion chronique.
LVPC
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