Avez-vous déjà remarqué que la logique est à notre époque ce que l’eau est à l’huile, c’est-à-dire un corps parfaitement étranger et non miscible ?
Prenons quelques exemples :
L’Europe : nos pays veulent la construire et pourtant ils refusent tout gouvernement européen ayant une réelle autorité, ce qui serait le seul moyen pour que l’Europe ait une réelle consistance.
Certains répondront que l’objectif n’est que de créer un grand marché, mais alors pourquoi y avoir fait rentrer les états de l’est qui nous font une concurrence déloyale avec des charges beaucoup plus basses que les nôtres ?
De même, l’OMC nous affirme qu’elle œuvre pour notre prospérité, mais l’ouverture de nos marchés aux pays à bas coûts a exactement l’effet inverse en faisant disparaître nos usines.
Idem pour la libre circulation des capitaux et les paradis fiscaux qui laissent le champ libre aux spéculateurs et aux mafias qui s’enrichissent à nos dépens.
Mêmes prouesses chez nous :
Les paysans se plaignent de ne pas vendre assez de fruits et au bon prix. Mais ne devaient-ils pas s’y attendre en produisant des fruits certes beaux mais verts, et donc immangeables, et en plaçant leur diffusion sous le monopole des grandes surfaces ?
Les patrons condamnent la révolte des salariés, mais cela ne coule-t-il pas de source alors qu’ils multiplient les abus, traitent leurs personnels comme des pions et les jettent au premier revers ?
Les pêcheurs n’arrivent plus à vivre, mais ils ont scié la branche sur laquelle ils étaient assis en exterminant sans discernement leur ressource.
On se plaint de l’incivilité des jeunes, mais on a lutté inlassablement contre tout ce qui avait inculqué une certaine morale aux vieux, soient la religion, l’autorité et la retenue dans les medias.
Il semble aberrant que nos cités soient les royaumes des bandes, de la drogue et des incendies de voiture, mais nous avons créé des ghettos sans emplois, sans commerces et sans police.
Enfin, nous passons notre temps à nous plaindre du manque de réalisme et de compétence de nos gouvernants, mais nos ministères sont peuplés, grandes écoles obligent, de personnes intelligentes mais sans expérience de terrain.
D’aucuns diront que chaque situation a ses bons motifs. Mais les résultats finaux sont là. Le plus étonnant aurait été qu’ils soient différents.
Le vrai progrès ne serait-il pas que nous apprenions à anticiper toutes les conséquences de nos actes et à prévenir celles qui sont néfastes ?
LVPC
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