Pour nous redonner le moral en cette période de vacances, ARTE a diffusé ce matin un reportage allemand sur l’Afghanistan.
Enthousiasmant ! Depuis le départ des Talibans, réussite totale :
Le pays est devenu le premier producteur mondial d’opium (90% du volume mondial, excusez du peu !). Le pavot finance les talibans qui, contrôlant la majorité du pays, imposent une taxe sur sa production, son traitement et sa circulation. Malgré cela celui-ci rapporte 10 fois plus aux paysans que le blé. Comment les convaincre de changer ?
Au niveau national, le responsable de la lutte anti-corruption, désigné par le Président Hamid Karzai, est un trafiquant notoire, de même que les gouverneurs régionaux. Comment faire appliquer la loi ! (le juge le plus actif a été assassiné…)
De son côté, le mandat de l’armée est de lutter contre les talibans mais de ne pas se préoccuper de la drogue. Autant lutter contre la mafia tout en ne réprimant pas les trafics qui l’alimentent.
Mais, me suis-je dit, sur le terrain, les soldats sont utiles : ils construisent des écoles, améliorent les routes, assurent la sécurité…
La réussite là-aussi est évidente : suite aux bavures, les autochtones, au lieu de vénérer nos militaires, ont tendance à éprouver de solides rancunes à leur égard. On les comprend d’ailleurs : comment aimer ces intrus qui ressemblent plus à Mad Max qu’à des humanitaires et qui sont à cent lieux de votr e propre culture ?
Imaginez un chantier d’école : 3 ouvriers entourés de soldats surarmés, engoncés dans un volumineux gilet pare-balles, avec fusil d’assaut, casque hérissé de cameras, lourdes guêtres et, surtout, complètement stressés car redoutant d’être tués d’une minute à l’autre.
Compter sur la police afghane ? Ils sont la première cible : 1200 morts et 600 blessés sur les quelques 5000 formés par les allemands, et les talibans leur offrent de les payer deux fois plus. Comment s’étonner qu’ils soient largement corrompus et inutiles ?
Ah, c’est bien parti !
Pour mémoire, ce blog a dénoncé à de multiples reprises l’inanité de ce genre d’intervention (voir notamment « soldats sans armes… » - Août 2008) ─et le présent lui donne raison. La seule solution n'est-elle pas à l’évidence de gagner la confiance de la population et, en l’occurrence, de commencer par « tuer » la drogue ? La stratégie adoptée est exactement à l’opposé…
LVPC
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