jeudi 19 mars 2009

Révolution ?

La grande manifestation qui s’annonce aujourd’hui confirme les articles précédents : le profond ras le bol de la population d'une part, la malchance et la maladresse du gouvernement d'autre part.

Dèjà, le 30 janvier, lors de la première journée, on ne pouvait qu’être frappé par la nature des manifestants, qui n’étaient plus des militants ou des excités, mais souvent des non-habitués, qui défilaient dans le calme et sous la pluie. J’avais été frappé par la force qui s’en dégageait et qui montrait que le problème devenait très sérieux.

Déjà à cette date, le Président avait annoncé d'abord qu’il ne bougerait pas, puis pris des mesures qui abordaient tout sauf le pouvoir d’achat. Le gouvernement affirmait écouter et comprendre, mais n’attribuait le mécontentement qu’au stress de la crise et à sa politisation. De quoi exciter encore davantage les intéressés qui venaient seulement clamer qu’on ne peut plus vivre avec 1 000 Euros par mois…

Même scénario aujourd’hui : alors que la manifestation s’annonce absolument énorme, avec de plus en plus de « civils », c'est-à-dire de non-professionnels de la protestation, le gouvernement annonce encore ne pas devoir bouger. Et tombe simultanément une information : dans le cadre du « bouclier fiscal », 800 familles touchant déjà plus de 15 Millions d’Euros annuels, ont reçu 368 000 Euros des impôts. Un véritable chiffon rouge agité devant le taureau !

Dans l’Arène, c’est le matador qui est le plus fort. Ici, est-ce encore le cas ?

La « France d’en bas » comme l’appelait Rafarin, est confrontée à des difficultés croissantes : fermetures en cascade d’usines, baisse considérable des revenus, absences de perspectives d’amélioration, exaspération devant le manque de protection de la part des pouvoirs publics…

Simultanément les informations tombent en continu sur les revenus des riches : Tapie touche 101 Millions, les groupes ayant l'Etat comme principal actionnaire distribuent des dividendes exceptionnels (alors que le Président avait demandé une répartition équitable avec les salariés), aucune contribution exceptionnelle n’est demandée aux plus aisés…

Attention ! La tension monte ! L’exemple de la Guadeloupe est dans toutes les têtes, déjà des policiers se sont fait tirer dessus, les personnels licenciés sont de plus en plus virulents et se déclarent prêts à tout… Le gouvernement joue avec le feu.

La prochaine manifestation va-t-elle voir fleurir les barricades, allons-nous vers une révolution ?

LVPC

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L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net