lundi 18 mai 2009

HADOPI, de mal en pis

La loi HADOPI contre les téléchargements illicites de musiques et videos vient d’être votée…

On pourrait pousser un ouf de soulagement, heureux que les medias cessent de nous harceler avec ce nom ridicule.

Il était aussi tout à fait légitime de protéger la création artistique.

Mais la réforme résout-elle le problème ?

On peut craindre que non :

Les dispositifs techniques en cours de mise au point par les pirates vont permettre de la tourner facilement, tandis que la frustration de nos téléchargeurs va les inciter à toutes les ruses.

Rajoutons l’Europe qui émet des directives contraires.

On peut enfin s’étonner de son manque de cohérence :

Des sanctions lourdes (l’interdiction d’Internet tout en le payant n’est pas rien) sont prises par un acteur privé en dehors de toute justice contradictoire.

Les auteurs n’en tireront aucun profit direct. Seuls sont gagnants les stars reconnues, déjà millionnaires. Les petits, qui pouvaient percer grâce à Internet, sont sanctionnés et donc la création « libre », alors qu’elle était sensée être protégée.

Les jeunes me disent que la solution était simple : prévoir une rétribution modique qui irait aux artistes concernés, comme fonctionne déjà aujourd’hui la SACEM.

Mais, que ce soit pour les hôpitaux, les universités ou le web, nos autorités ne semblent plus écouter la « France d’en bas ».

Attention ! C’est elle qui gagne toujours à la fin…

LVPC

4 commentaires:

  1. Tout d'abord, lire le texte :
    http://www.senat.fr/pl/397.pdf
    Les sanctions seront décidées par la "Haute Autorité" dont les membres seront pris dans les hauts fonctionnaires - car tout est haut dans ce merdier !, ces mecs sont totalement incompétents en informatique, mais qu'à cela ne tienne, des petits malins seront là pour leur expliquer ce qu'ils voudront bien leur expliquer car notre république est ainsi faite que ceux qui prennent les décisions sont toujours ceux qui sont le moins qualifiés pour le problème à règler, de façon à ce que tout soit conforme à la république du père UBU. Un boulanger pour juger le boucher et un inspecteur des finances pour juger l'ingénieur nucléaire ......

    Mais la loi HADOPI donne toute la mesure de sa vilainie dans :

    « Sous-section 2
    « Mission d’encouragement au développement de l’offre légale et
    d’observation de l’utilisation licite et illicite d’oeuvres et d’objets
    protégés par un droit d’auteur ou par un droit voisin sur les
    réseaux de communications électroniques."

    Les sites autorisés le seront par la HA, autrement dit par Tsarko qui aura un oeil très vigilent pour que ce ne soit pas n'importe qui qui ait droit de diffuser des oeuvres payantes sur Internet .... on voit bien d'où venait tout ce cinéma !!!

    Merci qui ?


    Lisez le reste, c'est à lencan !


    baillonnez, baillonnez, il en restera toujours des sous sous pour les copains !

    Bientôt, la France s'appellera la Bouygues-land !



    Le fonctionnement de la SACEM est extrêmement obscur.
    Voici le portail de la SACEM :
    http://www.sacem.fr/portailSacem/jsp/ep/home.do?tabId=1

    Les renseignements que peut obtenir un sociétaire sont très succincts et les comptes sont illisibles.

    Disons que la SACEM n'est pas vraiment un parangon en matière de transparence.

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  2. Le système de la licence globale que vous reprenez pour financer les téléchargements est le type même de la mesure collectiviste qui me fait fuir...
    Il s'agit ni plus ni moins d'un nouvel impôt qui sera payé par tous y compris ceux qui ne téléchargent jamais rien... vas comprendre Charles !
    Il faut au contraire DECOLLECTIVISER notre société qui en crève...
    Et tout cela au nom du "Droit à Internet" !
    Imagine-t-on de taxer forfaitairement d'amendes tous les automobilistes même sans infractions sous prétexte du "droit à circuler" des chauffards, tous les consommateurs sous prétexte de dédommager les entreprises victimes de la contrefaçon, tous les contribuables pour compenser le manque à gagner de la fraude fiscale (ce qu'on fait d'ailleurs mais ce n'est pas une raison).
    Bref, vous m'aurez compris, je ne considère pas ce genre de réponse comme une solution. Quant à votre passage sur les petits créateurs victimes du système, attendez : rien ne les oblige à faire payer, ils peuvent parfaitement diffuser gratuitement leurs oeuvres. Dans une affaire comme celle-ci en effet, le rôle d'un gouvernement est de permettre aux citoyens d'EXERCER LEURS CHOIX en toute liberté et c'est tout. S'ils veulent faire payer leurs oeuvres, c'est bien leur droit (et même s'ils sont très riches; la loi est la même pour tous y compris les riches que je sache...); s'ils veulent diffuser gratuitement, c'est leur droit aussi. Dans cette affaire, c'est la volonté du créateur de l'oeuvre qui doit être respectée.

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  3. Réponse à Yfig :
    Le canard a pris un grand coup sur le bec. C'est effectivement la haute autorité qui décidera les interdictions (mais sera-ce bien contradictoire, avec la possibilité réelle de se défendre ??)
    Et je suis assez d'accord avec vous, c'est une nouvelle usine à gaz qui se construit...
    Concernant la SACEM, je connais mal son fonctionnement, mais je n'ai pas entendu de grosses récriminations à son sujet.
    Et ne faudrait-il pas qu'Internet rejoigne le régime commun des diffusions de chansons sur les radios et autres ?

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  4. Réponse à Anonyme

    Je n'ai pas très bien compris votre proposition...
    Le paiement par les seuls téléchargeurs (eux seulement, je souligne) d'une somme modique en sus de leur abonnement mensuel, supplément qui irait directement à la création (je pensais à la SACEM qui ferait ensuite la répartition)m'a été soufflé par des jeunes.
    Il me semble que c'est simple et bien ciblé.
    Je ne suis pas, moi aussi, partisan du collectivisme !
    Que le ciel nous en protège !

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L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net