lundi 8 juin 2009

Un peu de logique, s’il vous plait !

Ce matin, toute la presse s’extasie devant le résultat des élections européennes.

Pourtant osons dire qu’il est parfaitement logique :

Comment s’étonner du record d’abstention (60 %) alors qu’on à peine parlé d’Europe pendant la campagne et qu’aucun projet précis et mobilisateur n’a été présenté ?

Relisant les manifestes des uns et des autres avant de voter, j’ai été bien en peine de savoir ce qu’ils proposaient à part des déclarations générales, vagues et imprécises. J’ai voté, mais je ne sais toujours pas pour quel avenir et encore moins comment les élus envisagent de s’y prendre.

Nous sommes en train d’inventer le « vote aveugle ». Attention, il risque de déboucher sur le vote sans votants…

De leur côté, les partis d’opposition ont centré leur campagne sur l’antisarkozysme. Pourquoi pas contre les moulins à vent ou le port du voile à l’école ? Ce n’était évidemment pas le sujet. Peut-on gagner lorsqu’on se trompe de combat ?

Un autre résultat rationnel : le progrès des écologistes, qui reflète les réels défis d’un avenir proche avec moins de pétrole, d’eau et, finalement de tout. Même si je ne partage pas toujours les orientations de nos verts, ce score montre que cette préoccupation est croissante chez nos concitoyens, et c ‘est encore logique…

Ce vote est donc l’un des plus raisonnables que l’on ait vu depuis longtemps.

Peut-être que finalement l’Europe, en mixant la fantaisie des latins au pragmatisme anglo-saxon et au calme nordique, en extrait l’élixir miraculeux de la raison et du bon sens…

LVPC

7 commentaires:

  1. Sur l'Europe : Il est tout a fait normal que ce vote débouche sur autant d'abstentions car celle-ci n'est tout simplement pas visible par les électeurs. Personne ne connait précisément les compétences de ce "machin", personne ne se retrouve dans le labyrinthe des procédures, des directives, des règlements, personne ne comprend quelle est l'articulation entre la Commission, les États, le Parlement.
    Il faut donc reprendre les choses à la base : rédiger une vraie Constitution d'une trentaine d'articles (et non pas 400 comme on nous l'a présentée en 2005 !), ne pas faire d'idéologie, libérale ou autre, dans cette constitution mais s'attacher essentiellement à décrire 2 éléments : les compétences exactes du niveau européen en déléguant strictement à ce niveau ce qui est vraiment pertinent et efficace de traiter dans cet espace européen (à 27 je le rappelle !): par exemple, l'environnement, la concurrence, les transports... tout ce qui est transfrontière PAR NATURE (donc pas forcément l'agriculture qui est plutôt nationale sinon régionale sauf concernant les règles de concurrence mais comme n'importe quelle autre activité).
    Deuxièmement : il faut déléguer complètement à l'Europe ces 4 ou 5 compétences clairement définies et limitées sans plus aucune intervention des États en rendant DIRECTEMENT APPLICABLES dans l'espace européen les textes votés par le Parlement en supprimant cette notion absurde de transposition dans le droit national de chacun (çà marchait à 6 mais pas à 27 !)
    Je prends un exemple : l'Europe se voit confier la politique des transports, donc ce qui à trait aussi aux règles de sécurité routière; elle édicte une limitation de vitesse à 120 Kms sur les autoroutes; hé bien cette règle est directement applicable dans tous l'espace européen sans transposition dans le droit national.
    Donc j'opère en fait un double mouvement : je limite, par un texte à valeur constitutionnelle, les compétences de l'Europe, qui ne pourra plus s'occuper de tout comme elle le fait actuellement, mais uniquement des matières déléguées; par contre je traite ces compétences de manière fédérale en supprimant l'échelon étatique dans ces mêmes matières. Je satisfait à la fois les souverainistes en redonnant aux États toute leur indépendance dans les domaines non délégués, et les fédéralistes en donnant à l'Europe compétence directe sur les citoyens dans les domaines délégués.
    La nouvelle constitution serait approuvée par référendum UNIQUE dans toute l'Europe et non État par État (comment peut-on imaginer qu'on puisse ratifier un texte à l'unanimité des 27 alors qu'il suffit d'un seul non pour bloquer la machine ? absurde !)
    De même le Parlement serait élu directement à l'échelon européen sur des listes européennes (et non pas 160 listes régionales comme actuellement !).
    Je pense que cette réforme est susceptible de redonner une visibilité à l'Europe et susciter l'intérêt des électeurs qui pourront ainsi mieux appréhender les enjeux de l'élection.
    Il faut sortir du système hybride actuel qui crée une terrible confusion.

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  2. Sur l'écologie : il faut dénoncer l'arnaque du CO2 qui va nous faire dépenser des sommes considérables pour rien.
    Pourquoi ? parce que les sources d'énergies fossiles qui sont utilisées actuellement sont LIMITEES et vont donc s'épuiser progressivement dans les 50 ans qui viennent; or il n' y a aucune raison que l'humanité (si ce n'est pas nous ce sera la Chine...) se prive de ce moyen pratique et relativement peu onéreux de créer de l'activité. Gageons donc que ces énergies seront utilisées jusqu'à la dernière goutte et que nous ne pourrons rien y faire, quelque soient les mesures type taxe carbone que nous pourrions prendre (au passage, je vous rappelle que les taxes sur les importations ne sont pas payées par les importations... elles sont payées par les consommateurs). Au mieux, nous retarderons d'une dizaine d'années ce phénomène inéluctable ce qui est ridicule puisque le CO2 reste présent dans l'atmosphère plusieurs centaines d'années ! Au demeurant, on nous impressionne (et culpabilise beaucoup) en indiquant les millions de tonnes de CO2 que nous rejetons chaque année, sans préciser que ces millions de tonnes ne représentent qu'un pourcentage infime dans le volume global de cette atmosphère (mais c'est plus vendeur que de dire la teneur en CO2 est passée de 0,02% à 0,03...)
    Par contre, que l'on cherche à économiser l'énergie (fossile ou autre d'ailleurs...) par des mesures de fond et des crédits de recherche pour développer des énergies de substitution (dont le nucléaire aussi) c'est parfaitement légitime mais cela n'a rien à voir avec la teneur en CO2...

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  3. Cher Anonyme (mais pourquoi le rester ?)

    Concernant l’Europe, vous défendez en fait un état fédéral à la façon des Etats-Unis, de l’Allemagne, voire de la Grande-Bretagne, au sein duquel chaque état local gère ses propres affaires avec une harmonisation globale respectant le principe de subsidiarité.

    On peut se demander sérieusement pourquoi les européens rejettent ce modèle, alors que l’expérience de ces pays montre que les libertés individuelles et locales n’en ont pas souffert tandis que la fédération y a gagné en puissance : que représenteraient la Californie ou la Floride, états analogues à la France, s’ils étaient tous seuls ?

    A l’inverse, notre commission européenne n’est pas élue et n’a pas de réels pouvoirs. Elle donne donc l’image d’une Europe technocratique, très loin du terrain et impuissante qui n’incite pas à aller plus loin.

    Et puis, pas de projet précis, refus de tout leader qui pourrait dynamiser les troupes, rejet frileux des parlements locaux de toute incursion interne…

    Quand redeviendrons-nous raisonnables ?

    LVPC

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  4. Réponse à Anonyme sur l’écologie :

    Je serai moins d’accord sur l’écologie : vous avez certes raison concernant le CO2 et l’épuisement inéluctable des ressources, qui libérera celui-ci tôt ou tard.

    Mais il ne faut pas pour autant ne rien faire, à mon avis…

    Les sources de C02 ne sont pas seulement les énergies fossiles, mais pensons au permafrost polaire, au stockage par les océans, à la réduction de la forêt tropicale, au développement des centrales à charbon un peu partout… Nous jouons avec le feu…

    Le problème industriel n’est d'ailleurs pas le CO2 mais les COV (composés organiques volatiles), bien plus puissants que le CO2 pour le réchauffement de la terre et la pollution atmosphérique.

    Comme vous le dites d'ailleurs, il nous faut d’urgence agir et changer nos habitudes, développer de nouveaux produits et de nouveaux modes de vie. Cela prendra des décennies et il est déjà très tard.

    Alors il faut que tout le monde fasse des efforts. Si nous n’en faisons pas, nous dissuadons aussi les autres d’en faire.

    Je pense que vous en serez d’accord…

    LVPC

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  5. Oui; sur l'écologie, je suis d'accord; quand je dis "arnaque" c'est que je pense qu'on se polarise sur de faux problèmes écologiques (le CO2 en est un) au détriment des vraies questions: car tout l'argent qui sera dépensé à éteindre un faux incendie ne sera plus disponible pour éteindre le vrai. On ne peut qu'être ahuri d'ailleurs devant l'attitude des "écologistes" qui dénoncent sans arrêt de rareté des ressources, en ignorant celle des moyens financiers publics, bien réelle celle-là !
    J'entendais encore ce matin à la télé une navigatrice à la rame annoncer l'augmentation du niveau des mers et la fonte de la banquise (!). Soit mais est ce vraiment d'actualité ?
    En revanche, il y a de vraies questions d'environnement à traiter d'urgence : les pesticides massifs dans l'agriculture, les porcheries industrielles en Bretagne, la protection du littoral contre le mitage des lotissements, la dépollution des anciens sites industriels, la construction dans les zones inondables. Voilà des choses concrètes, proches de nous et qui pourraient directement améliorer notre qualité de vie (or il y a des choix à faire, on ne peut pas tout...)
    Cela me rappelle le syndrome tiers mondiste d'il y a quelques années quand les bons esprits préféraient s'occuper du développement du tiers monde que de la misère en France (avec le succès que l'on sait d'ailleurs!). C'est DOSTOIEVSKI qui disait en substance : l'amour (abstrait) de l'humanité en général, de l'Homme en tant qu'idée, est souvent incompatible avec celui de son prochain...

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  7. Merci à Anonyme pour ce nouveau commentaire.

    De mon point de vue, on ne peut qu'être d’accord avec vous : traitons les « vrais » problèmes en priorité en tenant compte des contraintes, notamment de coût et ne gaspillons pas inutilement les ressources contingentées que nous avons.

    Un bon exemple en est d'ailleurs fourni par le nucléaire. Nos écolos luttent contre lui, alors que c’est une industrie sûre et peu polluante dans nos pays. Et, ce faisant, ils favorisent la multiplication des centrales à charbon, bien plus nocives pour l’environnement… Il serait plus raisonnable d’œuvrer pour améliorer encore le nucléaire tout en préparant en parallèle la relève, ce que nous ne faisons encore pas assez…

    Je ne jetterai toutefois pas tout à fait la pierre à nos verts : malgré toutes leurs maladresses, leur obstination a réussi à influencer nos états d’esprit et c’est une réussite de ce point de vue.

    Peut-être qu’un jour ils comprendront que, lorsqu’ils deviendront pragmatiques et raisonnables, l’écologie avancera encore plus vite…

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L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net