mercredi 9 février 2011

Les vacances du pouvoir

MAM, alias Michèle Alliot-Marie, qui voyage dans les avions de la famille Trabelsi, François Fillon qui se fait payer ses vacances par l’Etat Egyptien, et toute la presse et le monde politique explosent et réclament la démission des intéressés…

Faut-il en déduire que la France est en train de devenir une république bananière, ses plus hauts représentants étant à la solde de puissances étrangères et de milliardaires cupides ?

Certes, nos touristes ont mal choisi leurs points de chute et auraient pu atterrir sous des cieux démocratiques au lieu de s’abriter dans de bonnes et solides dictatures, mais les relations internationales ont des raisons d’état que la morale ignore. Si nous ne devions copiner qu’avec les « vraies » républiques, nos amis tiendraient dans une cabine téléphonique et notre influence internationale serait réduite à la taille d’une bactérie…

Les relations personnelles sont aussi indispensables pour resserrer les liens : combien de dictateurs ou de présidents étrangers peu recommandables n’ont-ils pas été hébergés à nos frais sur la côte d’azur ou dans des palaces parisiens parce qu’il était simplement important de maintenir des liens avec eux ? L’absence de relations avec les énergumènes ne résout rien…

N’allons-nous pas nous-mêmes couramment en vacances dans de telles contrées, telles la Chine, la Tunisie, la Russie ou le Maroc ? Si nous ne devions villégiaturer que dans des états « moraux », nous aurions du mal à sortir de notre quartier, y compris en France, tant la politique et la morale sont dissociées de nos jours…

Alors, s’il faut faire une colère, regardons avant tout les conséquences des légèretés de nos fautifs et les torts qu’ils ont causé concrètement. En l’occurrence, je ne suis pas certains que ceux-ci soient importants. En particulier, si notre gouvernement a tardé à reconnaître la légitimité des révolutions en cours, il l’a finalement fait et on peut estimer que la réaction tardive était sans doute autant due aux relations personnelles qu’à une prudence normale en matière diplomatique.

En réalité, nos députés et journalistes doivent s’ennuyer en ce moment et ils avaient besoin d’un tel dérivatif… Cela leur permet de parler à la télé et de rester en forme. Du calme !

Le Vilain Petit Canard

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L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net