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16 Septembre 2009 : une employée se défenestre chez France Telecom dans le 17ème arrondissement de Paris, soit le 22e suicide dans le groupe depuis février 2008 (et 6 depuis la mi-Juillet 2009). Les syndicats dénoncent les méthodes de management du groupe : mutations erratiques sans concertation ni prise en charge des problèmes des personnels, harcèlement moral et mises à l’écart sans ménagement…
En parallèle, on note une forte progression du stress au travail qui, selon une étude réalisée par l’Institut français d’action sur le stress en novembre 2004, concerne 23 % des salariés hommes et 32 % des salariés femmes et cause de plus en plus de dégâts humains…
En parallèle, on note une forte progression du stress au travail qui, selon une étude réalisée par l’Institut français d’action sur le stress en novembre 2004, concerne 23 % des salariés hommes et 32 % des salariés femmes et cause de plus en plus de dégâts humains…
Les 22 Suicides en 1 an et demi chez France Telecom et, plus généralement, la montée en flèche des maladies dues au stress au travail démontrent une nette dégradation des conditions de vie dans les entreprises. Travailler devient pour beaucoup un véritable calvaire.
Les causes en sont certainement diverses :
La crise est passée par là, avec ses licenciements en masse et la forte incertitude créée au niveau de chaque entreprise, qui se répercute sur les salariés.
Mais, on peut aussi mettre en cause l’ouverture des frontières à une concurrence déloyale de plus en plus forte, avec notamment l’élargissement de l’Europe, venant en sus des autres pays à bas coût. D’où les délocalisations et la nécessité, pour les entreprises qui restent, d’accroître fortement leur productivité.
Le progrès technologique foudroyant ainsi que la généralisation de l’informatique et des automatisations ont aussi leur part de responsabilité, obligeant une mutation permanente des emplois et des structures des entreprises.
N’oublions pas les 35 h, qui ont remis à l’honneur les pointeuses, emblèmes du taylorisme, et reporté des charges de travail sur les cadres, amenant en retour ceux-ci à durcir leur management.
Se rajoutent les lois sociales anti-licenciements qui, au lieu de les limiter, amènent les entreprises à les concentrer et renforcent la tendance à la délocalisation.
Face à cet amoncellement de problèmes, proposons modestement quelques pistes de réflexions :
Protégeons mieux nos marchés. Il existe des solutions telles que les normes et les certifications que nous n’utilisons pas assez ou mal. Il ne s’agit pas de bâtir des forteresses, mais de donner à nos entreprises un minimum de sécurité sur leur marché intérieur, afin que cela leur serve d’assise pour leur développement.
Les changements périodiques d’emploi deviennent la règle. Au lieu de les subir comme des malédictions, facilitons-les : abaissons les droits sur les ventes et achats de logements, simplifions les diverses formalités, valorisons ceux qui acceptent cette souplesse, améliorons les formations professionnelles… Notre économie doit être adaptée à cet environnement nouveau.
Simplifions les licenciements car, paradoxalement, les rigidités actuelles freinent les embauches puisqu’un patron ne peut, dans ces conditions, recruter de façon responsable que s’il est sûr de son chiffre d’affaires à long terme, et cela est de plus en plus rare. Libérer les débauches libérerait aussi les embauches, comme le montre l’exemple de tous les pays qui le pratiquent.
En contrepartie, responsabilisons les dirigeants. Il semble anormal qu’une entreprise ou un cadre qui provoque des dommages graves à ses personnels (ce qui comprends bien sûr les licenciements) n’en supporte pas les conséquences, y compris pénales, comme cela serait le cas s’il volait ou portait préjudice à un de ses voisins : le cadre se doit de réparer pour une voiture accidentée par sa faute, mais non de dédommager un personnel qu’il a mené à la dépression ou au suicide. Est-il normal que certains dirigeants s’affectent des avantages en or massif alors que, simultanément, ils licencient ? L’entreprise doit-elle rester un domaine de non-droit pour les dirigeants ?
L’entreprise doit retrouver sa juste place sociale, celle d’un groupe humain qui se structure pour réaliser des produits complexes de façon compétitive. Les rôles des différents partenaires : actionnaires, dirigeants, personnels, et la loi doivent être redéfinis dans ce cadre, de façon à revenir à une collaboration constructive.
C’est certainement la seule voie pour que l’industrie redevienne globalement prospère.
Sinon, elle continuera à partir dans les pays plus avantageux pour elle. Et nous resterons sans travail et sans argent…
LVPC.
NB : Ce blog a déjà dénoncé à plusieurs reprises cette dérive des entreprises : Voir les articles « Faut-il revenir à l’esclavage ? » (14 Septembre 2007), La juste entreprise (29 Octobre 2007), etc….
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