Hier soir, sur Arte, le film de Ken Loch « le vent se lève » a retracé l’histoire de l’IRA lors de l’occupation de l’Irlande par l’armée anglaise.
Un film que devraient voir tous les bouteurs de guerres avant de se lancer dans leurs mortelles équipées, que ce soit en Irak, en Afghanistan, à Gaza et en Palestine ou au Viêt-Nam (pour ne citer que ces derniers…)
Un film qui montre bien la logique infernale de l’occupation d’un pays par une troupe étrangère :
D’abord le mécontentement général de la population occupée, agacée par la gêne occasionnée, avec une opposition larvée qui fait enrager l’occupant.
En retour, des exactions de plus en plus grandes de celui-ci, qui veut « dompter » les autochtones.
Cette situation sécrète alors naturellement —et obligatoirement— des résistants ou des terroristes, selon le camp dans lequel on est, qui harcèlent l’assaillant.
Petites équipes très mobiles, protégées par la population et connaissant parfaitement le terrain, ces groupes sont pratiquement invincibles.
Pouvant attaquer à tout moment, ils rendent la position de l’occupant très précaire, l’obligent à amener toujours plus de moyens et à essayer de lutter en s’en prenant aux seuls sur lesquels il a prise, c’est-à-dire à la population elle-même.
Mais alors le boucle infernale s’installe : la répression auprès des habitants renforce le mécontentement et, par voie de conséquence directe, la guérilla : plus on réprime, plus l’opposition armée grandit, et plus celle-ci croît, plus il faut réprimer…
On entre dans une période de volonté d’extermination respective, alimentée par la soif de vengeance irrépressible des deux camps.
Il faut attendre que les deux parties soient exsangues pour que le bon sens commence à renaître. Après de longues années de grandes souffrances pour les deux parties, de premières trêves sont signées puis, peu à peu, on s’achemine vers une paix des braves marquée par le départ des occupants.
Si on en dresse le bilan, on voit donc que l’assaillant n’y a rien gagné et y a même beaucoup perdu : une quantité de morts, de dures épreuves et un affaiblissement économique pour un gain final nul.
Et ceci est pratiquement inéluctable.
Alors, faiseurs de guerres, réfléchissez-y bien. Même si vos motifs sont louables au départ (par exemple pour libérer un peuple d’une dictature), sachez que vous allez perdre à coup sûr par la force armée.
Votre seule chance de réussir est au contraire d’aider ce peuple à améliorer ses conditions de vie et sa culture. Envoyez une armée, mais donnez-lui pour consigne d’assister les occupés et non de les dominer.
Puis de les quitter une fois la situation rétablie…
Si vous méritez la reconnaissance et le respect de la population, vous aurez alors gagné. Aucune opposition ne sera assez forte pour s’opposer.
Ce film explique tout cela bien mieux que moi.
A passer dans toutes les écoles…
Le Vilain Petit Canard
Voir aussi l’article « Soldats sans armes » d’Août 2008.
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