Lorsque écologie rime avec démagogie

Si la catastrophe nucléaire qui s’annonce au Japon appelle bien sûr toute notre solidarité et toute notre affection envers ce peuple si durement touché, cela fait au moins le bonheur d’un parti, celui des écologistes, qui se déchaînent à qui mieux mieux pour exiger la mise à mort du « monstre » atomique…

Certes, compte-tenu des graves menaces qui pèsent sur le monde et sur notre avenir, on ne peut être que partisan d’une approche plus respectueuse de notre environnement et de notre planète. Il nous faut effectivement préparer un avenir sans pétrole, réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, limiter les pollutions… Il faut être bien imbécile pour ne pas être écologiste aujourd’hui…

Mais nos écolos politiques sont dans un autre monde : celui du baratin, de la communication et de la démagogie.

Prenons leurs plus grands combats : d'abord les OGM. On en cultive et on en consomme pratiquement partout dans le monde en dehors de l’Europe depuis des dizaines d’années sans qu’on ait constaté d’effets délétères. Qui plus est, cela permet d’éviter les pesticides si nuisibles à la terre, aux insectes et, en bout de chaîne, à nous-mêmes.

Il y a bien sûr des risques (comme dans toute activité) mais, au lieu de militer pour un renforcement des études, mesure logique lorsqu’on craint un risque, nos génies ont massacré les recherches et, cerise sur le gâteau, en exigeant que les semences OGM soient stériles, en ont donné le monopole à quelques grands groupes à qui il faut racheter celles-ci chaque année. Ils n’ont ainsi pas enrayé le développement des OGM mais simplement enrichi ceux qui les produisent. Un bel exemple de résultat opposé à celui recherché !

Prenons maintenant le nucléaire. Quelles sont les alternatives ?

Les énergies douces, solaires et éoliennes ? Du fait de leur irrégularité, cela supposerait encore plus de centrales classiques pour compenser les périodes creuses. Sinon nos usines, nos transports, nos hôpitaux devraient s’arrêter lorsqu’il n’y a plus de vent ou de soleil… Par nature même, en l’état actuel de nos techniques, ces énergies ne peuvent être que marginales…

Le charbon ? Mais il n’y a pas plus émetteur de gaz à effet de serre ! Sa généralisation hâterait le dérèglement climatique dont nous sentons déjà les effets dévastateurs.

Alors, le meilleur vœu que nous puissions faire serait de voir apparaître rapidement un mouvement écologiste intelligent qui, au lieu de faire de la démagogie facile, prendrait à bras le corps les lourds problèmes actuels et proposerait des solutions réellement viables, sur la base d’études renforcées :

Aider à la diffusion locale des énergies douces, travailler à trouver des systèmes plus performants pour conserver l’énergie, accroître la sécurité du nucléaire encore indispensable, préparer les générations futures (soit l’EPR et à plus long terme ITER, auxquels nos écolos sont opposés), trouver des moyens pour en stocker les déchets (et non s’opposer à toutes solutions)…

Nous avons l’impression aujourd’hui d’un monde à l’envers : ceux qui font des études sérieuses sont ceux qui sont les plus dénoncés par des verts donneurs de leçons mais qui, à l’inverse, montrent chaque jour toute l’étendue de leur incompétence.

Ne pourrions-nous pas enfin voir émerger des écolos sérieux qui aiguillonnent effectivement le gouvernement et qui encouragent et contrôlent les études faites, sans forfanterie, de façon pragmatique, positive et efficace ?

Mais, coincoin de coincoin ! Ce n'est encore, hélas, que du domaine du rêve...

Le Vilain Petit Canard