lundi 29 octobre 2007

La juste entreprise

modifié le 14/09/2009
Actualité d’octobre 2007 :

Grève dans les transports pour protester contre la réforme des régimes spéciaux de retraites.
Grève très suivie chez Air France pour des augmentations de salaire (les salariés ont appris que le salaire du PDG de la société a augmenté de 82% en 4 ans).
Début du scandale des délits d’initiés des patrons d’EADS, accusés d’avoir vendu en masse leurs actions juste avant que soient connues les difficultés d’Airbus. En outre, tandis qu’AIRBUS annonce des milliers de suppressions d’emplois, le PDG, Noel Forgeard, touche 8 millions d’euros d’indemnité de départ comme "golden parachute ».


La révolte gronde dans les transports publics. Le moindre trajet en metro, RER ou bus devient un parcours du combattant : une succession d’attentes interminables puis de cohues indescriptibles lorsque le véhicule convoité arrive enfin, avec en bout de course un retard considérable.

On peut trouver curieux que ce ne soient jamais les moins avantagés, car on ne peut pas dire qu’un salarié de la SNCF ou d’Air France figure parmi les personnes les plus à plaindre en France, qui nous empoisonnent l’existence. Chacun constatera que les grèves des caissières des hypers ou des terrassiers du bâtiment sont beaucoup plus rares.

Il y a quand même des raisons au mécontentement. On me dit que le PDG de la compagnie aérienne a vu son salaire plus que doubler alors que celui des personnels n’a progressé que de quelques %, tandis que la compagnie a accumulé des bénéfices records. On peut comprendre que les personnels se sentent un tantinet frustrés et veuillent une part plus grande du gâteau.

On constate d'ailleurs que, d’une façon générale, les grandes entreprises ont bien compris le système : des dividendes en or massif pour les actionnaires, des salaires en platine pour les dirigeants et ce qui reste pour les employés de base, soit en général peu de chose, quand ce n’est pas des fermetures d’usines. Et ils osent se plaindre, les feignants !

Ce qu’il y a de bien, c’est que tant que cette astucieuse pratique aura cours, on ne s’ennuiera pas : il y aura toujours du mécontentement dans l’air, des syndicats en guerre, de l’actualité croustillante pour les gazettes et de l’imprévu pour les usagers. Que du plaisir pour tous !

Qu’est-ce que l’on s’ennuierait si les profits étaient partagés en fonction des apports de chacun, entre les détenteurs des capitaux, afin de maintenir les flux d’investissements, les dirigeants, afin d’attirer les meilleurs, les salariés, qui ont l’essentiel du mérite, et les investissements internes, pour assurer la pérennité de l’entreprise ! Soudain, que la vie de l’entreprise deviendrait monotone, rythmée seulement par le bruit des machines et le cliquetis des souris !

Heureusement que nous n’en sommes pas là. Si tout le monde était raisonnable, que deviendrait cette chronique ???

LVPC

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L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net