mercredi 24 octobre 2007

Guerre ou paix ?

modifié le 5/08/09
Lundi dernier, notre président a demandé à tous les professeurs de lire la lettre rédigée par le jeune résistant, Guy MOQUET, avant d’être fusillé le 22 Octobre 1941, il y a 66 ans.

L’initiative est intéressante pour tenter de ressouder la nation en rappelant que nous devons tout aux milliers de morts de la libération. Il n’est pas idiot de revenir à nos fondements de temps en temps.

Toutefois, on est las d’entendre toujours parler de cette guerre. J’étais récemment sur les plages du débarquement. Ce n’est pas une mer, mais un gigantesque cimetière où plus de 40 000 jeunes qui n’avaient rien demandé sont tombés, tirés comme des pigeons par l’adversaire (et je ne compte pas les disparus, les 200 000 blessés ni les victimes civiles). Leur sang suinte encore de l’eau, des plages et des terres noires de cette contrée.

Faut-il continuer à encenser les Roosevelt, Eisenhower, Churchill, Montgomery ou Leclerc, qui ont été les moteurs de cette boucherie ? N’auraient-ils pas fait mieux de réagir plus tôt, en neutralisant le grand chef Nazi avant qu’il ne dévaste l’Europe ? Ne nous doivent-ils pas des comptes sur ce point, eux qui étaient aux commandes ?

La guerre de 1940 faisait suite à celle de 14-18 qui avait laissé les allemands vaincus frustrés et revanchards. Si nous, français, nous avions été un peu plus intelligents en sauvegardant la fierté des vaincus, la suivante n’aurait sans doute pas eu lieu.

Et aujourd’hui, au siècle des plus grands progrès techniques, la spirale infernale se poursuit : en Irak et Iran, en Afghanistan, au Tibet, en Afrique… la loi du plus fort et du plus imbécile s’impose et opprime, massacre les populations.

Ne valorisons plus les pseudo-guerriers qui gagnent leur gloire avec le sang des autres (c’est si facile !) mais plutôt ceux qui se donnent du mal pour bâtir la paix. Privilégions les astucieux qui arrivent à éviter les conflits au détriment des croquemitaines qui les règlent à coups de missiles et de bombes, tranquillement assis dans leurs fauteuils.

Mais la vraie source des guerres est l’intolérance, ce délire absolu qui nie la réalité, soit que nous sommes tous bâtis de la même façon, avec la même cervelle et les mêmes organes.

La meilleure prévention des guerres est d’apprendre la tolérance à nos enfants, à nos collègues, à nos élèves… C’est le vrai combat que nous devons mener pour gagner le droit de vivre.

C’est urgent ! Si nous ne le faisons pas, la pénurie des ressources naturelles qui s’annonce nous condamnera inexorablement à nous exterminer les uns les autres avec, de chaque côté, les meilleures intentions du monde.

Alors, n’oublions pas Guy MOQUET…

LVPC

2 commentaires:

  1. Bravo Vilain canard !
    Toutefois il y a une petite contradiction dans tes propos : tu dis : Roosevelt, Churchill et compagnie auraient dû intervenir plus tôt pour mettre hors d'état de nuire HITLER avant qu'il ne sévisse...et ailleurs tu dis qu'il faut être tolérant avec les autres et prôner la paix...or c'est sans doute parce qu'ils ont été trop tolérants (ou du moins attentistes) avec HITLER qu'on leur reproche de n'avoir pu éviter la guerre mondiale...
    C'est toujours le même problème en Histoire : il est beaucoup plus facile de prévoir le passé que l'avenir et il est toujours un peu faux de juger une époque avec les lunettes d'aujourd'hui (car forcément on a un avantage incomparable par rapport aux dirigeants de cette période, c'est qu'on connaît la "fin du film")...
    Le même problème se posant d'ailleurs aujourd'hui face à l'IRAN ou la Corée du Nord etc...faut-il être patient ou leur rentrer dans le lard tout de suite au risque d'être accusés de va t'en guerre... ?
    C'est toujours le risque avec la paix, pour la faire il faut être deux et on ne connait que partiellement les intentions et les réactions de l'adversaire.
    Je crois que les grands discours généreux sur la paix échouent toujours; comment être crédible alors que la guerre est partout dans nos entreprises (rivalités), dans nos villages (querelles de voisinage) et dans nos familles (divorces, séparations).
    Au fond, sans faire de prosélytisme, c'est la religion (catholique ou autre...) qui a trouvé la bonne formule : nous devons commencer à faire la paix dans notre entourage immédiat (notre prochain) si on veut la répandre dans le monde, sinon, c'est mission impossible car la guerre n'est que la continuation au niveau mondiale de ces petits conflits locaux...

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  2. Un grand merci au commentateur précédent. Je commençais à m’inquiéter de l’absence de remarque : personne ne venait-il sur le blog ? — Il faut que je trouve un compteur de visites.

    En fait, je suis bien d’accord avec ce commentaire. Il complète très utilement mon texte (le court format des blogs force à être très synthétique, et donc parfois trop schématique).

    J’ajouterais : ne confondons pas tolérance et faiblesse ou lâcheté. La tolérance, c’est admettre que l’autre est différent et que cette différence apporte une richesse. On commence par l’écouter et prendre ce qu’il y a de bon dans ce qu’il dit.

    Mais il y a des limites : si on constate que l’individu est dangereux pour lui-même ou pour les autres (la liberté de chacun s’arrête à la liberté des autres), on essaiera d'abord de le raisonner et de le faire rentrer dans le droit chemin. Si cela ne fonctionne pas, il faut le sanctionner sans faiblesse, et cela le plus tôt possible, afin que la situation ne se dégrade pas.

    Prenons l’exemple d’une classe : le professeur doit accepter les élèves de toute race, de toute religion et de toutes opinions. Il ne doit également pas faire passer ses idées politiques dans son enseignement. C’est la tolérance.

    Supposons toutefois qu’un élève chahute trop et empêche la classe de travailler. Le professeur doit réagir avec fermeté le plus tôt possible, avant que le désordre ne se répande. C’est la fermeté. Ce ne serait pas de la tolérance que d’être indulgent avec le chahuteur, car cela nuirait à tous les autres. Ce serait de la faiblesse.

    Ceci dit, je suis bien d’accord que ce n’est pas facile. Concernant l’exemple du nazisme, de l’Iran, etc… , dès qu’on estime qu’il y a danger, c’est de la faiblesse que de ne rien faire, et non de la tolérance. Ce n’est effectivement pas facile : il est infiniment plus difficile de prévenir la guerre que de la faire. C’est pour cela qu’il nous faut valoriser les premiers et non plus les capitaines.

    Quand à commencer par répandre la paix et la tolérance dans son entourage, qui pourrait être en désaccord ?

    Merci encore au commentateur, en espérant qu’il n’est que le premier d’une longue liste…

    Le vilain petit canard

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L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net