mercredi 17 octobre 2007

Service minimal ou sévice maximal ?

L’actualité de ces derniers jours offre une source inépuisable d’inspiration pour une chronique comme celle-ci. Hier c’était la « fluidité des relations sociales » à coups de milliards, aujourd’hui nous affrontons une toute autre difficulté : la paralysie annoncée comme quasi-totale des transports en commun demain, suite à une grève générale des agents concernés, SNCF, RATP et consorts, pour protester contre l’alignement de leur régime de retraite sur le régime général.

Je me demande toujours quel est la mécanique intime d’une nation, qui explique son fonctionnement global et finalement sa prospérité ou sa décadence. Depuis Newton, on sait que les pommes doivent tomber sur le sol et que la terre tourne bien autour du soleil. Tout cela est clair et nous serions très étonnés de voir la fourchette que nous avons lâchée par inadvertance monter se coller au plafond. Ce serait très surprenant.

Par contre, rien de tel dans le social. Les réactions les plus illogiques et les plus imprévisibles y sont la règle. Les exemples abondent. Prenez le cas des retraites. La problématique semble incontournable : d'avantage de vieux, vivant de surcroît plus longtemps, un déficit national colossal… Si la logique avait cours, nous devrions tous, salariés, syndicalistes, patrons et Etat, décider à l’unisson de reculer l’âge de notre mise à l’écart. L’inverse condamnerait en effet nos ainés à vivoter misérablement suite à la réduction drastique de leurs pensions, ce qui sera inévitable si les annuités actuelles sont maintenues.

Et bien non ! La paralysie annoncée de demain montre que la logique sociale est différente de celle que nous connaissons communément. Tout comme les lois de la relativité générale ou de la mécanique quantique défient le bon sens courant : notre bon vieux temps ne devient plus fixe, notre parapluie est en fait une onde, la matière se mue en énergie et réciproquement.

Il nous faut donc d’urgence un nouvel Einstein pour démêler l’imbroglio des réactions de notre société. En fait on peut se demander si ce ne serait pas surtout d’un psychiatre dont nous aurions besoin. Mais peut-on faire enfiler une camisole de force à toute une nation ? Une chimiothérapie serait plus réaliste, à base de petites pilules bleues et roses qui nous rendraient inoffensifs à défaut de devenir intelligents.

En réalité, je me demande si, de même que sur le tard l’homme retombe en enfance, on n’assiste pas à une résurgence des tribus gauloises de nos aïeux. L’Asterix du train résiste encore et toujours au grand chef Sarkozix qui veut l’envahir. Tout le suspense est de savoir qui a la potion magique, le druide Fillonix ou la grande prêtresse Ségolenix. On attend aussi avec angoisse ce que va faire le barde Johnnix ! Ah, ça bouge, ça balance !

En attendant, tous ces événements ont un gros avantage. La RTT de demain nous permettra de rester au lit. Nous déjouerons ainsi les plans de tous ces méchants qui, faute de service minimum, veulent faire de cette journée un sévice maximal.

LVPC

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L'auteur

Ces articles sont écrits par Christian DOUCET ccdt@cegetel.net