Le Grenelle de l’environnement est donc arrivé à point nommé.
Connaissant nos écologistes, quitte à passer pour un grincheux, j’avoue que je n’étais pas rassuré. Non, je ne parle pas de leurs querelles de collégiens attardés. Plus fort, ils présentaient jusqu’ici une intéressante qualité : celle de toujours se tromper.
Faut-il limiter l’effet de serre ? Ils sont habilement contre le nucléaire, seule source d’énergie pourtant capable de satisfaire à nos besoins de façon à peu près propre : le nucléaire est en réalité l’industrie qui pollue le moins et qui a le moins d’accidents du travail depuis plus de 40 ans. De plus, en enterrant suffisamment loin les déchets, on peut raisonnablement penser que ceux-ci ne réapparaîtraient certainement pas avant que les poules aient des dents (sans que cela le soit pour cause d'irradiations...).
Ceci dit, nos écolos ont bien sûr raison de militer pour les énergies renouvelables. Mais ont-ils pensé que, sans nucléaire, ce sont des centrales à charbon et leur énorme pollution qu’il nous faudrait pour compenser le faible potentiel des éoliennes et autres panneaux solaires ? Quel gain !
Faut-il préserver l’eau et les sols ? Ils préfèrent les pesticides aux OGM, qui ont pourtant fait leurs preuves maintenant depuis plus de 10 ans partout dans le monde. Et ce faisant, ils désavantagent nos propres paysans, qui ne peuvent se battre à armes égales avec leurs concurrents sur les marchés internationaux. Quel gain !
Faut-il réduire la pollution automobile ? Ils réduisent nos vitesses et ne jurent que par la bicyclette. C'est super pour nos mollets un peu mous (surtout les miens). Il est vrai que multiplier les stops et les bouchons est une bonne idée pour réduire le CO2. Quel gain !
Je préférerais toutefois les voir militer pour l’amélioration des véhicules, qui pourrait en outre gagner ensuite l’ensemble de la planète. Pensons en particulier aux chinois : quel accueil si, en guise de progrès, on leur propose encore des vélos ! Super !
Faut-il mobiliser l’industrie ? Ils la diabolisent et la submergent de réglementation, de taxes et de demandes de dossiers (Aie, les forêts !). Mais surcharger les entreprises de coûts supplémentaires, c’est leur enlever autant de ressources pour produire propre, car l’écologie industrielle coûte cher. Alors, ont-ils pensé aux délocalisations en masse des industries chimiques et à leur cortège de chômage ? Quel gain !
Une réussite incontestable, c’est toutefois indubitablement le dialogue étroit de nos "verts" avec les français et le fort soutien qu’ils reçoivent de ceux-ci. Alors que tout le pays est angoissé par l’avenir, réussir à faire moins de 3 % aux dernières élections présidentielles tient du prodige. Quelle est la recette ?
Heureusement, sous l'impulsion notamment du grand chef Hulot et de la grande prêtresse Evelyne DHELIAT, un élan est né. Petits gestes du quotidien, achats responsables, produits, technologies et emballages respectant l’environnement progressent… Il faut simplement encourager et amplifier le mouvement, avec des objectifs ambitieux.
Le véritable défi est en réalité de concilier écologie et économie. L’écologie coûte cher. A moins d’usine à billets, elle ne peut donc progresser que dans une économie prospère. Mais en même temps, cela devient un impératif absolu, face aux périls imminents déjà cités : surpopulation, épuisement des ressources, réchauffement climatique...
J'ose une suggestion pour conciler les deux : « LA » solution ne résiderait-elle pas, non pas dans un retour au moyen-âge, mais dans de grands programmes technologiques ambitieux qui serviraient de moteurs pour notre économie, le développement de notre industrie et la protection de la nature ? Citons la voiture propre, le PC recyclable et consommant moins, les cellules photoélectriques à haut rendement, etc, etc, etc…
Nous avons utilisé jusqu’ici les technologies pour nous développer. Utilisons-les maintenant pour préserver notre avenir et durer. C'est ainsi que les programmes militaires et aéronautiques des années 60 ont été un temps de puissants leviers de R&D. De multiples progrés dont nous bénéficions maintenant tous les jours en sont nés.
Il manque aussi beaucoup d’explications pour nous rendre plus intelligents et remédier à la désinformation considérable qui pollue le débat, par exemple sur le nucléaire, les OGM, l’industrie…
Il me semble que ce Grenelle a été un peu dans ce sens, en ouvrant un large dialogue et en avançant sur les chantiers immédiatement utiles : bâtiment, voitures polluantes… . Mais il faut qu'on sache botter en touche les réformes coûteuses et inadaptées.
Alors, amis écolos : vous êtes sur une étoile alors que nous sommes les pieds dans la glaise. Redescendez un peu ! Prenez en compte les réalités du monde tel qu'il est ! Aidez-nous à passer à une écologie raisonnée et efficace !
C'est urgent !
LVPC
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