Cela dépend évidemment du motif de la protestation. S’il s’agit de lutter contre un gouvernement dictatorial qui impose des hausses exorbitantes de prix ou qui emprisonne ses opposants par charrettes, on peut adhérer, voire soutenir. S’il s’agit de revendications catégorielles, on le peut aussi mais c’est selon.
Dans le cas présent, c’est problématique. En effet nos manifestants en appellent à la solidarité publique alors que c’est ce qu’ils refusent en s’opposant énergiquement à tout alignement de leurs retraites sur le reste de leurs contemporains.
Le président a bien pensé trouver la parade en annonçant le même jour son divorce avec sa moitié (ou ex-moitié ?), Cecilia, ce qui a fait passer la grève tout à fait au second plan, dans la rubrique des chiens écrasés. Est-ce que cela suffira à rétablir le minimum de sérénité qui sied à une nation qui se respecte ?
N’écoutant que mon courage et mon sens du devoir, je pense avoir trouvé une solution qui arrangerait tout le monde. Quel est en effet le problème ? Les grévistes estiment qu’ils ont des professions extrêmement pénibles et méritent donc de partir plus tôt pécher la truite, alors que leurs usagers jugent qu’ils n’en foutent pas une rame (excusez l’expression, mais elle était incontournable s’agissant de la SNCF).
Et bien c’est simple : faisons tourner les rôles ! Le médecin qui s’échine à soigner ses patients le cesserait la moitié du temps pour conduire un RER, le cadre supérieur qui est saturé par les urgences renseignerait une semaine sur deux les passagers dans les gares, le terrassier surveillerait les voies… avec bien entendu la contrepartie, c’est-à-dire leur remplacement par les agents SNCF ou RATP.
Cela demanderait certes un peu de formation, mais imaginez le gain ! Chacun comprendrait enfin des problèmes des autres ! Le conducteur de TGV vivrait l’angoisse du petit commerçant qui n’arrive pas à équilibrer ses fins de mois, le guichetier connaîtrait la rage du patron qui le menace de la porte parce qu’il n’a pas réalisé ses objectifs, la contrôleuse le harcèlement de son chef qui la submerge d’urgences toutes plus urgentes que les autres !
Nous serions enfin à égalité. La France sourirait d’un même visage. Ce serait l’harmonie parfaite. Le bonheur !
Mais cette chronique perdrait toute sa justification. Heureusement, ce n’est pas pour demain. Je respire !
LVPC
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